Chapitre 11

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Il sent terriblement bon. La menthe et la vanille. Et une pointe de tabac froid. J'ai passé la nuit dans ses bras épais et protecteurs. À plusieurs reprises, je me suis réveillée pour vérifier qu'il était toujours près de moi. Il n'avait pas bougé, sa tête nichée dans mon cou. Il était si beau, si vulnérable, si mignon !

Zac réveille en moi des émotions que je préférerai ne pas voir le jour. Je suis totalement désarmée en sa présence. Pourtant, j'ai essayé de lutter hier. J'ai vraiment essayé de sortir de cette pièce. Mais quand il a posé ses yeux clairs sur moi, qu'il m'a demandé de rester d'une voix frêle, j'ai perdu pied. Et je me déteste pour ça. Je me déteste d'être aussi faible et idiote. Je me déteste d'avoir croisé son chemin. À quoi joue-t-il, bordel ?!

Quelle idiote. J'étais prête à me donner, prête à gouter ses lèvres. Je pensais que lui aussi le voulait. J'étais obnubilée par son excès de gentillesse. Et encore une fois, je me suis bien trompée. J'ai bien compris, il ne veut rien de tout cela. Pourquoi voudrait-il m'embrasser ? Il peut avoir tellement mieux. Comme sa copine rousse.Et puis pourquoi ça me touche autant ? Il n'est pas censé être mon style... J'en avais déjà fait les frais au lycée. Nate aussi était arrogant, suffisant et extrêmement craquant, comme lui. Mais Zac... il a quelque chose en plus... Quelque chose de plus énigmatique, de plus attendrissant...

- Ella ? Tu m'écoutes ? m'interrompt Charlotte dans mes rêveries.

- Oui, pardon.

- Tu penses à lui ? me demande-t-elle assise en tailleur sur son lit.

- Quoi ? je m'écrie d'une voix trop aiguë. Non...

- Écoute Ella ! m'interrompt-elle. Ce garçon... Il ne m'a pas l'air très net ! J'ai entendu des filles de ma classe dire qu'il était un vrai coureur de jupons. Du genre à promettre la lune pour les mettre dans son lit et les jeter comme des vieilles chaussettes. Crois-moi Élisa, ce gars-là il n'est pas pour toi... Estime-toi heureuse qu'il ne t'ait pas sauté dessus hier soir..

Si seulement elle savait que c'était moi qui m'étais jetée dessus...

- Tu n'as pas besoin de me dire ça, Charlie. Je le sais. On est juste... des amis. Ouais, on est amis. Je répète davantage pour me convaincre que Charlotte. Les amis ne couchent pas ensemble.

- Fais attention, c'est tout !

Elle n'a pas insisté plus longtemps. Tant mieux, parce que je sais qu'elle a raison. Et ça m'énerve encore plus. Je ne veux pas faire partie de son tableau de chasse. Ce n'est pas mon genre. Pourtant j'étais à deux doigts de craquer, hier ! Quelle idiote. Et quelle humiliation... Il faut que je reprenne les choses en main. Je dois prendre mes distances avec Zac. Il le faut.

Le reste de l'après-midi, Charlotte a tenu la conversation. Elle m'a raconté comment Théo et elle en sont venus à sortir ensemble vendredi dernier, à la soirée de la fraternité. Ça ne fait que quelques jours, mais elle semble déjà être éprise de lui. Et ça me fait plaisir. Théo est quelqu'un de calme et attentionné, peut-être qu'il apaisera notre petite Charlie.

Je ne sais pas comment j'ai pu passer à côté de leur rapprochement. Avec du recul, c'est vrai qu'ils semblaient plutôt complices. Où avais-je la tête ? J'en oublie même mes amis...

Vers 19h, Théo est venu récupérer Charlie pour aller diner. Et bien que je meurs de faim, j'ai refusé leur invitation. Je suis bien trop fatiguée pour sortir. Ce weekend m'a lessivé, je me sens vide. Je profite de ma soirée en solitaire pour regarder la saison 1 de Heroes, en mangeant la pizza que je viens de me faire livrer.

°°° °°°

Un bruit assourdissant me sort de mon sommeil. Nom de dieu. Quelle heure est-il ? Mon portable affiche 1h10 du matin. Qui vient tambouriner à cette heure-ci à ma porte. Si c'est Charlotte qui a oublié ses clefs, je jure de la laisser dehors toute la nuit...

Résiste-moi (en pause et réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant