La Gymnastique, une passion. Tome 1.

Chapitre 15

J'avais loupé un rendez-vous après m'être fait enlever mon plâtre, et je suis arrivée en retard de cinq minutes aujourd'hui, il ne faut tout de même pas exagérer !

Je restais bouchée bée, incapable de bouger. Son regard est froid, son sourire crispé, ses sourcils froncés. La rage me montait aux joues, je vociférai :

« Ce n'est pas vous qui décidez ! Je ferai le championnat avec ou sans vous ! Personne ne pourra m'en empêcher, mettez-vous bien ça dans le crâne !

Raphaël fit un pas en arrière, choqué. Il ne pensait pas que je pouvais être aussi impolie. Patrick, lui, se contenta de sourire.

-Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de drôle, m'exclamais-je.

-Toi, tu ne vois pas, mais moi oui. C'est exactement ça que je voulais entendre. On ne touche pas à ta passion.

Je ne bougeais pas. Je fulminais malgré moi.

-Si je ne m'étais pas défendue, qu'aurais-tu fais ?

-Je t'aurai laissé partir. C'est ton destin, pas le mien. Je ne peux pas décider pour toi. J'aurai été extrêmement déçu, mais je suis maintenant sûr que la gymnastique est bien ce que tu veux faire. Alors, sans plus attendre, tu vas faire quatre heures de gymnastique aujourd'hui, et tous les jours - même les week-ends – deux heures de gymnastique.

Raphaël ricana. Je lui lançais un regard noir.

-C'est valable aussi, pour toi, jeune homme !

Raphaël blêmit, son sourire disparu, et il se crispa.

-Bon, on court ? Affirmais-je énervée. »

Je me tenais sur la barre asymétrique. Patrick me disait :

« On va tester la bascule sur la grande barre. Descend, puis fais un renversement arrière, cavalier, appui arrière tendu, pied sur la barre, et tu feras la bascule en haut.

Prend de l'élan, ramène tes jambes, ton bassin doit presque toucher la petite barre, puis remonte vite les jambes vers la grande barre. Allez, un peu de nerf !

J'eus une seconde d'hésitation, puis je me dis que la gymnastique c'est tout ce que je veux, alors je ne vais pas laisser un professeur tout me gâcher. J'obéis.

-C'est pas trop mal, mais il faut que tu tendes plus tes bras et que ton dos soit rond. Tu sais quoi, tu vas d'abord faire la bascule sur la petite barre. Tu me feras vingts fermetures toutes les dix bascules. »

Je m'entraînais jusqu'à en avoir mal aux mains, et quatre cloques sur chaque mains – steaks. Je suis allée boire, puis je dois m'entraîner sur la poutre. Je me suis habituée à la poutre et améliorée. Je montais dessus en grand écart latéral gauche, fit une petite chorégraphie, une roue, un équilibre tenu – trois à cinq secondes – un tour complet, une souplesse arrière et avant.En sortie, je m'entraînais pour le salto avant. Il faut juste que je tape plus fort sur la poutre et que je laisse monter, puis seulement là il sera bien. Pendant toute l'heure, je m'entraînais à améliorer mes saltos et mes roues – sur la petite poutre.

Je rejoignis Raphaël et Patrick sur la table du saut. Un trampoline est mis en place.

« Tu vas faire un bond de lapin, puis on passera à la lune.

Je courus, sautais sur le trampoline, posais mes mains, et j'arrivais en équilibre, où je retombais solidement sur le trampoline.

-Okey...Bon, on va passer directement à la lune, alors.

J'avalais un peu ma salive. Patrick se tenait près du saut, prêt à me tenir.

Je courus, mes cheveux se bousculaient dans ma queue de cheval, je mis les mains sur la table, montais les jambes, et je sentis les mains de Patrick me tenir le ventre et le dos. Je passais par-dessus, le dos cambré, et j'atterrissais sur les tapis un peu déséquilibrée.

-Il faut que tu mettes tes mains plus loin sur la table de saut. Il prit un bout de craie et dessina un trait où je devais poser mes mains au minimum. »

Je m'entraînais pendant toute l'heure encore une fois à faire des lunes. J'arrivais sur le trampoline, alors je passais au trampolin –mélange de trampoline et de tremplin - puis au tremplin. J'ai ma lune sur le tremplin, je suis vraiment contente.

Je me mis sur le praticable pour la dernière heure, et Patrick me demanda de faire une chorégraphie. Il me demanda une musique que je voulais pour les qualifications et je dis sans hésitation :Tchaikovsky, floor music.

Je me mis en boule dans un coin du tapis, la musique éclata d'un coup,ma jambe se tendit en grand écart latéral gauche, puis je me levais en un tour sur le dos. Je fis un tour complet, je courus quand la musique se mit à aller plus vite, transportée, je fis un saut demain, suivi d'une rondade. Des petits tours, une banane, serpent cobra pointe de diamant, un saut écart suivi directement d'un saut de chat complet.

Je me préparais pour la seconde et la dernière diagonale. Équilibre pousse-pousse, roue, roulade, et une chorégraphie.

Patrick me félicita, et il me dit que pour la seconde diagonale, je devrai m'améliorer pour pouvoir faire soit rondade-flip soit rondade-flip-salto arrière, soit salto avant.

Je m'entraînais alors sur le trampoline et des tapis pour faire des flips, et des saltos.

Les quatre heures se terminèrent bien trop vite à mon goût, mais je m'étais beaucoup améliorée, malgré mon accident et mon arrêt de plusieurs mois. Demain, je le sens, je serai courbaturée comme pas possible.

Après le dîner avec Fabrice, mon père et moi, papa me rejoignit dans ma chambre. Il s'assit au bout de mon lit.

« Nono, tu sais, je suis très fier de toi.

Je souris jusqu'aux oreilles.

-C'est une bonne chose que tu ailles à cette grande compétition régionale. Peut-être qu'un jour tu feras les Championnats du Monde ? Les Jeux Olympiques ?

-Pas tout de suite. Chaque chose en son temps, rigolais-je. Il manque les Championnats de France. En tous les cas, mon rêve prendrait vie si je faisais tout ça.

-Moi, mon rêve, c'est de revoir ta mère.

Silence.

Une larme coula doucement sur sa joue. Je lui pris la main.

-Papa... chuchotais-je.

-T'inquiète pas, Noémie, il se dégagea, ça va aller !

Il sourit bizarrement.

-Allez, bonne nuit, owl. Je t'aime. »

Puis ses lèvres formèrent cette phrase : « Fais lui honneur. » Il éteint, puis parti précipitamment.