Chapitre IX

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Le réveil sonne et je ne me lève pas. Je l'éteins, je me retourne et dors. Je n'ai aucune envie de me lever et préfère me faire passer pour malade que de devoir aller travailler aux côtés d'Arthur, il n'a qu'à prendre ma place et tenir la caisse pour une journée !


- Mia ! Mia, réveille-toi !

- Hum....

- Mia ! Aller, lève-toi, tu vas être en retard !

- Pierre, vas-t-en ! hurlai-je en lui balançant un coussin.

- Non non non, cette fois je ne me ferais plus avoir ! Je sais que tu n'es agressive que le matin alors je ne te lâcherais pas tant que tu ne seras pas sur tes deux pieds !

- Retourne te coucher et laisser moi tranquille je t'en prie !

- Mia, tu ne crois pas que si Arthur te sait encore au lit, il va penser que, quoi qu'il se soit passé hier, c'est à cause de ça que tu ne veux pas sortir de ta chambre ? Et donc que, d'être fâchée contre lui te touche ?


Je pris le temps de la réflexion dans ma tête avant de prendre une décision, ce que me disait Pierre avait du sens : si je ne me levais pas, Arthur penserait que c'est après notre dispute de la veille que je suis mal, or, c'est juste un coup de fatigue. Je devais me lever pour lui montrer que ça ne m'atteignait pas.

Pierre avait été si content de m'avoir fait me lever qu'il voulut m'accompagner à l'épicerie pour l'ouverture, je l'avais donc installée sur le porte-bagage et roulai doucement mais il n'arrêtait pas de me crier qu'il fallait que j'aille plus vite. Alors, une fois à l'orée du sable, j'accélérai et il rit aux éclats.


La matinée passa si lentement que je crus qu'il était dix-huit heures lorsque Angie pris sa pause déjeuner à midi. Alex ne répondait pas à mes messages depuis ce matin, j'avais donc décidé de manger un sandwich en face de la mer une fois que Angie serait revenue.


Je suis allée me poser sur un rocher, qui surplombait la plage. Il y avait énormément de vent aujourd'hui, le drapeau était hissé orange et menaçait de passer au rouge. Si c'était le cas, l'épicerie risquait de faire bien moins de chiffre d'affaire si les touristes ne pouvaient plus se baigner ! En attendant, je fermais les yeux et écoutais le silence du littoral, ou la douce mélodie de la mer qui était pour moi, aussi reposante qu'une nuit sans bruit.


A quatre heures, la pluie pointa le bout de son nez et pas qu'un peu, de grosses averses s'abattaient sur la plage et le village, tout le monde était rentré chez lui, même Angie, qui avait peur des inondations sur le chemin du retour jusqu'à chez elle. J'étais donc seule dans la boutique vide et ne pouvait rien faire d'autre à part attendre que le mauvais temps passe, en espérant que ce soit avant dix-neuf heures !


Ce-sont des pluies torrentielles qui coulaient le long des vitres dorénavant. Barth venait de m'appeler pour me dire qu'il était coincé de l'autre côté du pont, qui se trouvait dans la ville la plus proche, il ne pouvait donc pas rentrer. Il m'ordonna de fermer la boutique et de rentrer avant qu'une tempête ne se prépare.


« On n'est jamais trop prudent ! » m'avait-il dit avant de raccrocher.


Juste un été. (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant