Samedi 8 juin
Ses talons martelaient le sol d'un pas vif, rapide et assuré. Lorsqu'elle passa devant le kiosque du marchand de journaux, la cadence de ses pas ralentit, avant de totalement s'arrêter. La jeune femme s'approcha lentement du panneau sur lequel toutes les Unes des journaux sorciers étaient affichées.
- Putain de merde, je devrais sortir plus souvent ! lâcha-t-elle, après avoir vérifié que ses yeux ne la trahissaient pas.
Le vendeur lui adressa une moue désapprobatrice et elle le foudroya du regard. Il se hâta de continuer à ranger les magazines, troublé par la froideur de la jeune femme. Autour d'eux, de nombreux sorciers et sorcières commençaient à s'approcher, eux aussi intrigués par les titres.
Pansy Parkinson choisit le Daily Prophet, le journal le plus réputé, paya et s'éloigna du même pas rapide qu'elle adoptait toujours quand elle était du côté sorcier. Le cur battant la chamade, elle se hâta de rejoindre le cabinet de sa psychomage. La secrétaire vérifia qu'il n'y avait personne dans la salle d'attente – c'était une stratégie avisée de la part de la psychomage qui gérait tous les anciens combattants, quelque soit le côté qu'ils avaient choisi, et qui avait souhaité éviter toute rencontre gênante. Pansy entra, attendit que la porte soit refermée puis sorti avidement le journal de son sac.
« La loi de protection des anciens combattants étendue aux enfants de Mangemorts » clamait le titre principal.
« Pourquoi il faut pardonner et aller de l'avant » analysait l'éditorialiste.
Les doigts de Pansy se crispèrent sur le journal quand ses yeux parcoururent le titre suivant. « Les liens Granger/Malefoy ont-ils inspiré la décision de Shakelbolt ? »
Elle hésita quelques secondes puis tourna les pages jusqu'à l'article souhaité, presque avec rage. Ses yeux parcoururent rapidement le début de l'article, qui rappelait le contexte de l'après-guerre : la vie privée, parfois violente et souvent glauque, des enfants de Mangemorts dévoilées dans la presse, le suicide d'une Serpentarde de 15 ans entraîné par ces mêmes révélations, les lettres d'insultes voire les agressions physiques contre eux, dès qu'ils mettaient un pied dehors...
Les yeux de Pansy arrivèrent rapidement au nom qui l'intéressait : « Hermione Granger, héroïne de guerre, sortie majeure de sa promotion à Poudlard et maintenant en faculté de Médicomagie, aurait-t-elle joué de son influence pour faire passer cette loi ? "J'admets que c'est Mlle Granger qui a le plus soutenu cette idée auprès du Premier ministre, a avoué une source proche M Shakelbolt. Mais si vous voulez mon avis, son amitié avec M Malefoy n'a rien à voir avec sa position. C'est une jeune femme brillante qui, dès la fin de la guerre, s'est positionnée pour que les enfants de Mangemorts – à l'exception de ceux dont les crimes avaient été reconnus, bien évidemment- bénéficient de la même protection que les combattants de l'Ordre."
Contactée par nos soins, Mlle Granger a accepté de nous répondre. Elle confirme avoir soumis l'idée au Premier ministre et avoir régulièrement pris connaissance de l'évolution des débats du Parlement. Mais elle nie toute pression. "Je n'ai pas ce pouvoir, de toute façon ! Je veux simplement être certaine que les erreurs qui ont conduit Voldemort au pouvoir ne se reproduisent pas. C'est le rejet, le mépris, la solitude qui ont fait de lui cet être abject.
D'un autre côté, j'ai beaucoup insisté pour que les cours de morale reprennent à l'école et à Poudlard. Je sais que ça fait vieillot comme expression, mais il faut enseigner le respect et la tolérance dès que possible. Une fois de plus, pour éviter nos erreurs, pour éviter que des enfants soient élevés en pensant qu'un sang est plus pur qu'un autre, et pour qu'ils soient en mesure de se faire leur propre opinion, plutôt que de penser ce que leur ont inculqué leurs parents dès leur plus jeune âge."
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Guéris moi
RomanceLa guerre est finie, elle devrait être heureuse, elle a tout pour. Pourtant, Hermione s'enfonce dans une dépression jour après jour, sans que ses amis ne voient rien. Tous se laissent berner par son bon jeu d'actrice. Tous sauf un. Le dernier auquel...