Juste un été. (terminée)

Prologue

« Le train à destination de Perpignan est annoncé, voie 4. »

- Rappelle-moi pourquoi je dois y aller déjà ?

- Mia, on te l'a répété mille fois avec ta mère.

- J'aime bien entendre les trucs mille et une fois, c'est symbolique, comme les contes des mille et une nuit, tu vois ?

- Tu me désespères.

- Ah oui c'est vrai ! C'est pour ça !

« Le train à destination de Perpignan, départ prévu à 10h29, va entrer en gare, voie 4. Il desservira...»

- Elle va la fermer celle-la ! On est voie 4, c'est bon.

- T'es agressive même avec un haut parleur.

- C'est là tout mon talent, lui souriais-je.

Ma valise à la main, j'attendais ce satané train qui n'arrivait pas. Ce n'est pas comme si j'avais envie d'y aller, c'était même plutôt l'inverse, mais après mille et une tentatives de dissuasion, je doute que mon père soit sensible à une dernière.

Le grincement caractéristique des wagons se fit entendre et mon père m'agrippa l'épaule pour que je recule.

Toujours peur que je meurs celui-là !

Les portes s'ouvrirent et il me prit dans ses bras pour me dire au revoir, il a toujours été très émotif, même quand c'est sa fille, aussi exaspérante soit-elle, qui part pendant deux mois loin de lui.

- Tu vas me manquer Mia, et fais attention avec Barth. C'est comme si je te surveillais à distance, me rappela mon père.

- Je le sais, toi aussi tu te répètes.

- C'est parce que je t'aime, et je ne veux pas qu'il pense que tu n'es pas quelqu'un de bien, parce que ce n'est pas le cas.

- Rappelle-moi pourquoi je dois y aller déjà ? riais-je.

- Je retire ce que j'ai dit, monte et que je ne te revois pas avant septembre !

Je ris et commence à monter les marches de la voiture 12. Je cherche mon siège, et m'installe. Je vois mon père sur le quai, la larme à l'œil.

Quel émotif !

Je souris, et il essuie sa larmichette pour pas que je ne le vois pleurer. Malgré tout, ça reste mon père. J'articule un "je t'aime" à travers la vitre. Et le train démarre. Il me regarde m'éloigner et se retourne, surement pour pleurer un petit coup avant de rentrer.

Et c'est partit Mia !

C'est juste un été après tout.