La semaine fut très longue pour nos deux prisonniers. Pas une visite et pas d'échos venant de la surface ni de l'extérieur du palais. Leur voisin de cellule demeurait silencieux dans le fond de cette dernière, se rendant ainsi invisible aux yeux de tous. Plusieurs fois Caïn et Alice ont tenté de le faire revenir, en vain. Ils avaient donc abandonné et attendaient eux aussi dans leurs cellules qu'un miracle se produise.
Comme chaque jour, on leur servit une assiette de potage, un morceau de pain et un verre d'eau et comme chaque jour, ils n'y touchèrent pas de peur d'être empoisonnés. Caïn tenait le coup, son ventre gargouillait et le brûlait de temps en temps, mais sa force mentale lui permettait de résister à la faim et à la fatigue. Sa sœur semblait tenir aussi, il en fut d'ailleurs impressionné, car elle n'avait que six ans.
Mais un après-midi, Alice ne put cacher son état. Alors qu'elle est Caïn était assis l'un à côté de l'autre à travers leurs cellules, une rangée de barreaux enchantés les séparant, elle piqua du nez et commença à tomber de fatigue du côté de Caïn. En la voyant, il passa sa main à travers les barreaux, ces derniers le brûlant, et repoussa sa sœur de l'autre côté. Le choc au sol lui fit reprendre conscience. Elle lâcha un petit cri suivi d'un juron. Puis elle se redressa et demanda d'une voix tout engourdie :
« - Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Tu as failli te brûler. Répondit Caïn calmement en serrant sa main blessée contre lui. »
Elle le regarda, médusée. Il venait de la sauver. Ils avaient beau se chamailler tout le temps, ils étaient et sœur et s'aimaient. C'était leur devoir de veiller l'un sur l'autre, même si elle n'avait que six ans et qu'il n'était pas toujours là. Alice baissa la tête et dit, au bord des larmes :
« - Caïn j'en peux plus, je veux rentrer.
- Je sais. Lui répondit-il, désolé.
- T'as un plan ?
- Oui, mais si je l'applique, c'est chez nous qu'on se fera tuer.
- Oh... »
Alice s'assit et se recroquevilla, la tête entre ses genoux. Elle était dépitée, anxieuse de penser qu'ils n'allaient jamais sortir d'ici et sûrement mourir d'un instant à l'autre. Quant à Caïn, il retourna sur sa couche réfléchir à un autre plan que celui de tout détruire.
Soudain, des bruits de pas se firent entendre. Caïn et Alice se relevèrent sentant que l'on venait dans leur direction. La famille royale, excepté les jumelles, se posta devant leurs cellules. Le roi les scruta très attentivement. Alice recula dans le fond de sa cellule, effrayée, de peur que son heure soit arrivée. Caïn quant à lui bouillonnait de rage. Il serra les dents et lança un regard de défi à chacun des membres de la famille royale. À nouveau, des petites flammes noires jaillirent de ses yeux et ses bras s'enflammèrent en formant des flammes violettes. Si la porte s'ouvrait, il les tuerait tous. La reine demanda alors au roi :
« - Eh bien mon cher Jules, qu'en pensez-vous ?
- Hum... Le mâle m'a l'air fort et robuste. Ce serait dommage de l'éliminer tout de suite. La petite femelle n'est encore qu'un bébé. Elle est encore fragile, mais si elle devient comme son frère, ce sera intéressant. En attendant, elle ferait un bon sujet d'étude pour les filles, voir une compagnie. Qu'en dis-tu Julien ?
- Je suis tout à fait d'accord avec vous père.
- Hey ! On n'est pas des animaux ! Hurla Caïn.
- Silence créature ! Lui ordonna Julien en tapant son glaive contre les barreaux. »
Caïn voulut le saisir, mais l'enchantement des barreaux l'en empêcha. Julien recula pour se mettre hors de sa portée.
« - Hum il est teigneux. Il ferait un bon adversaire pour toi Julien.
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Une ombre dans la lumière Tome 1: Histia
FantasíaHistia, royaume où humain et créatures fantastiques vivaient en harmonie, subit à nouveau la tyrannie de la reine Cloé. Revenue d'entre les morts, elle voue une haine sans merci aux créatures vivant sur ses terres et dans les autres royaumes. Elle l...