Chapitre 10

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Deux ans se sont écroulés. Depuis ce tragique jour, l'ambiance au palais était plus que tendue. La reine avait renforcé la sécurité du palais, de la ville même. Chaque personne qui entrait subissait un interrogatoire pesant et une fouille des bagages. Idem pour ceux qui sortaient. Julien supervisait ces opérations de surveillance et redoublait de vigilance lorsque ses sœurs recevaient de la visite. Les jumelles quant à elles, apprenait à vivre avec la douleur malgré les traitements, mais cela les épuisait. Le soir, elles ne jouaient plus et s'endormaient aussitôt qu'elles étaient au lit. Julien, attristé par cette situation, ne leur racontait plus d'histoire. Il se contentait juste de leur déposer un baiser sur le front avant d'aller dormir à son tour. Il était tellement déprimé de voir ses sœurs souffrir qu'il avait renoncé à ses belles-de-nuit.

Un être pourtant n'avait guère l'air d'être au courant de cette situation qui régnait à Histia. Il traversa le désert en direction de la ville, vêtu de ses énormes bottes de cuir, d'un pantalon, d'un t-shirt et d'une gabardine. Le tout de noir. Ses yeux et la longue chevelure en bataille étaient également de couleur ébène. On aurait pu dire que c'était un bel homme bien charpenté si un détail ne trahissait pas sa véritable nature : deux cornes telles celles des dragons sortaient de son front.

Le prince Caïn Kuryan, célèbre dragon slayer d'Ellezzia, se dirigeait donc vers Histia et n'avait qu'une envie : faire demi-tour. C'était ses parents qui l'avaient envoyé en mission à Histia pour tenter d'apporter la paix. Connaissant la cruauté légendaire de la reine envers les êtres comme lui, il avait d'abord refusé. Mais sous la pression de son père et l'amour de sa mère, il avait fini par céder. Il était donc déterminé à terminer cette mission rapidement et retourner vite dans son château paisible.

Arrivé aux portes de la ville, deux soldats en gardaient l'entrée. Caïn brandit alors un parchemin scellé et s'adressa aux gardes, dévoilant ainsi ses canines longues et pointues :

« - Bien le bonjour à vous, je suis ici pour...

- Comment oses-tu venir ici vil créature ! Vociféra l'un des gardes en pointant son arme sur Caïn. Son collègue faisant de même.

- Merci pour l'accueil... Dit Caïn sur le ton de l'ironie.

- Quelles sont tes intentions ?!

- Je viens voir la reine...

- Que lui veux-tu ?!

- Wow hey calmos les deux là ! Si vous me laissiez finir, vous saurez ! »

Les gardes se turent, mais continuèrent à pointer leurs lances sur Caïn en lui lançant des regards assassins Caïn, énervé, soupira avant de poursuivre :

« - Je viens voir la reine pour lui apporter un message de la part de la famille royale d'Ellezzia.

- Un message de guerre ?!

- Non de paix.

- Pouah ha ha ! Non mais tu crois qu'on va te croire ! Ellezzia on connaît. Ellezzia est rempli de traîtres et de créatures comme toi !

- Pardon ?!»

Caïn voulut les tuer, mais il avait reçu pour ordre de ne pas faire de scandale. Il serra les poings en les regardant d'un air glaçant. Des petites flammes noires sortirent de ses yeux. Il leur lança : « Si vous ne voulez pas une guerre amenez-moi à la reine. » Les gardes reculèrent et se mirent sur la défensive. Ils se regardèrent et discutèrent un moment. Caïn s'impatienta. Enfin, les gardes lui adressèrent la parole :

« - Très bien, on t'emmène. Mais au moindre signe hostile, on te descend.

- Très bien, je vous suis.»

Une ombre dans la lumière Tome 1: HistiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant