home & last one

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    J'ai passé la soirée à hurler sur ma pauvre sœur qui n'avait pourtant rien demandé. Mais j'étais tellement remonté que je ne savais pas si j'allais me calmer un jour. Comme je n'arrivais pas à m'endormir, j'ai rempli les pages du carnet que j'avais déjà fait avec l'autre, et j'ai envoyé un message à Luke.

Calum : J'ai retrouvé le carnet.

    Comme il était minuit passé, il n'a pas répondu.

    Aux alentours d'une heure, je me suis endormi, toujours avec l'amère trahison de Michael entre la gorge.

Luke : Génial Calum ! N'oublie pas de prévenir Cameron.

C'est ce que j'ai fait le lendemain. Le mail à Cameron était envoyé à onze heures. Je n'ai pas mentionné le nom de Michael ou de Juliet, j'ai juste dit que je l'avais retrouvé. Et sa réponse m'avait mis en joie.

de : calhd@hotmail.co.uk
à : cameron.rowe@hotmail.co.uk
objet : Re : Bonne nouvelle
À très bientôt alors, Calum.

    Si vous pouviez ne serait-ce qu'imaginer ce qu'un court message comme ça peut procurer comme sensation. L'effet Cameron sans doute.

    Mali partait aujourd'hui alors elle rassemblait ses affaires et les remettait dans sa valise.

- Tu as vu, j'ai pris ça pour maman et ça pour papa.

    Elle me jette un ours en peluche habillé d'un t-shirt "I love Boston" qui tient un cœur dans ses main et un mug avec des gratte-ciel dessus.

- Très touristique, je dis en souriant.

- Je sais, mais c'est bien leur style, non ?

Je hoche la tête, admettant parfaitement qu'elle avait raison sur ce point. Ces cadeaux allaient leur plaire à coup sûr.

- Bon, elle met ses mains sur ses hanches. Je crois qu'on a tout.

    Une fois de plus je la regarde avec un sourire bienveillant. Mali va terriblement me manquer, elle a vraiment été un pilier pour moi dans cette histoire et jamais je n'aurai osé me pointer chez Noa, jamais je n'aurai retrouvé le cahier si elle n'avait pas été là. Je lui dois mes retrouvailles imminentes avec Cameron.

Une heure plus tard, nous étions dans l'aéroport, Mali était sur le point d'embarquer.

- Je vais devoir y aller, Cal'...

- Je sais.

    Un silence s'installe.

- Merci pour ton aide, je finis par dire.

Ma grande sœur sourit tendrement et me prend dans ses bras.

- T'es le seul qui puisse vous réunir maintenant.

- Je sais... Plus aucun obstacle en vue, je dis en riant.

- Si Calum, il en reste un. Et c'est sûrement le plus dur à affronter.

- N'importe quoi, tu...

- Écoute moi.

Je me tais, mais suis clairement dérangé par ses paroles. Qu'est-ce qu'elle veut dire ?

- Calum, ton histoire avec Cameron, elle est... Je sais même pas comment la décrire ! J'ai lu énormément de bouquins, et vu un million de films. Mais putain, aucun acteur au monde ne pourra interpréter les sentiments que vous avez l'un pour l'autre, et aucun écrivain ne pourra les retranscrire. Même pas Simon Baker ou John Green - et Dieu sait à quel point je les idolâtre. Personne ne peut vivre une histoire pareille, vous êtes tellement... Imprévisibles ! Et votre histoire de carnet... Une idée de génie... J'en ferai un film plus tard et je deviendrai millionnaire.

Je ris et elle aussi.

- Mais il reste bien un obstacle Calum. Il est là, elle met son index sur mon torse, me pointant. Ne te pose pas de questions, elles te décourageront et t'empêcheront de réaliser ce pour quoi tu es venu à Boston. Ne réfléchis pas, ça te perturbera et tu renoncera avant d'avoir tenté. Ne te dis pas "et si j'avais fait ça", ça t'embrouillera et tu te diras qu'il vaut mieux rester là. Ne prévois pas de discours à l'avance, tu l'oublieras et bredouilleras comme une nouille devant elle. Fonce Cal'. Depuis combien de temps tu attends ça ? Un an ? Deux ans ?

- Trois, je corrige.

- Trois putains d'années Calum ! Après trois années tu mérites le bonheur ! Plus même ! T'écoute pas, je t'en supplie. Je veux qu'une fois rentrée à l'hôtel, tu finisses ce carnet et que sur un coup de tête, tu te pointes où elle te dira. Dans la seconde qui suit le moment où tu as l'adresse. Les trois quarts des bons choix qu'on fait dans la vie sont pris sur un coup de tête. Alors promets moi que tu vas faire des choix qui vont suivre, les meilleurs de ton existence.

- Je te le promets, je dis, les larmes aux yeux.

Elle sourit, me prend dans ses bras, et part finalement pour ne pas rater son vol.

    Ses paroles tournent en rond dans ma tête, résonnent et semblent on ne peut plus véridiques. Il est grand temps pour moi de me prendre en main et d'assumer les raisons pour lesquelles je suis là, à Boston, à quelques kilomètres d'un fille que j'aime à en crever.

    Ce carnet, il sera fini d'ici ce soir. Je le promets. Et demain, je la verrai enfin.

    À peine rentré, j'ouvre le carnet, sans prendre le temps de retirer ma veste, et inspecte la page. Seulement, mon cœur rate un battement.

    En haut de la page, dans une écriture ne pouvant appartenir qu'à elle, sont écrits les mots 'Dernier défi'.

    Le dernier défi. Devant moi. Une fois cette page tournée, je pourrais retrouver Cameron.

    Rien qu'à cette idée, je me sens plus léger, et mon cœur bat plus fort.

« Il est grand temps de passer à travers l'écran ! Ton voyage touche à sa fin, les écrans tu ne connais plus, et la vraie vie tu as retrouvée. Félicitations ! En signe DE ton dur travail, découpe l'écran de ce téléphone pour trouver derrière, un magnifique mandala à colorier, avec les couleurs les plus belles que tu puisses imaginer. »

- Un peu light comme dernier défi, je dis en riant.

J'arrête de rire quand je me rends compte que je n'ai pas de crayons de couleur. Je tourne la page pour voir le mandala, mais ne trouve rien. La page a été arrachée.

Ma première pensée a été tourné vers Michael. Ce fumier a détaché la page, j'en suis sûr. Mais je me calme rapidement, remarquant qu'au final, une autre page était scotchée derrière celle que je devais découper. Il y a quelque chose entre les deux, et impossible de la détacher.

    Je prends alors des ciseaux et découpe minutieusement l'écran, laissant apparaître petit à petit de la couleur.

    Le fameux mandala apparaît enfin, totalement colorié par Cameron.

    Et donc, entre les deux se trouvent trois enveloppes, numérotées de un à trois.

    Je me suis mis à hésiter à les ouvrir, comme si, lorsque j'allais les toucher, les enveloppes disparaîtront, mais la voix de ma sœur me revient en tête, comme si elle était encore là pour m'engueuler : "Ne réfléchis pas !".

    Alors en une fraction de seconde, j'ouvre la première.

[NDA : très long à venir ce chapitre, je sais, excusez moi ☹️️ je viens de rentrer à la fac, et j'ai pas mal de boulot, en plus je travaille sur un projet à côté qui devrait vous faire plaisir 😏 enfin bref, je suis un peu débordée, etc. mais vous l'aurez remarqué, reconnected touche à sa fin ! 😁 mais je compte bien continuer à écrire d'autres fictions après 😘]

reconnected - c.h.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant