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La tête basse on s'obstine; attendant de quel nuage viendra le signe. Bientôt quelqu'un va nous manquer , les yeux trop petits pour nous planquer. La douleur des jours de triste costume qui nous rappelle qu'on aime qu'à titre posthume. La joie est une révolte matée , une pluie de l'intérieur colmatée ; si le chagrin nous met à l'abri du réconfort, comme on l'a saisi faut qu'on soit fort.

Selem aleykûm ,

J'étais dans cette optique de penser que malgré la "distance" qu'il y'avait entre nous , tout finirai par redevenir comme avant , parce que ça pouvait pas être autrement lui et moi on s'aimait trop pour que ça arrive à nous séparer , pour moi la prison c'était un détail , chose qui bien évidemment ne l'était pas.
J'ai passé la plupart de mon temps dans cette relation avec lui à me voiler la face sur un tas de sujets et fallait bien qu'un jour j'me rende compte de tout ça , j'étais sur mon nuage et j'voulais pas en redescendre , mais la réalité finit toujours par nous rattraper.
Trop souvent on se retrouvait en désaccord sur des sujets qui n'avaient aucun intérêt avant et comme toujours je préférais me dire que c'était rien et j'en parlais pas.
C'était d'autant plus frustrant à mes yeux qu'il pouvait pas me rassurer avec des gestes il était désespérément loin et je commençais petit à petit à m'en rendre compte.
Ali était sûrement devenu ou redevenu de ceux qui se renfermaient sur eux et qui savait pas exprimer leur ressentis par des mots , il redevenait comme à la perte de son oncle , oui oui malgré son message j'étais en train de le perdre.
La fin de l'année approchait à grands pas je savais pas trop à quoi m'attendre , parce que vu mes notes je méritais pas pas d'aller dans la filière que j'ai choisi. Par je ne sais quel miracle j'ai été acceptée et ça a commencé à créer des embrouilles autant avec ma famille qu'avec Ali.
Parce que pour ça fallait que je change de lycée et que j'aille dans un lycée assez mal réputé si on peut dire ça , pas aux niveaux des résultats mais des fréquentations. Ma mère elle était archi pas pour l'idée et à chaque fois qu'elle trouvait le moyen de me lancer des piques elle le faisait. Sah j'voulais vraiment faire cette filière pour plus tard devenir éducatrice spécialisée in shâ Allah mais ça commençait à me rendre paro de m'embrouiller avec ma mère. Quand j'l'ai annoncé à Ali jcrois que ça a été encore pire

Moi : et t'sais j'ai été acceptée pour faire St2s finalement

Ali : j'savais que t'étais une tête ! C'est où ça déjà ?

Moi : Hmm à Voltaire

Ali : tes sah la Myriam ?

Moi : bah quoi ? J'avais pas le choix c'était soit la bas soit monod

Ali : me dis pas bah quoi zebi me dis pas ça ! Tous les tahanes qu'il y'a la bas tu vas m'dire que tu vas pas calculer ça ? Et toutes les ptites putes y'a pas intérêt à c'que ça devienne tes shab

Moi : mais j'vais la bas en cours j'en ai rien a foutre des gens je cherche pas d'amis tu m'fais passer pour qui la ?

Ali : bah justement jsais pas wAllah jsais pas à quoi m'attendre

Moi : Ali tes sérieux la ? T'a pas confiance en moi ?

Ali : ça m'casse les couilles zebi

Moi : de quoi ?

Ali : j'suis pas là pour voir tout ça moi ! J'serai pas là pour te surveiller oula venir te chercher j'peux rien faire si tu décides de me la mettre à l'envers j'le verrai même pas

Je comprenais peu à peu que le vrai fond du problème c'était ça , il se sentait "impuissant" de pas être là , les choses étaient belles et bien différentes de l'extérieur et ça m'faisait trop de peine.
J'avais tenté de le rassurer comme lui le faisait mais finalement l'appel s'est terminé aussi mal que tous ceux qui l'ont précédé.
Les grandes vacances arrivent très vite, qui dit vacances dit renfermement sur moi vu que pour la 3ème année consécutive je partais pas , je rouillais dans ma chambre , comme d'habitude je vivais la nuit et je dormais le jour , j'ai toujours aimé vivre de cette façon si j'avais pu je vivrais que la nuit , dans un monde noir où je ne vois personne.
Je captais Ibti de temps en temps mais Mariam elle avait bougé. De toute façon j'avais pas trop l'envie de sortir ,trop de problèmes de prises de tête fallait que je fasse le vide.
J'avais pris l'habitude des appels d'Ali même si c'était pas tous les jours mais depuis quelques jours j'avais plus de nouvelles , j'pouvais pas me permettre d'appeler le numéro on sait jamais dans quelle situation il etait donc j'avais demandé à Moussa s'il avait de ses nouvelles et il ma dit qu'il allait très bien , donc je commençais en plus de ça à devenir un second plan ,j'me mettais à pleurer comme une handicapée mentale parce que j'me prenais son absence en pleine face et sah j'voulais pas vivre de cette façon
Le soir même monsieur finit par m'appeler

Ali : oeoe ça va ou quoi ?

Moi : hamdûlilah et toi ?

Ali : hamdoullah. Ta fais quoi aujourd'hui ?

Moi : j'suis sortie avec ma sœur et toi ?

Ali : la même que d'habitude !

Moi : Hmm

Ali : oe

Moi : Ali j'peux te poser une question?

Ali : pose tu sais très bien j'aime pas quand tu fais ça

Moi : tu.. Tu m'aime plus ?

Ali : *rire* qu'est ce que tu raconte la n'importe quoi , si !

Moi : *soupire* pourtant on dirai pas tu m'parle plus comme avant et tout j'ai l'impression que la flamme est presque entièrement consumée et j'ai pas profité

Ali : arrête tes tmenik tah les philosophes la, c'est pas comme avant parce que ça a changé y'a plein de choses qui ont changées mais pas c'que j'pense de toi tekass

Moi : ouais j'espère

Ali : aller arrête , t'sais que j'ai parlé de ta ptite tete à ma mère

Moi : euh attends attends t'es pas sah la Ali ?!

Ali : *rire* stresse pas comme ça j'dehek

Moi : mais refais plus des blagues comme ça zemel va !

Ali : pardon répète ?

Moi : t'a très bien entendu !

Ali : hendek parce que c'est pas parce que j'suis loin que j'peux pas te briser la mâchoire sale kehla

Lol faudra qu'il m'explique comment il compte procéder alors

Moi : ouiiii c'est ça tounsi bisous

Ali : ouais je préfère !

C'est l'une des rares fois ou tout au Long de l'appel y'avait aucun de nous qui élevait la voix , et ça faisait du bien , je l'aimais mon tounsi.
Un mercredi comme un autre j'suis allée dormir chez ma sœur , on a passé notre soirée à se taper des barre puis elle a fini par aller se coucher , parce qu'elle tafait le lendemain la demoiselle
Donc comme à mon habitude j'me suis mise par la fenêtre je regardais le ciel en écoutant ma musique j'étais dans ma werss c'est la phrase qui me définit le plus ça !
Jusqu'à ce qu'Hamza passe par là, on a discuté on a bien rigoler aussi et puis il a fini par bouger rejoindre ses potes.
J'ai du me mettre au lit vers 4h et j'ai écris , j'me sens jamais aussi bien que lorsque je finis d'écrire un texte parce que j'me sens vide , j'ai plus la sensation d'étouffer quelques heures avant que la réalité me rattrape.
Le lendemain j'étais sur la route pour rentrer chez moi , quand j'ai croisé Saïd mon fameux cousin paro dont j'ai parlé dans la partie 12, il m'a proposé de me ramener car il voulait me parler d'un truc , je m'attendais a tout sauf à c'qui m'est tombée dessus.. A suivre

"Patiente d'une belle patience car l'issue est proche !
Celui qui reste attaché à Allah , quelque soit la situation , vaincra."

Bonne lecture🌹✨

Myriam : Le cœur a ses raisonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant