panic & mail

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Ma chambre d'hôtel était dévastée. Les draps traînaient sur le sol, comme mes vêtements. Ma valise et mes sacs étaient retournés sur le lit. La pièce était méconnaissable et je devais probablement avoir l'air d'un fou.

Après une longue heure passée à inspecter les moindres recoins de la pièce, je m'assois sur une chaise, la tête entre les mains. J'avais envie de pleurer et de détruire toutes les choses présentes dans le salon quand on frappe à la porte.

- Cal' ? C'est Mike.

Ça fait trente minutes que je lui ai envoyé un message lui indiquant de venir ici au plus vite.

Ni une, ni deux, je me lève et ouvre la porte rapidement, comme si j'étais devenu fou. L'expression de Michael se décompose lorsqu'il voit l'état de mon appartement.

- Qu'est-ce qui c'est passé ?

- Il a disparu, Mike.

- Quoi ?

- On me l'a volé.

Je sonne comme un demeuré mais je m'en fiche. Mes pensées sont toutes tournées vers la disparition du carnet.

- De quoi tu parles ?

- Du carnet.

Une fois de plus, son expression change en une poignée de secondes.

- Arrête, il est forcément là quelque part.

- Ah oui ? Je crie presque. Regarde un peu, je viens de retourner tout l'appartement. Il est pas ici.

- Ok, calme.

Il tend ses deux bras devant lui, comme pour se protéger.

J'ai l'impression que mon monde s'écroule, que ma venue ici ne rime plus à rien. Le même sentiment que lorsqu'on perd un être cher m'envahit et si Michael n'était pas là, je ne me gênerai pas pour pleurer et pour hurler. Ce carnet représentait tout ce qui restait de Cameron et moi. Et je l'ai perdu. Comme on perd vulgairement son stylo, ses clés, ses lunettes. Il n'est plus là.

- T'as retracé ton itinéraire d'aujourd'hui ?

- Non, je suis pas sorti.

- Enfile tes pompes et ton blouson, on va le refaire.

En quelques dizaines de minutes nous sommes à la Regina Pizzeria. Nous rentrons dans le restaurant et le serveur de ce midi nous accueille.

- Bienvenue à la Regina Pizzeria. Vous êtes deux ?

- On est pas la pour manger, excusez-nous, commence Michael. On pense avoir oublié un carnet ce midi, vous n'avez rien retrouvé ?

- Rien désolé, s'excuse le serveur.

- Vous êtes sûr ? J'insiste pour être sur de ne pas passer à côté. Il est bleu, le titre est écrit en jaune, c'est "Débranche tout". Vous êtes sûr, hein ?

- Oui, monsieur. Nous n'avons pas retrouvé de carnet.

Je sors du restaurant, dépité, après avoir remercier l'homme pour son aide. Michael me suit et frappe mon dos comme si ce geste allait me redonner du courage.

- Allez, vieux. Il est peut-être au parc.

- Ça m'étonnerait.

Je commence à perdre espoir lorsqu'en sortant du parc, nous ne trouvons rien.

reconnected - c.h.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant