Juste un été. (terminée)

Chapitre XIII

Cette nuit-là, Arthur a dormi auprès de moi, ses bras autour de mon petit corps rafraîchi par la pluie de la veille. Les gouttes ont fini par nous surprendre hier soir, alors que nous étions au milieu du terrain de basket, une averse a éclaté sans prévenir et nous a trempé de la tête au pied pendant le trajet du retour. Mais ce matin, je n'entendais plus la pluie clapoter sur le velux, le soleil devait être revenu, la chaleur gagnerait bientôt mon corps comme elle a gagné mon cœur.

Je tendis le bras pour attraper mon téléphone, il indiquait presque sept heures du matin. Je m'extirpai du lit et de l'emprise d'Arthur avant que mon réveil ne sonne, pour ne pas le réveiller. A l'aide de la lueur de mon téléphone, j'attrapais les vêtements dont j'avais besoin puis je sortis sans un bruit.

- Coucou Mia, lança joyeusement Rosie dans la cuisine, tu as bien dormi ?

- Oui très bien, lui répondis-je avec un grand sourire, ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi bien !

- Je suis sure qu'il pense la même chose ma douce. Mais ! C'est le T-shirt de mon fils que tu portes ?

- Oui, j'avais oublié d'en prendre un et je ne voulais pas le réveiller en retournant en rechercher un, avouai-je honteuse.

- Il te va presque mieux qu'à lui ! ria-t-elle, aller vas travailler tu vas être en retard, Barth est déjà là-bas pour faire ses rondes, tu pourras ouvrir l'épicerie ?

- Bien sûr ! Acquiesçai-je en attrapant une brioche au chocolat, à ce soir Rosie, bonne journée !

Je servis des clients toute la matinée sans voir le temps passé, Barth était venu pour me dire bonjour aux alentours de neuf heures et me prévenir qu'Angie ne sera pas là avant midi, il faudra donc que je l'attende avant de partir en pause déjeuner. Les habitués de l'épicerie ont remarqué mon nouveau sourire puisque beaucoup me l'ont fait remarquer, à coup de :

« Vous êtes plus jolie quand vous souriez mademoiselle ! »

« Oh bah je commençais à croire que vous ne souriez jamais ! »

« Y aurait-il un homme responsable de ce magnifique sourire ? »

D'ordinaire, je les aurais envoyés balader avec des réflexions mais d'ordinaire je n'aurais pas souri non plus et j'avais tendance à croire que rien ne pourra effacer ce rictus plaqué sur mon visage depuis la minute où j'avais ouvert les yeux ce matin. Je serais même prête à parier que j'ai souri toute la nuit aussi.

Toutes les journées suivantes se sont passées de la même manière. Arthur et moi dans les bras l'un de l'autre toutes les nuits et mon sourire qui ne me quittait plus. Ce n'est que le jeudi suivant, lorsqu'un homme que je ne voulais pas revoir passa la porte de l'épicerie, que mon visage s'assombrit.

- Vas-t-en Alex !

- Oh, d'accord d'accord, je mérite certainement toute cette violence mais je suis venu en paix pour parler, tu veux bien ?

- A quoi sert de parler ? Ce n'est plus le moment de le faire Alex ! Il aurait fallu parler avant de me laisser pour fricoter avec Cassidy, où est-elle d'ailleurs ?

- En Espagne pour la journée mais ce n'est pas la question Mia, laisse-moi une heure pour parler, une demi-heure même, ce sera assez ! Sur notre rocher vers une heure ?