Résiste-moi (en pause et réécriture)

Chapitre 16

- Tu comptes faire la gueule encore longtemps ? Me questionne Zac en s'adossant nonchalamment au casier voisin du mien.

Je l'ignore en prenant soin de ranger mes livres par taille croissante dans mon casier avant de refermer sèchement la porte métallique. Et comme s'il n'existait pas, je réajuste mon sac à dos sur mon épaule et me dirige vers la bibliothèque, en passant devant de lui.

- C'est dingue comme tu peux être têtue, continue-t-il d'un ton amusé, une fois à ma hauteur.

Dans les couloirs du campus, plusieurs têtes - principalement féminines - se retournent sur nous, surprises. Elles ne doivent pas avoir l'habitude de voir le président des Sigma Tau courir derrière une fille. Peut-être ont-elles déjà couru derrière lui ? Ça ne m'étonnerait même pas.
J'ai les yeux qui piquent et ma tête est sur le point d'exploser. Je suis fatiguée. J'ai passé le weekend enfermé dans ma chambre universitaire à me morfondre et maudire tous les hommes qui ont croisé mon chemin. Charlotte avait tenté de me faire sortir. Elle m'a proposé un cinéma entre filles ou un restaurant, mais j'ai décliné, trop épuisée moralement.

- J'aimerais te parler, Ella, chuchote-t-il tout à coup sérieux.

- Hors de question, je lâche excédée

- Pourquoi ?

- Qu'est-ce que tu n'as pas compris, dans le fait que je ne voulais plus entendre parler de toi ? je lui demande sèchement tout en continuant mon chemin les yeux rivés sur le couloir.

Il soupire bruyamment, mais ne répond pas. Je pousse un cri lorsqu'il agrippe mon bras et m'entraîne sans aucun ménagement dans un étroit couloir sombre.
D'un coup sec, je dégage mon bras d'entre ses doigts et le frotte en mimant une petite douleur. Je lève les yeux sur lui, le regard noir. Mais alors que j'allais lui crier de ne plus jamais oser poser un doigt sur moi, je suis frappée par l'expression de son visage. Il a les sourcils froncés, j'aperçois une sorte de colère et chagrin valser dans son regard. Du moins, quelque chose qui y ressemble.

- Arrête de m'ignorer, lâche-t-il à voix basse.

- Arrête d'agir comme un con, je peste.

Il soupire une nouvelle fois, et passe une main derrière sa nuque, mal à l'aise.

- J'essaye, Ella. Je te promets que j'essaye, mais...

- Ça suffit, je me barre, dis-je en posant mes mains sur son torse pour repousser, mais il aggripe mes poignets.

- Ella, écoute-moi. Ce que je t'ai dit dans la voiture je ne le pensais pas.

Je sens comme un coup de couteau me transpercer le coeur. Encore une fois. Est-il obligé de me rappeler que je n'étais qu'un jeu pour lui ? Est-il obligé de me rappeler à quel point je suis bête d'être tombée sous son charme malsain ?

Je détourne le regard vers le hall, au bord des larmes. Mais il pose son index sous mon menton et me force à lever la tête vers lui. Ce simple geste me fait frissonner.

- Ella, tu n'es pas un jeu pour moi...

Il plante ses yeux verts dans les miens et passe une main dans ses cheveux désordonnée. L'espace d'une seconde, je me surprends à avoir envie de l'embrasser. Mais je me donne une gifle mentalement. Il n'est pas question que je le crois. Il est comme tous les autres. Immature et lâche. Enfin, c'est ce que j'essaye de me persuader.

- Arrête Zac, je réussis à articuler

- Bordel, Ella. Je ne sais pas comment me comporter avec toi. Tu me reprochais de souffler le chaud et le froid, mais j'ai plutôt l'impression que c'est toi.