« - Marion dépêche-toi un peu je t'en prie !
- Oui mère. »
En cette belle journée d'été, Marina et Marion avaient décidé de faire un tour sur le marché en ville. Celui-ci était animé, les commerçants braillaient les vertus de leurs produits et les passants s'agglutinaient autour des stands prêts à déverser leurs pièces. L'odeur de la nourriture emplissait les narines de chacun et donnait l'eau à la bouche. Mais Marina et Marion n'étaient pas venues pour cela. Elles se dirigeaient vers un stand bien précis : un marchand de tissus. Le vendeur, un homme de la trentaine basané et à l'accent oriental, salua les damoiselles :
« - Bonjour Mesdames, que puis-je faire pour vous aujourd'hui ?
- Montrez-moi vos plus belles étoffes. C'est pour ma fille, elle vient d'avoir quatre ans et ses robes commencent à ne plus lui aller.
- Je vous sors ça tout de suite Madame. »
Le vendeur sortit quelques tissus de sous son étale et les montra à Marina.
« - Voilà, ça vient tout juste d'arriver de Draumoria. Admirez le détail de ces broderies, cousues mains au fil d'or. Ou encore ces véritables pierres précieuses. Tous mes tissus sont garantis de soie ou de satin noble.
- Ils sont magnifiques, qu'en penses-tu Marion ? Marion ? »
Mais Marion n'écoutait pas. Son attention était portée sur un groupe d'enfants qui jouaient un peu plus loin dans une flaque d'eau créée par les orages d'été de la nuit dernière.
Marion ressemblait physiquement à Manon, à l'exception que Marion était un peu plus fine et plus allongée. Mais Marion était féminine, non pas par envie, mais par obligation. Lorsque Marion fut en âge d'apprendre, on lui apprit le latin, l'égyptien, le grec et la politique du royaume. Ses distractions n'étaient que lecture et jeux de réflexions comme l'échec et les dames chinoises. On la vêtait de robes magnifiquement ornées et de tissus soyeux. On lui mettait également des corsets pour qu'elle ait une allure noble. À peine enfant et déjà, on voulait qu'elle se comporte comme une adulte. Elle aurait voulu aller jouer avec ces enfants, mais cela lui était interdit. Marina ne lui manqua pas de lui rappeler en lui secouant les épaules et en haussant légèrement la voix :
« - Marion que t'ai-je déjà dit à propos des paysans ?!
- Pardon mère.
- On verra cela en rentrant. Choisis donc, le tissu pour ta nouvelle robe. »
Marion regarda les tissus un à un. Elle hésita longuement. Marina commençait à perdre patience. Marion se décida enfin et désigna un tissu bleu-vert brodé :
« - Celui-là.
- Très bon choix Mademoiselle, répondit le marchand.
- Quel est le prix ? Demanda Marina.
- 500 pièces d'or. Mais pour la beauté de vos yeux et ceux de votre fille, je vous l'offre pour 300 pièces d'or.
- Cela est encore cher, mais soit. Je préfère ça que voir ma fille porter des guenilles.
- Je vous comprends Madame. »
Marina paya et prit le rouleau de tissu. Après avoir remercié le marchand, elle prit Marion par le bras.
« - Dépêchons-nous de rentrer. Ton père doit nous attendre avec impatience à cause de tes sottises.
- Oui mère. Je m'en excuse. »
Et effectivement, Karlus bouillait d'impatience assis sur son fauteuil. Lorsqu'elles rentrèrent, il les accueillit en criant :
« - Bon sang mais que faisiez-vous donc ?!
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Une ombre dans la lumière Tome 1: Histia
FantasyHistia, royaume où humain et créatures fantastiques vivaient en harmonie, subit à nouveau la tyrannie de la reine Cloé. Revenue d'entre les morts, elle voue une haine sans merci aux créatures vivant sur ses terres et dans les autres royaumes. Elle l...