Le grand départ

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C'est ainsi que ma mère et moi partons pour le Mexique. Vous vous doutez bien que je n'ai pas choisi cette destination au hasard, en fait c'est presque un coup de chance que l'enquêteur Smith nous ait fait cette proposition sinon j'aurais dû jouer la petite fille abattue qui a peur qu'il lui arrive quelque chose et qui veut déménager. Pour ne rien vous cacher ma prochaine victime habite à Mexico, la capitale. Pour l'instant je ne connais que ce détail en plus de son prénom, nom: Felipe Hernández.

- Prête pour le "grand départ"?

- On peut dire ça comme ça... tu ne viens pas avec nous?

- Non je n'ai pas le droit de prendre le même avion que vous, me chuchote Matthew à l'oreille, mais nous nous verrons à Mexico.

J'entoure son cou de mes bras et pour la première fois de ma vie je pèse les mots que je dis :

- Je t'aime.

- Moi aussi je t'aime.

Nous nous embrassons avant que ma mère ne nous voit et je quitte Matthew pour mon avion dans lequel je monte et essaie de garder mon calme car depuis toute petite j'ai peur de la hauteur.

- Tu es bien installée?

Je hoche la tête et demande :

- Ça ira pour ton travail?

- Ne t'inquiète pas pour ça ma puce, mon patron m'a promis qu'il m'inclurait dans une affaire au Mexique.

- Cool.

Je pose mon casque sur les oreilles et m'endors plus rapidement que ce que je ne l'aurais cru.

Après trois heures et demie de vol ma mère me secoue pour me réveiller car nous sommes déjà arrivées. Nous descendons et j'aperçois Matt qui nous attend à l'aéroport habillé non plus comme un citoyen normal mais en vêtements dignes d'un enquêteur, chemise, veston, chaussures en cuir et lunettes de soleil.

- Vous avez passé un agréable voyage mesdames?

- Oui c'était parfait merci pour le choix de l'agence enquêteur.

- Je vous en prie, appelez-moi Matthew à présent madame Powell. Suivez-moi.

Matthew nous accompagne jusqu'au taxi destiné à nous emmener à notre résidence.

Les rues de Mexico sont magnifiques, les façades des maisons sont de couleurs différentes que l'on ne trouverait jamais aux Etats-Unis, du vert, du jaune, du rouge, de l'orange, du bleu. Toutes les teintes se mélangent pour une joie immortelle mêlée au soleil qui brille de mille feux.

Nous arrivons enfin à notre villa de luxe située dans les quartiers riches de la capitale. Joli terrain, immense piscine extérieure, véranda et je pense que l'intérieur de doit pas être mal non plus mais ce n'est pas mon monde malgré le fait que j'y aie grandi, j'aurais préféré passer mon "séjour" dans une petite maison typique de couleur flashy.

- Tenez voici les clés madame Powell, je vous laisse prendre possession des lieux nous discuterons plus tard.

J'entre donc dans notre palais, scrute chaque pièce, chaque coin. Je passe tous les mètres carrés au peigne fin jusqu'à ma chambre. C'est la plus belle pièce de la maison à mes yeux. Le sol est couvert de marbre, mon lit pourrait être celui d'une princesse et j'ai même un balcon ! Même dans mes rêves je n'aurais pu imaginer une telle chose.

- Oh Raiponce lance-moi ta chevelure !

- Désolée ils ne sont pas assez long et puis tu serais trop lourd à soulever.

- C'n'est pas très gentil comme remarque ça... ta chambre te plait ?

- Tu ne veux pas monter au lieu de crier comme ça ?

- Juste deux minutes alors.

Machinalement je cours jusqu'au miroir posé sur l'ensemble du mur adjacent au balcon pour vérifier l'état de mes cheveux et me rends compte que c'est la première fois que je fais une chose pareille. Ce n'était pas mon genre de me faire belle pour un garçon mais Matt n'est pas comme les autres je le sais au fond de moi. Je continue de réfléchir devant mon double lorsque quelqu'un frappe à ma porte et entre dans la pièce sur la pointe des pieds, une deuxième personne apparaît devant moi et m'embrasse le cou en sentant le parfum que dégagent mes cheveux.

- Ça ne t'allait pas du tout le blond... c'est ta couleur naturelle ça?

- Oui. Merci de l'avoir remarqué.

- Tu changes souvent de couleur... pourquoi?

- Parce que j'aime ça... ça vous va comme réponse monsieur l'enquêteur ou je dois vous accompagner au poste pour plus d'informations? dis-je à la défensive.

- Arrête Paige, tu sais bien qu'entre toi et moi il ne devrait plus y avoir de sous-entendus lorsque je te pose une simple question.

- Désolé de vous couper monsieur Smith mais il me semble que vous nous deviez de plus amples informations... ma mère doit vous sûrement vous attendre dans le salon. Si vous le permettez... dis je froidement en quittant la pièce.

Je descends les escaliers et m'assieds sur le canapé en attendant ma mère et les autres agents qui s'occupent de notre "sécurité". Matthew descend peu de temps après moi et me rejoint.

- On en reparlera Paige, me dit-il en sortant des feuilles de sa serviette en cuir.

Une fois tout le monde regroupé monsieur Smith prend la parole :

- Bien, comme je vous l'ai dit avant notre départ nous ne sommes pas convaincus que Paige risque quelque chose mais nous nous devons de la protéger malgré le minimalisme de la situation. C'est pour ça qu'il y aura des agents postés tout autour de la maison qui veilleront à votre sécurité. Paige, vous serez constamment accompagnée par quelqu'un.

- Qui ?

- Un agent que vous pouvez choisir si vous le voulez, dit-il en me fusillant.

- Cela me soulagerait si c'était vous enquêteur, propose ma mère.

- Et bien, je n'ai pas l'habitude de faire le garde du corps mais...

- Il ne veut pas maman ne l'embête pas.

- MAIS je ferai une exception pour vous mademoiselle Paige. Est-ce que vous avez d'autres questions?

- Oui, commence ma mère, savez-vous combien de temps allons-nous être "exilées"

- Nous n'avons pas de date précise, je dirais jusqu'à ce que la situation se calme. Mi-novembre sûrement...


Ready for payback, Prête à se vengerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant