Chapitre XIV

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Je pris une profonde inspiration et sortis sur le quai de la gare. Un bus partait en direction du village dans une vingtaine de minutes. Je passai à la sandwicherie la plus proche pour m'acheter un dîner avec les derniers euros qu'il me restait de ce week-end.

La pendule de la gare indiquait 20h08 en ce dimanche, et me revoilà au point de départ. Après quatre jour de silence radio, je suis de retour à Perpignan, les yeux bouffis et les cernes plus profondes que jamais.

Ça ne se lit peut-être pas sur mon visage actuellement mais je sais exactement où j'en suis, où je vais et ce que j'ai à faire. Il était temps de mettre en marche mon plan.


Pour commencer, je pris mon téléphone que je n'avais pas touché à partir du moment où j'avais mis les pieds à Cannes, je l'allumai et composai le numéro de chez moi.


« Oui papa c'est moi... Oui je sais que tu es en colère mais laisse-moi...laisse-moi t'expliquer... Papa ! Laisse-moi parler ou je raccroche ! ... Oui pardon, je suis désolée de ne pas t'avoir appelé plus tôt mais j'avais besoin de faire une pause, de faire le point avec mes sentiments, je... Papa tais-toi ! ... Oui je vais bien ! Je suis à Perpignan, mais ne préviens pas Barth, je vais chez lui là... Non, ne t'inquiètes pas je vais prendre un bus... Dans un quart d'heure... Oui je fais attention à moi, promis papa... Je vais te laisser, encore pardon papa... Bisous bonne soirée... Je t'aime aussi. »


Le bus arriva une dizaine de minutes après. Je ne faisais que prier le ciel de me laisser une dernière chance, mais je savais pertinemment que Mathieu avait tort. Jamais il ne me pardonnera de l'avoir laissé. Arthur me faisait confiance et je suis partie sans prévenir. Tout était de la faute de Mathieu, si je m'étais écoutée, je ne serais pas effrayée dans un bus qui me ramènerait chez Barth, je serais probablement roulée en boule sous un plaid dans ma chambre à Besançon.

Je pris mon courage à deux mains et descendis du bus à la mairie. Je marchai quelques minutes et sans réfléchir, sonnai à la porte.


- Mia ? dit Barth en ouvrant la porte, les yeux écarquillés de surprise.


3 JOURS PLUS TOT


Le petit déjeuner de l'hôtel était plutôt bon mais je devais sortir pour prendre l'air et le soleil. Les concerts commençaient ce soir sur les plages de Cannes et je n'avais pas de temps à perdre coincée dans un hôtel alors que la matinée s'annonçait splendide.

Un petit quart d'heure plus tard, je me retrouvais à déambuler dans les rues, un sac à dos sur les épaules et mes baskets au pied. Le sourire me vint naturellement, l'air était si paisible qu'il était impossible de ne pas se sentir bien ici.

Vers une heure de l'après-midi, je trouvais un petit restaurant pour manger un morceau. Je m'installai à une table et un serveur vint me donner la carte, sans faire attention au regard appuyé qu'il me lançait, je commandai une salade légère et une carafe d'eau. Une fois que le serveur fut parti, je regardai les photos des plages et des rues que j'avais prises le matin-même.

Mon plat arriva vite et le dessert également. Ce n'est qu'au moment de l'addition que je levai les yeux vers le serveur.


- Enfin je peux voir tes yeux mystérieuse demoiselle, déclara Mathieu avec un sourire.


Juste un été. (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant