8 - He was such a lovely dear

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Hello !

Je ne sais pas vous, mais par chez moi, il fait un temps radieux (pour une fois...).

Voilà un nouveau chapitre de Vampire P.I. ! L'écriture du scénario avance tranquillement, mais l'écriture en elle-même prend son temps et j'en suis désolée (j'espère que vous parvenez toujours à suivre... :-// )

Mis à part ça, merci beaucoup pour les reviews et les votes !

Bonne journée !

Sea

(ah, et n'hésitez surtout pas à me dire ce que vous pensez du nouveau personnage ;-) )

*

    La jeune femme, d'un geste brusque, déconnecta sa LiveBox. Elle sanglota, saisie d'une angoisse démesurée, pendant quelques minutes encore. Le pire, songeait-elle, était qu'elle pleurait sans raison aucune.

    Sophie finit par se redresser avant de regarder l'heure sur son téléphone portable.   

- Six heures... Bien sûr que tu dérailles, ma pauvre fille.

Et Colibri, accoutumée à plus compter sur le café que sur la mélatonine, alla se préparer un double expresso.

    Deux heures plus tard, elle poussait les portes de l'institut médico-légal. Elle était la première, comme d'habitude. Aujourd'hui, elle aurait un rapport à remplir sur le prétendu « cadavre » mutilé qui lui avait servi de catalyseur pour décourvir la vérité sur Heathcliff. Il y avait parfois des actes que l'on regrettait éternellement, et l'usage à ces fins douteuses d'un corps disséqué de la faculté de médecine en serait un pour Colibri. Elle n'avait pas eu grand chose à faire, le tronc humain destiné à l'incinération était déjà dans un état terrible lorsqu'elle l'avait détourné. Mais elle avait eu tant de doutes au sujet de Heathcliff... et surtout elle avait eu si peur d'avoir été – une fois encore – trompée...

    En passant dans les vestaires où flottait une odeur de javel et de lavande, Sophie faillit percuter une grande silhouette qui en sortait à pas vifs.   

- Madame Colibri ! C'est vous ?

- Euh...

Colibri avait un besoin urgent de café. Ce que Heathcliff surnommait en grognant du jus de chaussette. Mais il fallait qu'elle cessât de penser à Heathcliff. Heathcliff lui avait menti et était dangereux. Peut-être même s'était-il approché d'elle toutes ces années pour avoir accès à des données sensibles.

Elle avait besoin d'un café...

- Madame ? Vous allez bien ?

- ... serré.

- Pardon ?

Sophie fronça les sourcils et secoua la tête, comme un chien qui s'ébroue. Elle remonta la bandoulière de son sac-besace en cuir griffé qui glissait sur son épaule et leva les yeux vers le visage du nouveau venu.

- Madame Colibri ? Sophie Colibri ? Vous... vous voulez vous asseoir ? Vous n'avez pas l'air dans votre assiette !

L'inconnu était en civil, mais son port de tête et ses mouvements rapides et quelque peu saccadés trahissaient le militaire. C'était un homme d'une trentaine d'années, peut-être moins. Il avait le crâne rasé et était assez grand pour se sentir obligé de se pencher sur Sophie afin de lui parler. Ses grands yeux bruns en amande devaient être rieurs, mais pour l'heure, ils témoignaient d'une réelle inquiétude. 

- Vous êtes toute pâle. S'il vous plaît, asseyez-vous.

L'homme désigna le banc qui s'allongeait dans les vestiaires.

- Vous dites ça parce que je suis blanche ? fit Colibri en prenant un ton outré.

Elle prit néanmoins place sur le banc légèrement branlant et y posa son sac. L'étranger resta un instant interdit, avant d'éclater de rire. C'était un rire jeune et frais, qui fit du bien à Colibri après cette nuit horrifique et passablement déprimante.

- Je sens que vous allez éclaircir ma journée, sourit la jeune femme.

- Vous dites ça parce que je suis noir ?

L'homme et la médecin-légiste échangèrent un bref regard avant de rire ensemble.

- Sophie Colibri, médecin-légiste, fit la jeune femme en tendant la main vers l'inconnu. Et vous êtes... ?

- Mickaël Aleksey, je suis le nouveau capitaine de...

- Ah, oui, Jayvart m'a parlé de vous la semaine dernière. Il a oublié de mentionner que vous étiez russe, par contre.

Le capitaine Aleksey posa les poings sur les hanches et ses yeux pétillèrent :

- J'ai été adopté, autant faire cesser les rumeurs de bureau dès maintenant. Mes parents sont plus blancs que de la farine.

- Désolée.

- Pourquoi ? Vous auriez préféré que je reste dans ma case au Rwanda ?

Sophie sourit à nouveau et finit par se relever avec précautions. Ses jambes étaient engourdies. Elle avait besoin de sommeil. Heath allait mourir de rire : Jayvart et Aleksey, le duo de choc ! Mais le souvenir de la veille revint à la mémoire de Colibri.

- J'ai dit quelque chose qui ne fallait pas ? s'inquiéta Mickaël Aleksey en fronçant les sourcils. Je plaisantais, je n'ai jamais vécu dans une case.

- Non, ce n'est... Laissez tomber. Quel est le programme du jour ?

- Romain Durant, avec un T. Son dossier est sur la table de votre bureau – au fait, j'adore votre déco – et l'individu est entre deux agents, dans ce qui vous sert de salle d'attente.

- Je vais...

- Allez lire son dossier, je vais filer vous chercher des croissants, ou vous allez tourner de l'œil en vous levant, encore.

Mickaël Aleksey cligna de l'œil et Colibri le bénit intérieurement. Avant de laisser la jeune femme enfiler sa blouse dans les vestiaires, le capitaine demanda :

- Jayvart m'a dit qu'il y avait un... un Roumain, aussi. Je n'ai pas bien compris si c'était un technicien de surface, ou bien...

- Il ne vient pas aujourd'hui, le coupa Sophie avec plus de brusquerie qu'elle ne l'eût voulu. Il... Dans mon bureau, le dossier, vous avez dit ?

- Yes, ma'am.

    Sophie soupira : sans le sémillant capitaine Aleksey, les vestiaires semblaient soudain bien austères ! Il apportait une réelle fraicheur dans ces lieux. La médecin-légiste boutonna sa blouse blanche et passa le stéthoscope autour du cou, avant de jeter un coup d'œil à son portable : trois appels en absence et un message. Intriguée, Colibri colla le téléphone contre son oreille et écouta :

    « Salut, Sophie... On a été coupés, hier. Dommage, hein ? Ça te dit qu'on se retrouve quelque part ? Ou plutôt, j'aimerais que tu retrouves un de mes amis, parce que je suis un peu... comment dire... handicapé. Le café du Pont-Neuf, ce soir, à vingt-et-une heure ? Il sait quelle tête tu as. Tu es mignonne comme tout, d'ailleurs. Ah, et j'imagine que Radu a filé, si tu lui as parlé de son passé ? Il va te manquer... Mais je ne pense pas que ce soit réciproque. Allez, passe une bonne journée, ma chérie. J'ai hâte. »

*

A suivre ;-)

Vampire ConsultantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant