38 - Misery

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Hello !

Oui, enfin ! Suite à quelques chapitres qui sont pour moi très amusants à écrire, mais qui doivent - j'en conviens - manquer cruellement d'action, voici un peu d'agitation :-)

Merci, bien sûr, aux reviewers (euses?) et aux votants ;-)

Et sans plus attendre...

*

Jamais je ne fus si heureux de croiser le regard d'un être humain.  Jamais. Lorsque la porte de ce maudit placard s'ouvrit – pour la seconde  fois de la journée – ce fut sur une Sophie en nage, les joues rouges et  les lunettes de travers. Le corps brûlant de souffrance mais l'âme  chantant les louanges de Colibri, je m'écroulais – pour la seconde fois  de la journée – sur le sol des sanitaires.

- Heath... Heath... J'y arrive pas ! Merde ! Merde ! Tu es trop bas !

Une  kyrielle de réponses hautes en couleur me vinrent à l'esprit, mais  grâce au Ciel, ma bouche était aussi close que mes chances de pouvoir  danser le tango. J'entendis Sophie pester, jurer allègrement, puis  détacher les attaches qui empêchaient ses jambes de se mouvoir trop.

- Heath, je suis désolée, mais je n'ai pas beaucoup de temps avant que ton malade de frère ne rapplique. Pardonne-moi.

Je  n'eus pas le temps de me réjouir du qualificatif que la jeune femme  attribua à Vlad : l'instant suivant une déflagration de douleur, suivi  de peu d'un cri étouffé, me parcourut tout le corps. Sophie venait  d'atterrir sur mon dos depuis son fauteuil.

- Bon sang ! Mon vieux, j'ai mal ! siffla Sophie, dont je percevais la fréquence cardiaque diablement accélérée.

Elle  grogna un moment, luttant, puis je sentis le pal glisser lentement hors  de ma poitrine. La petite humaine extirpa ainsi l'objet de mes  souffrances, ahanant, puis elle le garda un instant dans la main et  resta sans bouger sur mon dos, tandis que je reprenais forces et esprit.

- Tu  m'excuses, Heath, mon vieux. J'ai vraiment très mal et je ne me sens  plus de bouger ! lâcha-t-elle en s'efforçant de faire poindre un rire  dans sa gorge.

En lieu et place d'un rire, ce furent des sanglots  silencieux qui en jaillirent. La porte du lieu d'aisance s'ouvrit, un  homme s'excusa en roumain et sortit précipitamment. Je crois encore à ce  jour que Colibri ne remarqua rien, car cette malheureuse avait les  jambes en feu et ne pouvait plus penser à rien d'autre.

- Sophie...  finis-je par murmurer, les mains tremblantes. Je vais parvenir à me  lever, Sophie. Ne faites pas un geste, je vais vous aider.

Avec la  souplesse de chat qui caractérise ma race, je parvins à aider ma pauvre  amie à regagner son fauteuil. Son visage était méconnaissable tant il  était déformé par l'angoisse et la souffrance. Je fis abstraction de  celle qui me parcourait encore.

- Sophie, dis-je en posant un genou en terre, face à elle. Sophie, avez-vous pensé à changer votre dispositif analgésique ?

- Donne-moi... Dans la poche, il y a... des cachets, je...

- Non, vous savez que ce sont des patchs que vous a prescrits le clinicien, Sophie, lui rappelai-je doucement. Pas des cachets.

- Donne-moi ces putains de cachets !

Avec la même douceur, je saisis ses mains et plongeai mon regard dans le sien :

- Je  suis affublé d'une bien triste addiction en raison de ma maladie,  Sophie. Dussiez-vous me haïr, vous ne me suivrez pas sur cette pente  raide.

Vampire ConsultantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant