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les gens bien sont comme des bougies , ils se brûlent eux mêmes pour donner de la lumière aux autres

Selem aleykûm ,

Comme je le disais je ne l'attendais plus et c'est un jour en sortant des cours que je reçois un message de sa part qui me demande si on peut se voir. J'ai senti rien qu'à la façon dont il l'avait dit qu'il allait pas bien , c'était un truc de ouf j'ressentais ses sentiments comme si j'étais en lui , comme si on faisait qu'un seul.
Malgré le fait que je lui en voulait encore j'pouvais pas le laisser tomber alors j'ai dis oui. Il est venu me chercher et sans un mot il s'est mis a rouler , on est allés plutôt loin de tout on étaient dans un parc il faisait grave beau mais il était pas heureux ; donc je pouvais pas l'être.
Il avait l'air d'avoir fumé des grosses cernes un vieux joggo et des tn mais j'sais pas je le trouvais toujours aussi beau.
Il m'a appris que son oncle était mort , c'était comme son père à ses yeux il le vivait archi mal et il savait pas comment gérer son deuil c'est pour ça qu'il virait , j'essayais de le résonner d'être vraiment comme une épaule sur laquelle il se peut se reposer , comme d'habitude en fait , mais là on dirai qu'il m'évitait , il avait voulu me voir mais quand je lui parlais ça le dérangeait donc j'ai finis par plus rien dire.
Au bout de quelques minutes de silence il a dit une phrase que jamais j'oublierai wAllah

Je sais j'fais pas les choses bien j'déconne mais hafek reste j'ai besoin de toi

Comment j'aurais pu le laisser après ça ? Il était trop attachant vous me direz ça empêche pas ses mauvaises actions mais pour moi ce qu'il m'a dit ça les valait toutes.
J'me suis contentée de le regarder dans les yeux en lui souriant comme pour lui t'inquiète pas pour ça.
Il a fini par me ramener et c'était reparti pour les soirées d'embrouilles et les excuses le lendemain. Il était tout le temps h24 khabat il pouvait m'envoyer un message me laisser des messages vocaux a 17h comme a 3h du sbah c'était dingue la vie qu'il menait , il m'en faisait voir de toutes les couleurs toute la tristesse et la colère qu'il avait en lui il la sortait sur moi , j'savais que j'étais pas la seule à prendre mais je commençais à devenir folle , au début je disais pas grand chose mais au fur et à mesure je commençais à vraiment péter les plombs et on s'embrouillait pour des raisons toutes plus connes les unes que les autres , alors j'arrêtais de le calculer des fois pendant 2,3 jours puis il revenait me répétait qu'il s'en voulait et voilà on vivait avec.
Ça jouait grave sur mon humeur au quotidien , déjà que de base j'suis quelqu'un de vachement lunatique j'suis toujours dans mon monde , bah là je l'étais encore plus et j'rendais ouf tout le monde j'avais geh du mal à me supporter moi même.
Donc pendant plusieurs jours on étaient dans cette situation je commençais à me poser des questions ; est ce que le fait de couper définitivement les ponts ne serait pas mieux pour moi , mais j'arrivais pas à réfléchir avec ma tête donc j'essayais de pas y penser.
Aleyna était à peu près dans la même situation que moi , elle parlait avec un mec d'une ville a côté de la sienne , il avait tout pour lui si ce n'est qu'il était plongé dans le hram au point de pas pouvoir en sortir. On pouvait en discuter des heures parler de ce qu'ils faisaient de ce que ça leur procurait comme sensations et des rappels qu'on leur faisait. L'argent hram ça paraît beau mais pour combien de temps ? Au delà du fait qu'ils vendaient ils aimaient cette vie là et c'était ça le plus frustrant pour nous , car on connaissait la grandeur de leur cœur. Aleyna était exactement comme moi en fait , quand je parlais avec elle j'me sentais toujours comprise surtout qu'on en revenait toujours à la religion , toujours sur la même longueur d'onde , ma sœur fi'Allah.
Avec ce qu'on partageait de nos "expériences" j'essayais de prendre en compte que chaque personne est différente et que chacun a son mekhtoub , on pouvait pas attendre d'une personne qui a toujours vécu dans la merde de la quitter mais on pouvait l'aider a s'en sortir , au delà de tout c'était ça , la fierté d'avoir rendu un homme meilleur.
Au fond y'avait un tas de gens dans cette situation partout autour de nous on baignait là dedans dès le plus jeune âge et on devait voir les nôtres prendre le chemin du sheytan , chaque fois qu'on goûtait au bonheur de voir que l'un d'entre eux s'en sortait , la réalité venait nous rattraper et nous montrait que beaucoup d'entre nous en souffrent encore. Quand j'vois ces mères qui sont venues du bled pour avoir une vie meilleure verser autant de larmes j'me dis que finalement le jeu n'en valait pas la chandelle.

Bonne lecture 🌹✨

Myriam : Le cœur a ses raisonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant