Chapitre 20

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Le petit incident de la veille fut vite oublié. Francis prit soin d'expliquer à tous ceux qui avaient assisté à la scène que les petites venaient d'un milieu difficile, qu'elles étaient donc traumatisées par certains gestes et qu'il fallait par conséquent être indulgent avec elles, en particulier si l'incident se reproduisait. Tout cela sans révéler la véritable identité des jumelles.

Fort heureusement, l'incident ne se reproduisit pas. Les orphelins, qui finalement se reconnaissaient dans les jumelles de par leurs conditions passées désastreuses, leur pardonnèrent rapidement. La réintégration des jumelles dans leur groupe se fit donc rapidement. Même Dias se lia d'amitié avec les filles.

Les jours qui suivirent fut une véritable cure de repos pour le petit groupe. Pendant que les filles assistaient aux divers ateliers et cours, Caïn s'occupait en participant activement à la vie de l'orphelinat. Il s'instruisait à la bibliothèque ou alors faisait des démonstrations de magie, de combat et de défense aux enfants. De temps en temps les jumelles restaient avec lui toutes l'après-midi. Cela ne le gêna pas, bien au contraire. Il put ainsi renforcer ses liens avec elles et balayer petit à petit ces préjugés sur les non-humains. Le soir, il discutait longuement avec Francis et les autres dirigeants de l'orphelinat. Il n'apprit rien de plus sur sa mère. En revanche, il fut surpris d'apprendre que certains orphelins avaient tellement apprécié leur vie dans ce lieu, qu'ils en étaient devenus les dirigeants. D'autres habitaient dans la ville de Ximarn et revenait à l'orphelinat en tant que bénévole. Décidément, cet endroit était le paradis des enfants.

Mais vint le temps de partir. En effet, Caïn reçu un corbeau d'Ellezzia. Sa mère l'informait qu'une troupe de la garde royale histienne avait été aperçue non loin de la frontière d'Ellezzia. Ses poursuivants avaient donc fini par retrouver sa trace. Lorsqu'ils auraient franchi la frontière, de violentes batailles entre les humains et les non-humains allaient éclater, c'était certain. Il fallait donc vite mettre les jumelles en lieu sûr avant que ça n'arrive.

Le jour du départ, on fournit à Caïn et aux filles des vivres, des livres et des vêtements de rechange pour le voyage. Les enfants sortirent de l'orphelinat, certains se mirent aux fenêtres. Tout ce petit monde ainsi que Francis et ses collègues agitaient la main en lançant « Au revoir ! Au revoir ! ». Les jumelles, non sans un pincement au cœur, leur répondirent :

« Au revoir ! On reviendra ! C'est promis ! Leur lança Manon.

—  Comment peux-tu être sûr qu'on va revenir ? Lui demanda sa sœur.

—  Ce sont nos amis, on est obligé de se revoir.

—  Hum... pas faux.

—  Tu vas devoir assurer ta promesse, lui dit Caïn.

—  Oh je le ferais !

—  Je n'en doute pas. Bon voyons voir notre prochaine destination. »

Caïn sortit le parchemin du sac pendant à sa monture. Il lut attentivement les indications, mais un détail l'intrigua. Il fit une drôle de tête :

« Tiens... étrange...

—  Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Marion.

—  Il n'y a pas de lieu exact d'indiqué. C'est juste marqué qu'il faut chevaucher pendant trois jours à l'est à partir de Ximarn jusqu'à ce que les arbres aient doublés de volume...

—  Mais... les arbres sont tous différents ! Comment on va faire ?

—  On verra bien. On va suivre les indications et on improvisera dans trois jours. »

Marion haussa les épaules et se contenta d'approuver. Le groupe se mis en route. En chemin, ils firent un bilan de leur séjour à l'orphelinat :

Une ombre dans la lumière Tome 1: HistiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant