Chapitre 2

2.5K 115 35
                                    

Je fis de mon mieux pour lui montrer ce que je vaux. Les autres élèves poussent des cris :

« Wouah ! Comment elle fait ça ? Elle est trop forte ! »

J'en ai chaud au cœur, ça me fait du bien, je suis très fière de moi. Mon sourire s'agrandit.

J'aimerais bien pouvoir pratiquer la gymnastique pour être encore plus forte.Mon père m'interdit de la pratiquer car il a peur pour moi. Je pense que ce n'est qu'un prétexte pour ne pas payer et m'y emmener. Mon bonheur, il s'en fiche.


A la fin du cours, les autres sont allés se changer. Sauf moi.

« Noémie ?

-Oui, monsieur ?

-Tu pratiques la gymnastique ?

-Non, mais j'adorerais.

-Pourquoi tu n'en fais pas ?

-Mon père ne veut pas, déclarai-je tristement.

-Pourquoi ? S'étonna-t-il.

-Je ne sais pas vraiment, mentis-je.

-Voudrais-tu t'inscrire dans un club, et avoir des cours avec moi ? Je suis professeur de gymnastique, alors...

-Avec plaisir, criai-je.

Mes yeux sont remplis d'étoiles.

-Il me faudra une autorisation. C'est gratuit, ne t'en fais pas. C'est l'APE qui paye les cours. Peut-être que ton père ne veut pas que tu la pratiques à cause de problèmes d'argent.

-Peut-être, soufflais-je.

-Allez, va te changer. Dans une semaine, ce papier dans mon bureau ! »

Je hochais la tête, et partis aux vestiaires.


« Psst ! Il voulait quoi le prof ?

-Rien, il m'a juste félicitée.

-C'est ça, tu me prends pour une idiote ?

-Non...

-Pourquoi le professeur t'aurait félicité toi ? Tu es la chouchoute maintenant ?

Voilà que mon amie devient jalouse, c'est le bouquet.

-Pendant toute l'heure, tout le monde n'arrêtait pas de t'applaudir et de te regarder.

-Je n'y peux rien si je suis douée ! Vociférai-je.

Elle me regarda avec ses yeux noirs, et me lança en moins de deux :

-Cela veut dire que moi, non ?

-J'ai pas dis ça...

-Mais tu l'as pensé ! »

Elle prit son sac, et couru vers la porte du vestiaire. Le battant claqua.Tout le monde me regardai. Je sortis à toute allure. Je regardais dans les alentours, j'avais la gorge serré, et le cœur qui battait la chamade. Je l'aperçus :

« Margot ! S'il te plaît ! Je te demande pardon !

-Tu crois que c'est juste avec des excuses que tu vas m'amadouer ?

-Non, bien sûr que non !

-Noémie, arrête. Dit-elle calmement.

-Mais pourquoi ne me parles-tu plus ? Pourquoi tu me fais la tête ?

-Pourquoi ? Demanda t-elle en se retournant vers moi les yeux ronds.

-Oui...

-Depuis ce matin, il n'y en a que pour toi. Il y en a toujours que pour toi !

-C'est pas vrai ! Je n'ai pas beaucoup d'amis, et en musique je chante mal.

-N'importe quoi... La professeure croyait que tu pratiquais la musique. Tout le monde dit que tu as une voix magnifique.

-Mais c'est faux !

-C'est vrai, Noémie. Tu as une voix splendide. Je t'envie, vraiment.

Je m'en contrefiche de « tout » avoir. Surtout la voix. Je veux faire de la gymnastique, ça s'arrête là. Je n'ai pas tout, alors je dis ce que j'ai sur le cœur.

-Non, je n'ai pas tout, Margot...

Elle m'observa longuement, les sourcils froncés.

-Il me manque toi et, ma maman...

Les larmes s'empressent de boucher ma vue. Je pince ma lèvre.

-Ta... ta maman est décédée ?

-Oui.

Elle s'approcha, et me serra dans ses bras.

-Je suis navrée. Tellement désolée. Dire que l'on s'adore et que j'étais en train de te faire une crise de jalousie.

Mes larmes lâchèrent d'un coup. Je retins mon souffle pour apaiser mes hoquets.

-Elle est morte quand ?

-Quand j'avais trois ans, reniflais-je.

-Pourquoi tu ne me l'as pas dis ?

Aïe... La question piège.

-Parce que mon père voulait que ça reste secret. Et moi aussi. Je n'ai pas encore fait totalement mon deuil, tu sais.

-Excuse-moi pour ma crise, No.


-Ça ne fait rien, c'est oublié ! On va manger? »


La Gymnastique, une passion. Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant