Maman me berce, elle me chante une chanson. Exécute des petits tours, elle m'embrasse et pars à la gymnastique. Elle s'entraîne, son professeur lui crie dessus. Elle pleure, il crie plus fort, il la tape.
C'est la compétition. Maman fait de son mieux. Son professeur est déséspéré. Elle est parfaite... Et... le drame arrive ; elle chute. Maman tombe et se fait horriblement mal. Elle crie, hurle à en perdre haleine, puis perd connaissance. Elle est à l'hôpital... je tiens sa main... mais elle me lâche...
La machine agonise avec son bruit continu et strident...
-Maman !
Je me réveille en sueur dans mon lit trempé. C'est mon championnat qui me rend aussi stressée et perdue ? Pourrais-je rendre honneur à ma famille, et à maman par-dessus tout, demain ?
Une odeur de Coco Chanel me remplit le nez. Je regarde ma table de chevet ; le collier de Raphaël brille de mille feux. Il n'y a pourtant aucune lumière dans la chambre.
Je pense soudain à maman, une larme coule sur ma joue. Qui décide de nous faire ça, à nous ? Nous étions heureux tous les trois. Elle nous a enlevé une femme, une mère, une amie, une confidente. Elle était trop jeune, elle avait tant d'années à vivre. Moi aussi,j'étais trop jeune pour la perdre. Papa aussi. Son amour est parti,pour toujours. Elle devait être à nos côtés, ils devaient mourir ensemble, et je devais mourir après eux. C'est comme cela que ça aurait dû se passer.
Elle ne m'a pas vu aller à l'école, ni sourire, grandir, rigoler, elle n'a pas connu mes amis, mes amours, ma passion pour la gymnastique ;elle ne me verra pas aux compétitions, ni monter sur une poutre, les yeux brillants, le sourire aux lèvres.
Ellene connaîtra pas mon mari, ses petits-enfants. Elle ne verra plusrien de ma vie.
Je me rappelle la dernière fois que je l'ai vu, dans l'hôpital, les mains froides, des tuyaux partout, elle m'avait dit cette phrase que je n'oublierai jamais :
« Ma chérie... Si tu veux me rejoindre, je t'en supplie, ne me rejoins pas tout de suite. Je t'attendrai, je veux que tu vives. Mon temps est compté, je t'aime, et j'ai passé des années merveilleuses auprès de toi. Si je t'aime, aime-moi. Si tu me manques, pense à moi, mais si je pars, je t'en prie, ne me suis pas. »
Ensuite,elle s'était « endormie », les médecins l'avaitdébranché.
Moi, du haut de mes trois ans, je ne comprenais pas. Je ne savais pas ce que signifiait cette mort soudaine. Papa m'avait expliqué que maman était endormie. Je lui ai demandé si je pouvais la suivre ou la revoir, il m'a répondu seulement quand il sera temps pour moi aussi de partir.
La lumière du collier m'accompagna jusqu'à ce que je m'endorme.
Quand nous sommes arrivés à Paris, il était onze heures quarante. Fabrice et papa s'affolèrent ; la compétition commençait dans vingt minutes. Je leur demandais de ne pas s'inquiéter, et prévenue que j'allais me changer avec les autres gymnastes. Papa et Fabrice entrèrent dans la salle.
Je croisais des filles de dix-seize ans dans les vestiaires.
J'entrais dans la salle prête, à mon tour. Beaucoup de participantes étaient passées. Ça allait être mon tour, quand Patrick me demanda devenir avec lui. Il fallait que je m'entraîne dans la salle prévue à cet effet.
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La Gymnastique, une passion. Tome 1.
Подростковая литератураNoémie, 13 ans, est passionnée par la gymnastique depuis qu'elle est toute petite. Malheureusement, sa maman est décédée suite à un accident de gymnastique. Depuis, son père refuse quoi que ce soit qui touche à ce sport "maudit". Arrivera-t-elle à...