Ella rentre en première année au Washington Sate University. Ambitieuse et réservée, elle pensait vivre les trois prochaines années de sa vie, dans le calme absolu. Mais c'était avant de croiser le chemin de Zac, président de la fraternité Sigma Tau...
Une heure plus tard, après avoir mangé à la cafétéria du campus, Charlotte fouille dans mon armoire, l'air contrariée. Elle semble davoir rapidement pris ses aises. Et ce n'est pas pour me déplaire.
- Sérieusement Ella, tu n'as pas de robe ?
- Si j'en ai une...
- Hors de question que tu portes celle-là. Même ma grand-mère ne pourrait pas porter ce tas de chiffon ! me coupe-t-elle en m'arrachant ma robe favorite des mains.
Charlotte me fait rire avec son côté légèrement hystérique. Pour autant, une chose est sûre: ma garde-robe allait être le point noir de notre colocation.
Je suis le genre de fille à porter des jeans et des pulls larges et moelleux, de jour comme de nuit. Lorsque j'ai informé Charlotte que je voulais me mettre en jean ce soir, elle a poussé un cri presque meurtri. Comme si j'avais tué un chat: "Ah non, mais tu ne peux pas faire ça, Ella !" s'était-elle écrié dans la cafétéria. Du coup, j'ai accepté qu'elle choisisse mes vêtements. Davantage pour lui faire plaisir qu'autre chose.
Après s'être elle-même habillée d'une robe rouge outrageusement courte - mais qui lui allait à ravir - elle s'affaire à trouver quelques chose de potable dans ma garde-robe.
- Ella, je pense qu'il est préférable que je te prête une robe.
- Pourquoi ? C'est une soirée dans une fraternité, pas un gala de charité ! je me défends hilare.
- Non non non, tu ne comprends pas. C'est notre première soirée à WSU. Notre première apparition en quelque sorte, et il hors de question que quelqu'un se dise que tu es une meuf sans goût ...
Ça remarque me fait ricaner. Je ne suis pas blessée par ses mots. Je sais pertinemment que je ne suis pas à la pointe de la mode. Ma mère me l'a souvent reproché. Mais ce n'est pas ma faute: ça ne m'intéresse pas.
- Sans goût ? Je veux bien admettre que je ne prête pas beaucoup d'attention à mes vêtements, mais quand même !
Charlotte ne m'écoute plus. Elle jette une dizaine de bouts de tissus sur son lit. Des robes à l'image de la sienne, courtes et colorées. Je commence à me sentir nerveuse. Ce genre de vêtement lui va très bien. Il faut dire qu'elle a un très beau corps. Mais un peu de sérieux... Les robes moulantes ce n'est mon truc. Vraiment pas. Je ne me sentirai clairement pas à l'aise.
Finalement, ma colocataire sort une robe blazer noire à manche longue, arrivant au-dessus des genoux, et avec un décolleté vertigineux. J'allais protester, puis j'ai capitulé. C'est perdu d'avance de toute manière. Elle ne me laissera pas sortir de la chambre sans une de ses robes sur moi. Et quitte à en choisir une je préfère celle-ci qui était davantage à mon goût que les autres. Elle est plutôt jolie et sobre.
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Après avoir enfilé la robe, je me suis légèrement maquillée d'un blush sur les joues pour me donner un peu de couleur, d'un trait d'eye-liner et du mascara pour "mettre en valeur mes iris grises" comme me l'avait conseillé Charlotte. Par contre, j'ai réussi à la convaincre de me laisser porter des bottines noires plutôt qu'une paire d'escarpins. C'est une victoire !
