Une ombre dans la lumière Tome 1: Histia

Chapitre 8

Julien se réveilla un peu avant l'aube. Ayant peu dormi, il eut du mal à émerger et cela affectait son humeur. Il était froid et n'avait pas le cœur à être aimable. Cela à cause tout d'abord à l'événement de la veille. Il trouvait l'ordre de sa mère exagéré et irrespectueux envers Manon et ses parents adoptifs. Ils l'avaient élevée comme une petite fille normale, certes paysanne, mais dans l'amour et le respect d'autrui. Pas de quoi en faire une scène pour une différence d'éducation sans gravité pour la survie du royaume. Il ne voulait pas obéir à cet ordre, mais il n'avait pas le choix. Les colères de sa mère étaient devenues légendaires, surtout parmi les créatures. D'autre part, il avait choisi de dormir à la caserne pour que lui et ses soldats soit prêt à partir. Il avait donc dormi dans un lit de camp qui était composé que de paille posée sur une armature en bois. Il n'avait que des couvertures de lin pour lui apporter un peu de chaleur face à la fraîcheur de la nuit. Rien à voir avec son lit moelleux et confortable de sa chambre au palais.

Il se leva donc avec difficulté. Il grommela à ses gardes de se lever, de se préparer et de le rejoindre aux écuries. Pendant qu'il sellait son étalon, un flot de pensées négatives lui envahissait l'esprit. Il chercha une solution pour éviter ce plan grotesque qu'avait organisé sa mère sans que cela ne fasse un coup d'état. Mais il n'y parvint pas, la colère embrumait sa tête et faisait place à des idées noires. La voix d'un homme mature le sorti de ses pensées :

« - Vous allez bien mon prince ?

- Ah Garold c'est toi.

- Qui voulez-vous que ce soit ? Répondit Garold en souriant.

- Désolé, mais la nuit n'a pas été bonne pour moi. S'excusa Julien.

- Nous l'avions bien vu Sire. Est-ce la mission de votre mère qui vous perturbe à ce point ?

- J'aurais aimé qu'il n'y ait que ça.

- Me donnez-vous l'autorisation d'en savoir plus ? »

Julien hésita longuement. Garold et lui était proche depuis toujours. C'était son bras droit, son maître d'armes, mais par-dessus tout son meilleur ami. Son grand âge et les rides qui parsemaient son visage inspiraient la sagesse. Julien avait une totale confiance en lui, ce n'était pas là le problème. Il avait simplement peur que ses pensées remontent jusqu'à sa mère par le biais d'oreilles mal intentionnées. Il avait dans son équipe de jeunes recrues. C'était une obligation de prendre des jeunes recrues pour les former. En temps normal, ça ne le dérangeait pas, mais dans ce cas précis, c'était délicat, car tous les jeunes recrues ont un défaut: ils font un rapport ultra complet à leurs supérieurs et cela remonte jusqu'au roi. Julien le sait, il est passé par là lui aussi.

Finalement, il se risqua à lui parler :

« - Vous pouvez garder ça secret ? Demanda Julien, nerveux.

- Ma bouche restera scellée sur cette conversation.

- Bien éloignons-nous des oreilles indiscrètes. Dit-il en le dirigeant vers un box au fond de l'écurie. Je dois vous avouer que je m'inquiète pour la santé mentale de ma mère la reine.

- La reine deviendrait folle ?! Dit Garold avec étonnement.

- Je le crains. Ses colères sont de plus en plus fréquentes et elles se répercutent sur les princesses.

- Voyons mon prince votre éducation n'a pas été de tout repos non plus. Votre mère criait beaucoup à votre égard.

- Oui, mais là ça dépasse le simple rappel à l'ordre. Les filles sont douces, sages comme des images...

- Pour l'une, ça va de soi, pour l'autre...

- Oui Manon est un peu brusque, mais cela n'a jamais nuit à personne ! Et cela est dû à son éducation antérieure.