Caïn dû jouer habillement de ses ailes pour ne pas se blesser avec les branches d'arbres de la forêt. Il se posa sur l'herbe, fraîche à cause de la nuit, mais il n'y prêta pas attention. Le souffle des jumelles devenait de plus en plus faible. Il fallait faire vite.
Caïn scruta les alentours. Il cherchait quelque chose, quelque chose qu'il connaissait bien, il savait qu'elle était là. En moins de deux minutes, il la trouva : une petite maisonnette de bois. Il fonça dans sa direction. Arrivé devant, il fut soulagé de voir qu'une lueur était visible au travers des minces espaces entre les rideaux fait en peau de bête. Il y avait également une fine fumée qui se dégagea de la cheminée. Plus de doute, quelqu'un vivait ici et il était là.
Caïn allait frapper à la porte, mais un doute s'empara de lui. « Et si elle n'était plus là ? » Pensa-t-il. Il est vrai qu'il n'avait pas vu cette personne depuis longtemps. Cela devait remonter avant la naissance d'Alice au moins.
Soudain, un souffle sur son bras le fit revenir à la raison. La respiration des filles était vraiment faible, quasiment imperceptible. Peu importe qui se trouvait à l'intérieur, il lui fallait de l'aide de toute urgence. Il tambourina à la porte : « Ouvrez par pitié ! J'ai besoin d'aide ! » Mais pas de réponse. Il attendit encore un instant avant de recommencer : « Par pitié des vies sont en jeu ! Ouvrez ! ». Cette fois, il entendit quelqu'un avancer, mais très lentement vers la porte, puis s'arrêter. Il attendit encore quelques secondes. La personne ne bougeait plus. Les jumelles commençaient à peser lourd, elles perdaient la vie. Caïn, paniqué et impatient, frappa en continu à la porte en vociférant : « Ouvrez bon sang ! »
Enfin la porte s'ouvrit et une main attrapa son poing menaçant de s'abattre sur la tête de l'hôte. C'était une magnifique jeune femme aux traits fins et élancés. Ses yeux en amande d'un vert pomme ressortaient de son visage au teint halé et à la bouche pulpeuse. Elle portait un chemisier blanc, aux manches longues bouffantes laissant ses épaules à nu. Elle portait également une longue jupe de couleur aubergine qu'elle faisait tenir avec un foulard de soie dont des motifs astraux étaient cousus au fil d'or. Le même genre de foulard retenait des longs cheveux couleur ébène bouclés qui descendaient en cascade sur ses épaules, laissant quelques mèches tomber sur son visage. Elle faisait une tête de moins que Caïn. Ce dernier la reconnue immédiatement :
« - Ena ?
- T'es revenu ? Lui répondit la jeune femme, la voix tremblante et les larmes aux yeux. »
Caïn ne décollait plus ses yeux des siens. Un flot de souvenirs s'empara de lui et la mélancolie fit briller ses yeux. Mais une violente douleur lui fit pivoter la tête et lui brûla la joue. Ena venait de le gifler, le ramenant à la réalité. Il jura :
« - Ena !
- Sept ans que je t'attends et tu oses te pointer comme si de rien n'était ?!
- Ena je n'ai pas le temps ! Il faut que tu m'aides !
- Et pourquoi je t'aiderais après ce que tu m'as fait ?!
- Parce que... »
Caïn s'arrêta. C'était vrai, pourquoi elle l'aiderait ? Ena était son ancienne petite amie. Ils s'étaient rencontrés lors de la fête du Dragon à Elezzia. C'était une sorcière vendant des ingrédients utiles à la magie. Ses yeux verts et sa douceur malgré son franc parlé l'avaient fait chavirer. Étant prince, il ne pouvait se permettre d'épouser une simple paysanne. Il venait donc la voir en cachette dès qu'il le pouvait. Puis un jour, au bout de deux ans de relation, il n'est pas revenu, car sa mère était enceinte d'Alice. Caïn devait donc s'en occuper et à la naissance de sa sœur, sa mère lui ordonna de la protéger contre les moments de colère de son père. Caïn avait juré de le faire. Il avait donc mis fin à sa relation avec Ena sans lui dire en face, juste en lui envoyant un corbeau qui n'expliquait même pas la raison. Comment voulez-vous qu'elle le pardonne après ça ? Qu'importe, il fallait qu'elle l'aide. Ena s'impatienta :
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Une ombre dans la lumière Tome 1: Histia
FantasiaHistia, royaume où humain et créatures fantastiques vivaient en harmonie, subit à nouveau la tyrannie de la reine Cloé. Revenue d'entre les morts, elle voue une haine sans merci aux créatures vivant sur ses terres et dans les autres royaumes. Elle l...