Myriam : Le cœur a ses raisons

15.

Mais d'où me vient ce putain de besoin de vesqui ? Je me dévoile puis mets les voiles sans m'investir

Selem aleykûm ,

Le soir même j'avais décidé d'essayer de le préserver à mes côtés , je mettais ma fierté aux oubliettes pour la première fois mais j'étais en train de comprendre qu'il avait prit une trop grande place dans ma vie pour le laisser s'envoler si loin de moi. J'me disais que ça aurai pu être n'importe quel homme sur terre j'aurais refusé toute discutions dès la rencontre à ce putain de parloir , mais c'était Ali , Ali c'était mon mektoub je voyais pas les choses autrement.
Je l'ai appelé directement , par message il aurait certainement pas répondu , du moins pas comme son cœur le voulait et j'avais besoin d'entendre c'que son cœur disait
Ali : ouais ?

Moi : euh euh ça va ?
(Comme d'habitude je bégaye faut pas chercher à comprendre j'suis une galère)

Ali : euh ouais hamdoullah et toi ?

Moi : hm hamdoullah.j'vais pas tourner autour du pot est ce que tu veux bien qu'on se voient demain , juste on discute de tout ça

Ali : putain zebi.. ( je l'entendais marmonner dans sa barbe) Vas y ok c'est bon je viendrais te chercher

Moi : ok.. Bah à demain alors

Ali : oui,bonne nuit.
*fin de l'appel*

J'étais surprise qu'il accepte mais j'étais contente j'me disais que si je le voyais en face j'arriverais mieux à lui faire comprendre le rôle que j'étais censée avoir pour lui. Mais avec des si on referai le monde.
Du coup le lendemain au lycée j'allais un peu mieux ,on étaient en cours on se tapait des barres avec Mariam
Moi : j'vais aller voir Ali après

Mariam : ah bon ? Bah tant mieux alors j'espère que ça se passera bien

Moi : oui inshaAllah

Ibtissem était pas venue ce jour la, moi qui comptait aller la voir pour lui parler c'était raté , mehlish j'me suis dis qu'on se reparlerai le lendemain.
La journée était passée super lentement , j'pense que vous connaissez cette sensation quand vous avez la boule au ventre car vous avez un rendez vous important et que chaque minutes passe aussi lentement qu'une heure..
À l'heure de sortir j'étais en stress sah to sah j'me demandais c'que j'allais bien pouvoir lui dire , j'imaginais ce qu'il me répondrai bref j'étais dans mes pensées quand je reçois un message de lui
On sverra pas , tu sais très bien Myriam que si jte vois jvai craquer laisse tomber ok ?

J'étais dégoûtée mais encore une fois j'lui en voulais pas , ça m'a vraiment blessée qu'il me mette un faux plan mais fallait s'y attendre , j'ai essayé de contenir mes larmes jusqu'à chez moi et quand j'suis arrivée j'ai explosé un bon coup , ça y'ai c'était fini et fallait que je me prépare à la longue phase de zappage , en sachant très bien que je pourrais jamais oublier tout c'qui c'était passé. Je me suis juste promis 2 choses : ne plus verser aucunes larmes et le laisser faire sa vie.
Aussi bizarre que ça puisse paraître je suis pas passée par la phase déprime , c'est sur j'étais mal pendant quelques jours mais pour les gens autour de moi ça changeait pas du quotidien j'étais toujours comme ça. Je m'interdisait de montrer aux gens que ça m'atteignait réellement , tout comme je me l'interdisait a moi même en fait , pendant des semaines j'ai fermé mon cœur a n'importe quel sentiment le concernant , ça me rendait pas heureuse mais au moins je m'effondrais pas comme ces meuf dont j'me foutais tellement.
J'en parlais vraiment avec personne , de toute façon j'avais rien à dire sur ça que j'avais envie de partager avec les autres , ça devenait un sujet tabou.
Aleyna et moi , toujours sur la même longueur d'ondes ,elle était pas au courant de ce qui se passait , y avait des périodes où on se parlaient pas trop , chacune de nous se renfermaient un peu sur elle même quand elle ressentait le besoin
J'voyais plus Célia depuis quelques semaines , pas parce que j'lui faisais la gueule mais tout simplement parce que la vie , la routine nous éloignaient et qu'on essayait pas d'empêcher ça.
Ibtissem et Mariam toujours fidèle au poste , heureusement que je les avaient.
La vérité c'est que j'étais habituée a c'qu'il me manque alors au fond de moi j'me disais qu'il ferait encore son grand retour quand on l'attend pas , je le voyais arrivé en gova avec son ptit sourire en coin fidèle a ses joggo qui m'emmène pas très loin , il se met a me parler et on part loin très loin dans une autre galaxie , il finit par me ramener et retour a la réalité. Ma vie se résumait plus qu'à ce putain de retour à la réalité mais j'essayais d'imaginer autre chose car pour une fois je voulais tout sauf la combattre.
Dans toutes les petites choses du quotidien y avait un truc qui me ramenait à penser à lui , j'étais toujours en train de chercher à me répéter nos histoires , nos souvenirs en boucle juste pour être sûre de ne pas les oubliées. Certains me faisaient rire , d'autres me faisaient déprimer mais au moins il vivait toujours en moi.
J'vais vous en raconter quelques un.
Ça faisait pas très longtemps que je connaissais Ali , mais suffisamment pour le connaître un minimum , on s'étaient rejoins pas loin de chez moi et on étaient allés au parc. Y avait personne ce jour là donc on étaient bien , sur notre banc , parce que ouais on avaient notre banc mdr.
On se voyaient depuis jsais pas 2 mois donc j'étais pas super à l'aise , il m'arrivait encore de hcheum à plein de choses , mais il savait très bien mettre les gens à l'aise ce 3afrit.
À ce moment là je me demandais vraiment pourquoi il était venu vers moi au parloir , j'étais déterminée à avoir des réponses
Moi : mais sah pourquoi t'es venu me parler y avait une meuf elle était grave plus jolie que moi

Ali : tu parle de la reubeu la ? J'vois pas trop ce qu'elle a de plus que toi elle , une beurette khlass. T'avais l'air intéressante

Moi : bah jsais pas elle est plus belle c'est tout , mdr tu dérailles qu'est ce que j'avais d'intéressant moi avec ma tête de déprimer et mes écouteurs

Ali : tu te sous-estime à mort , ta rien a a voir avec elle , moi j'aimais bien t'avais l'air d'une meuf qui cogite et c'est ça qui me fallait

Moi : ça se trouve elle aussi c'est une meuf intelligente

Ali : tu commence à m'casser les couilles c'est à toi que j'suis en train de parler la nan ? Bah ta gueule golmon va , même pas j'la regardais elle

Moi : eh arrête les hagra comme ça la j'te jure je pensais je devenais paro je sentais ton regard et celui de ton shab sur moi j'me disais putain arrête de me regarder khoya j'étais en stress

Ali : mdrr ah ouais t'es carrément perchée toi quand j'suis venu te parler ta bégayer tu ma fais trop dehek j'me suis dis c'est quoi cette go encore Ali lâche l'affaire ptdrr

Moi : mdrrrr zebi la hech j'suis une galère

Ali : ptdrr bah khatal dès le début j'ai vu ça j'me suis même pas enfui

Moi : mdrr c'est moi qui aurait dû m'enfuir ouais

Ali : ah ouais pourquoi ?

Moi : ta pas l'air d'un mec sérieux , j'me disais que tu cherchais juste à tchatch une meuf de plus mais t'es un mystère en fait

Ali : ptdrr guetlek un mystère , j'suis juste Ali le bg tunisien

Moi : mdrr commence pas

Bizarrement c'était pas le genre de personnes qui cherchait à savoir le pourquoi du comment , si j'étais là c'était que je le voulais et ça le satisfaisait comme ça.
Quand les choses ont commencées à devenir "plus sérieuses" zehma quand on a commencé à se confier l'un à l'autre , il a voulu que je lui parle de ce qui à fait que j'étais autant réaliste , toujours dans mes pensées. C'est une chose que jsais absolument pas expliquer en parlant mais que j'écris , donc je lui ai montré certains de mes textes et sa réaction m'avait beaucoup touchée
Il était à fond dans sa lecture déjà rien ne pouvait le déconcentrer moi j'observais ses réactions des fois je le voyais hausser un sourcil ou soupirer c'était gênant pour moi donc je tournais la tête , quand il eu fini de lire il a tourné sa tête vers moi
Ali : regarde moi

Moi : ..

Ali : aller arrête de hcheum regarde moi

J'ai tourné ma tête et je l'ai regardé sans rien dire
Ali : c'est bien c'que tu fais et tu veux j'te dise un truc ?

Moi : quoi ?

Ali : tu seras quelqu'un de bien et t'es déjà quelqu'un de très bien. Tu remercieras la misère d'avoir fait de toi c'que tu es

Moi : c'est Rohff qui dit ça

Ali : ouais mais c'est vrai et tu l'sais

Moi : pourquoi t'es pas toujours aussi hnine avec les gens ?

Ali : parce qu'ils prendraient la confiance et faut jamais que ça arrive

Moi : un jour tu sortiras de tout ça et tu seras un grand homme politique

Ali : mdr in shâ Allah

J'aimais trop parler avec lui , des fois il me parlait de religion j'voyais la sérénité dans ses yeux mais il suffisait d'un rien pour que ça dérape , il était instable et c'était quasiment impossible de gérer ça. Quand il avait la haine il savait rien faire d'autre que d'insulter frapper et virer , quitte à détruire tout ce qu'il avait construit si il pensait que ça en valait la peine.
Au fil des mois j'ai voulu essayer de gérer ça , apaiser ses colères tandis que lui m'apprenait a profiter de c'que Dieu nous donne.
Bien souvent il se réfugiait vers la rue , c'était peine perdue il était prêt à tout pour elle , c'était pas dans mes habitudes d'harceler de messages donc je le faisais pas j'arrivais pas à enlever c'qui me protégeait encore alors j'espérais simplement qu'il avait renoncé à la rancœur et qu'il avait trouvé le chemin de l'apaisement seul.
Ces derniers mois de ma vie m'avaient beaucoup appris et c'est certes amèrement que j'faisais désormais un pas en avant ..

Sheikh Sālih Al-Fawzān à dit :
"Garde ton âme ferme et sois endurant, parce que c'est avec la patience qu'il y'a la victoire"

Bonne lecture 🌹✨