Chapitre 4

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-Merci bien, maman. Je sais que c'est grâce à toi que j'ai eu cette idée. J'espère qu'il ne s'en apercevra pas.

L'odeur commençait à se dissiper doucement, puis partie.

-Au revoir, maman. Continue à veiller sur moi, je t'aime. »


Les larmes séchèrent, je me sentais revivre. J'entendis des pas venir dans ma direction. Papa. J'ouvris la serrure doucement en un couinement, et me mis à mon bureau. Il toqua, entra, se racla la gorge :

« Tu viens manger ? C'est chaud.

-J'arrive.


A table, le silence absolu. Il règne une ambiance pesante et froide.Je déteste ce calme atroce qui pèse. J'ai presque envie de crier à en réveiller les morts pour le briser.

-Je suis désolé de t'avoir frappé, tout à l'heure. J'ai perdu mes moyens.

-Je suis aussi la fautive dans l'histoire. Je n'aurai pas dû m'énerver comme ça après toi. La gymnastique, pour moi, tu le sais, c'est très important.

-Je sais, mais je ne changerai pas d'avis là-dessus.

-C'est gratuit.

-Non, désolé.

-Qui ne tente rien a rien, dis-je à voix basse. »


Je mangeais avec peu d'appétit. Je n'ai pas extrêmement faim, cette histoire me chagrine, j'en ai marre, et pour finir le plat n'est pas bon. Ce sont des haricots au beurre – comme ceux à la cantine –avec du steak saignant.

A ma mine dégoûté et dépité, il me demanda :

« C'est pas bon ?

-Pas trop...

-De toute façon, tu n'es jamais contente.

-Si je veux être une grande gymnaste plus tard, il faut que je mange bien.

-Tu m'énerves avec ta gymnastique par si, gymnastique par là !

-C'est bon, je n'ai rien dit, grommelai-je. »


Maman me berce, elle me chante une chanson. Exécute des petits tours, elle m'embrasse et pars à la gymnastique. Elle s'entraîne, son professeur lui crie dessus. Elle pleure, il crie plus fort, il la tape.

C'est la compétition. Maman fait de son mieux. Son professeur est désespéré. Elle est parfaite... Et... le drame arrive ; elle chute. Maman tombe et se fait horriblement mal. Elle crie, hurle à en perdre haleine, puis perd connaissance. Elle est à l'hôpital...je tiens sa main... mais elle me lâche...

La machine agonise avec son bruit continu et strident...

-Maman !


Je me réveillai en sueur. C'est mon cauchemar. La mort de maman. Je me tortille dans tous les sens, en sueur.

« Comment a t-il pu faire ça ? N'a t-il jamais vu que tu étais fatiguée ? Que tu étais extrêmement douée ? C'est de sa faute, aujourd'hui. Il te faisait travailler jour et nuit. Il a trop tiré sur la corde, maman... »



Je restai assise dans mon lit dans l'obscurité de ma chambre. 

La Gymnastique, une passion. Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant