BREF, j'ai une touche !

[ PARTIE I ]☆ Chapitre 1 & Chapitre 2 ☆

Cher Journal, hum...

BREF, j'ai

une touche.

PARTIE I.

I Want You To Want Me

"L'amour, c'est comme un élastique tendu par deux personnes. Quand l'un part, l'autre à mal."

I.

- Alors ? Il avance ce chapitre ?

J'ai levé les yeux sur Megan. Elle était en train de cuisiner un plat pour son chéri, Dan « je-sais-plus-trop-quoi», 25 ans, directeur adjoint de la JP Morgan Chase & Co. La première fois qu'ils s'étaient rencontrés, si je me souviens bien des paroles de mon amie, c'était à un dîner d'affaires au restaurant Eleven Madison Park. Là où rupins mangent à leur guise en jetant leur fric alors qu'il y a des personnes qui meurent de faim dans le monde.

Bref, Megan était de service ce soir-là. Elle était serveuse au restaurant - son CV est pas terrible mais je pense qu'elle a dû emprunter les grands moyens pour se permettre d'entrer dans la cantine fastueuse aux mets fastueusement bons. Il faut dire qu'on avait besoin de thune ce jour-là. Le propriétaire voulait nous flanquer hors de notre loft.

Si un bijou de famille est une richesse, je vous assure que notre loft aussi représente toute notre fortune. Pour en revenir au sujet de comment Megan a réussi à cueillir Dan, et bien c'est tout simple.

Elle apportait des huitres chaudement bien cuisinées à la table d'à côté de celle de Dan et elle a accidentellement - j'ignore comment - renverser le plat sur l'entrejambe de Dan. En clair, ça a gueulé (Dan), ça s'est excusé milles fois (Megan), puis leurs regards se sont croisés et vous connaissez le reste de la chanson.

- Hum, ai-je tardé à répondre tout en cherchant un verdict louable. J'ai quelques idées qui me viennent à l'esprit, sans plus.

Ça faisait des lustres que je n'avais pas écris !

Vous connaissez le syndrome de la page blanche ? Bah vous y êtes, c'est toute l'histoire de ma vie. Bizarrement, ça me rappelle les pages doubles que je remettais à mon prof de philo au lycée.

Peut-on décider de son avenir ?

Au fond de moi, je pensais : « Bien évidemment. Mais le destin est un salopard. Et on ne peut pas changer l'ordre des choses, alors... ».

Megan a soufflé par-dessus une cuillère de riz pour tester ses talents gastronomiques. Qu'elle n'avait pas. Ça fait deux ans qu'on se fait livrer des plats avec mon fric et que je cuisine quelques fois à l'occasion.

-Ça te viendra, j'en suis persuadée, m'a-t-elle souri, de son air de meilleure amie compatissante.

-Mouais.

-Mais si tu ne te motives pas non plus, tu n'y arriveras à rien.

J'ai levé les yeux au ciel. Ah, Megan et ses « mais » !

Encore une autre histoire.

-Merci de me le rappeler, Meg.

Je n'ai pas perdu de temps pour m'attarder sur le sujet. Il n'avait rien à en dire. J'ai tout simplement continué à faire le bilan mensuel de nos comptes. Il fallait que je me concentre sur des choses plus importantes. Genre, aurions-nous l'eau chaude le mois prochain où vont-ils nous la couper lors d'un shampooing impératif ?! Où cette minable ligne de téléphone que Megan occupe constamment pour parler à Danny chéri ?? Oui, elle le surnomme comme ça.