Chapitre 14

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J'ouvris les yeux. C'était bien ça... Je sautais dans les bras de mon père.

« Comment tu as fais ça ?

-Petit secret.

-Mais c'est exactement le même que maman avait cousu pour moi. Le même tissu, les mêmes couleurs, les mêmes figures... La seule différence c'est qu'il est à ma taille.

-Tu mets en doute mes talents de couturier ?

-Un peu...

-Il te plaît ?

-S'il me plaît, mais c'est magnifique !

-Tu n'ouvres pas l'enveloppe ?

-Elle est importante ?

-Je pense, oui... »


J'ouvris l'enveloppe blanche toute simple. Il y avait deux feuilles pliées en quatre. Je pris d'abord la violette, elle m'attirait plus.

Mon cœur loupa un coup quand je vis l'écriture. Ça me fit un choc. Cette écriture penchée, cette encre... Je pourrais la reconnaître entre mille. C'est l'écriture de maman.

« Ma Chérie,


Cette lettre je te l'écris dans ma chambre d'hôpital, mon dernier souffle va être lâché. Ce n'est pas réjouissant, mais sache que là où je serai, je ne cesserai de veiller et de penser à vous.

Tu devrais la recevoir à l'âge de tes treize ans, mais connaissant ton père, tu la reçois peut-être à l'âge de tes vingt-ans.

Ce n'est cependant pas grave. Je voulais te dire que tu dois bien faire attention à ta vie, de ne pas la mettre en danger sous aucun prétexte. Ne te laisse pas harceler par des jeunes, par des adultes,ni par un entraîneur un peu fou, un certain Barthélemy. Promets-moi que tu ne vas pas te mettre en danger, ma bulle.

Je me retins de pleurer. Je sais très bien que dès que tu franchiras cette porte pour me dire « au revoir » je partirai pour de bon.

J'espère que papa va se remarier, que vous allez continuer de vivre sans moi ;et qui sait, peut-être avoir un nouvel Homme à la maison. Je ne veux pas que vous vous arrêtiez de vivre pour moi.

Continuez à vivre, soyez heureux ! Ton père n'a pas le droit de rester veuf, il peut à nouveau aimer. Je ne pourrai supporter le cas contraire. Rien que de savoir ton amour pour moi, cela me réchauffe le cœur.

Ta Maman, qui t'aime.


Les dernières paroles trottaient dans ma tête. « Ton père n'a pas le droit de rester veuf... Je ne pourrai supporter le contraire. »


Je reposai délicatement la feuille parfumée de Coco Channel.

J'ouvris la deuxième, mon père avait l'air pressé.

Je restais assise, incapable de bouger le moindre orteil. Je suis admise à la compétition du championnat de ma région !

Je sautais à nouveau dans les bras de mon père, les yeux remplient de larmes de joie, cette fois.

-Je croyais que je n'avais pas le droit de le faire ? Dis-je émue.

-C'était une surprise...

-Une très belle surprise, chuchotais-je.

La Gymnastique, une passion. Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant