Ready for payback, Prête à se venger

Le jour d'après

Salut petit journal,

J'ai décidé de te reparler, je t'ai pardonné toi qui n'as pas été là le jour d'après. Je t'ai cherché mais tu étais parti car tu ne savais pas comment réagir, je t'avoue que moi non plus je ne savais pas mais j'avais besoin de parler, tu n'étais pas là.

Maintenant que nous sommes prêts à en parler je souhaite tout te raconter, ce que j'ai enduré, ce que j'ai senti et ressenti.

Des mois et des années sont passés mais je n'ai rien oublié, leur rire, leurs gestes et leurs paroles. Tout ça est trop douloureux pour être divulgué maintenant mais je le ferai promis juré.

Le jour d'après a été horrible, le deuxième pire jour de ma vie qui à l'époque comptait 12 années. Je me souviens d'avoir passé la nuit couchée dans la baignoire de la salle de bain du premier étage de notre ancienne maison, je pleurais presque aussi abondamment que mon sang.

Maman était là, derrière la porte et me suppliait d'ouvrir mais je refusais machinalement car j'avais honte, honte de moi, honte à leur place. Pour finir j'ai quand même tourné la clé pour laisser ma mère entrer. Elle m'a tendu sa main puis m'a emmenée au salon et installée sur le divan, elle m'a ensuite soignée en silence tout en me regardant de ses yeux glacials. Je n'oublierai jamais ce froid dans son regard.

Maman a posé ses mains sur mes épaules et m'a chuchoté :

- Écoute moi Paige, il ne faudra parler de cet incident à personne, c'est très important.

- Pourquoi ? Mais tu vas les trainer en justice n'est-ce pas ?

- Je... je ne peux pas.

- Pourquoi ?

- Tout le monde saurait ce qu'il t'est arrivé et je ne veux pas que ma carrière soit déjà salie à cause de tes sottises.

- Sottises ?

- Écoutes Paige, tu ne veux quand même pas que ta vie soit publiée dans tous les journaux et récitée à la télévision ? Alors fais-moi confiance, c'est très bien comme ça. Et ne t'inquiète pas, personne ne saura au courant au collège.

- Comment tu peux dire ça ?

- Je me suis arrangée mais pour l'instant on va jouer à un jeu, tu veux ?

- Quel genre de jeu ?

- Tu vois cette clé ?

- Oui.

- C'est celle que t'as offert ton père pour ton 4ème anniversaire, il a dit qu'elle te protégerait et je suis sûre que si ton père était encore là aujourd'hui il te protègerait en te disant ce que je viens de te dire. Prends-la et enferme ton secret avec celle-ci, le but du jeu sera de la protéger et ton secret avec.

Cette conversation me fera mal au cœur jusqu'à mon dernier souffle, arrachera mon âme avant l'oubli et sera la signature de ma perte.

Ma propre mère a payé les agresseurs qui m'ont salie pour ne pas la salir à son tour.

Personne n'a voulu me protéger ni même me venger mais je n'ai besoin de personne, les tactiques de jeux se font souvent en solitaire et c'est parfait vu que je suis seule.