Dimanche 2 juin
Draco observa Granger touiller son Cosmo avec l'air de celle qui va annoncer un cancer à une personne proche. Perdant patience, il fronça les sourcils et lâcha d'un ton blasé :
- Tu vas accoucher Granger ? Qu'est ce qu'il y a ?
Elle sursauta, se rendant compte qu'elle avait été une nouvelle fois prise au piège de ses pensées. Hermione pressa doucement ses lèvres, comme pour se façonner une contenance, et sentit le regard de Malefoy dévier sur ce geste. Un sourire mutin étira les jolies lèvres du blond.
C'est pour ça qu'ils ne devaient plus se voir. Ron et Harry avaient raison quelque part... Elle ne pourrait pas tenir bien longtemps à ce rythme là. Elle avala une nouvelle gorgée de Cosmo, se maudissant pour laisser son cur battre aussi déraisonnablement.
Allez, ce n'était pas si compliqué. Juste une petite phrase. Il fallait qu'elle le dise sans y penser... "Pense à autre chose. L'été, c'est bientôt l'été, songea Hermione de toutes ses forces. Faut que je me trouve un boulot, j'espère que j'aurais une réponse positive chez le libraire et... et..."
- On doit arrêter de se voir, Malefoy
C'était sorti d'un coup, sans qu'elle s'en rende compte. Sa voix avait été bien plus tremblante qu'Hermione le désirait. Elle vit ce changement imperceptible dans l'attitude de Malefoy. Merlin qu'il jouait bien la comédie ! C'était un doigt agité d'un tic, la couleur des yeux qui s'assombrit, la veine sur sa tempe qui bat plus fort. Elle le connaissait bien maintenant. Et Hermione savait qu'il mourrait d'envie de renverser la table pour faire place à sa fureur. Mais il resta à lui faire face, inexpressif, son visage beau et pâle comme celui d'un ange fixé sur elle, la détaillant, la déshabillant et l'incendiant tout en même temps.
- Et je peux savoir pourquoi Granger ? laissa échapper Draco dans un souffle, si glacial qu'Hermione sentit ses cheveux se dresser sur sa tête.
- Tu Tu sais bien pourquoi ! On ne peut pas continuer à jouer à ça plus longtemps, répliqua Hermione d'une voix étranglée.
Elle refusa toutefois de baisser la tête et leurs regards se défièrent. Pourquoi lui rendait-il les choses plus difficiles ? ... Peut être car elle avait promis de ne pas l'abandonner, lui souffla, sardonique, sa petite voix. Hermione eut soudainement honte de ce qu'elle faisait. Sacrifier Malefoy, qui avait fait tant d'efforts, pour le bon vouloir de ses amis ? Elle n'était maintenant plus sûre de rien alors que 5 secondes plus tôt, sa décision lui semblait irréversible.
Et Malefoy qui laissait une atmosphère glaciale s'installer...
- A ça quoi ? Je croyais que tu étais une Gryffondor. Tu devrais avoir le courage de mettre des mots sur les choses non ? siffla Draco, à nouveau méprisant
Car oui, il la méprisait réellement à ce moment. Non, mais est ce qu'on faisait des choses pareilles, sérieusement ? On ne vous faisait pas de grandes déclarations d'amitié un jour, on n'arrivait pas à le faire remonter sur un balais -le plus beau moment qu'il ait vécu ces derniers mois- pour ensuite lui dire ça ! Qu'il lui avait servi mais que maintenant elle n'avait plus besoin de lui, merci et au revoir !
Le regard de Draco, hautain, commença à trahir toute la colère qu'il ressentait. Hermione, de plus en plus mal à l'aise, baissa les yeux.
- Ce flirt. On flirte, répondit-elle d'une voix lasse.
- Et alors ? T'as soudainement été envahie de remords vis à vis de Weasley ? Ca ne te gênais pas jusqu'à présent
- Jusqu'à présent...
La peur et la rage envahirent Draco d'une manière si brutale, si féroce, qu'il se fit presque peur à lui-même. Heureusement que des années de self-control et d'indifférence feinte avaient réellement marqué son caractère. Sinon, il ne savait pas très bien ce qu'il aurait fait.
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Guéris moi
RomanceLa guerre est finie, elle devrait être heureuse, elle a tout pour. Pourtant, Hermione s'enfonce dans une dépression jour après jour, sans que ses amis ne voient rien. Tous se laissent berner par son bon jeu d'actrice. Tous sauf un. Le dernier auquel...