39 - Eritis sicut dii

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Hello !

Moi fatiguée, moi marre de tout et moi remercier vous pour supporter moi (dans tous les sens du terme).

Moi bisous à vous.

Moi vouloir dodo.

Sea

*

Sophie se décomposa sous l'horreur en voyant Vlad Draculea faire  jaillir avec autant de facilité deux longs crocs de ses mâchoires. Elle  voulut s'interposer, protéger l'enfant – déjà très affaibli – qui se  trouvait entre les bras du strigoï, mais Radu la retint du geste et du  regard.

- Ne vous inquiétez pas, dit-il doucement. Il ne lui sera fait aucun mal.

Les  yeux du grand vampire, presque entièrement noirs, luisaient pourtant de  cette dangereuse envie de tuer, Colibri le voyait parfaitement. Le  strigoï prit quelques brusques inspirations, comme s'il s'apprêtait à  effectuer un plongeon en eau profonde, puis il leva un poignet, relevant  par là quelque peu le corps inanimé de Traian. Vlad s'écorcha  profondément la peau, à quelques centimètres de la main, et un sang noir  jaillit presque aussitôt, épais et visqueux. Sophie déglutit  lorsqu'elle vit le strigoï porter la plaie au-dessus de la bouche du  gamin, y faisant couler la sombre substance.

Traian, au début, ne  sembla pas réagir. Après quelques secondes, néanmoins, ses côtes se  soulevèrent avec une amplitude plus rassurante. Le prince vampire posa  son poignet ensanglanté contre les lèvres du petit, qui finit – sans  pour autant se réveiller tout à fait – par refermer la bouche sur la  plaie et boire, comme par réflexe, le liquide froid et sombre qui s'en  écoulait. Il avait planté ses petites dents aiguës de moroï dans la peau  du strigoï, qui avait laissé échapper un grondement de colère  instinctive, mais qui n'avait pas bougé d'un cheveu pour s'en défaire.  Sophie, écœurée, plissa les yeux. Elle vit le gamin, qui ne devait pas  avoir plus de six ou sept ans, reprendre peu à peu des couleurs.  Étonnamment, son corps sembla reprendre un peu de vigueur, mais  peut-être, songea la jeune femme, était-ce une illusion d'optique.

- Là...  Là... grogna Vlad, dont la voix était rendue gutturale par la  transformation qu'il s'était imposée. Là, petit... Doucement...

Il  voulut ôter son poignet, car il avait donné assez de son sang pour  permettre à Traian de reprendre des forces, mais la dentition pointue du  moroï était conçue pour ne pas lâcher aisément sa proie. Akane se  pencha aussitôt sur le poignet de son maître pour défaire avec douceur  la prise de l'enfant.

- J'ai faim, à présent, et vous aussi, déclara Vlad en jetant un regard vers Sophie.

Cette dernière fit légèrement reculer son fauteuil.

- Si  c'est une demande polie pour tenter de boire mon sang, vous pouvez tout  aussi bien danser la samba tout nu à la pleine lune, c'est non.

Radu  ne put s'empêcher d'adresser à son aîné un sourire de triomphe : il  l'avait bien deviné, Akane avait pu expliquer, de la façon la plus  technique et impersonnelle possible, que, du confinement de Heath dans  le placard aux coups qu'elle avait reçus – en passant par sa terreur  feinte –, tout avait été organisé par Vlad Tepes pour forcer Sophie a  révéler un pouvoir. Ce même pouvoir qui lui permettait de bloquer sans  le vouloir les torsions d'esprit vampiriques, de les détruire sous la  colère, de détecter le sang de vampire et même – et cela Colibri le  garda pour elle – de distinguer les transformations de voirloup. Akane  avait ajouté, presque à regret, que son maître ignorait encore les  raisons de ce pouvoir, qu'il n'en avait jamais eu connaissance avant de  la rencontrer et que cela le tourmentait grandement. Une fois les  explications terminées, les deux frères étaient revenus, portant chacun  un moroï.

Vampire ConsultantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant