Chapitre 9

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Je suis en train de faire une crise de panique là... Je ravale ma salive.

- Ne cries pas... C'est moi, c'est moi...

Il enlève sa main de ma bouche, je me retourne, cette voix, je la connais, c'est celle de Theo.

- Qu'est-ce que tu fiches ici ? Pourquoi tu es parti ?
- Il fallait que je fasse quelque chose... Je leur ai ramené quelqu'un d'autre. Ils te voulaient...
- Mais qui ?
- Les docteurs de tout à l'heure...

Il veut dire que les gens complètement taré de tout à l'heure me voulaient ? ! Et ça ne le dérangeait pas de m'emmener là-bas en sachant un peu le risque ?

- Écoutes...Je ne voulais pas partir comme ça. Mais ils allaient te tuer sinon...

Il se met à me déposer de légers baisers dans la nuque. Puis je me retourne et l'embrasse à mon tour.

- T'es rapide comme fille, tu sais ?
- Ahah,on me le dit souvent... Bon, je dois rentrer chez moi.
- Tu veux que je te dépose ?

Lui ? Me déposer ? J'ai encore le cœur qui bat à une de ses vitesses. Donc, je ne sais pas si c'est une bonne idée, puis c'est les flics qui doivent nous raccompagner chez nous.

- Je  ne crois pas... C'est les flics qui vont...
- Je  vais m'incruster, je viendrais avec toi.

Cet être qui m'effrayer tant vient de me redonner le sourire. Il a beau jouer le mec bad, ce mec là : c'est un amour. Il est tellement gentil sous sa carapace vide et scellée d'un cadenas que j'ai pu déverrouiller.

 Ça fait qu'un jour qu'on se connaît et il a déjà une place dans mon cœur. On m'a dit qu'on savait reconnaître l'amour quand on le voyait. Moi, je le vois, il est en face de moi.

- Oh,  comme c'est mignon et Mathilde dans tout ça ?

Je baisse le regard. Je ne peux pas continuer comme ça. Je n'en ai pas le droit. Il a raison, cette voix a raison. Des larmes glissent sur ma peau encore trempée de toute cette sueur, et de l'eau qui a redonné de l'allure à mon visage sinistre.

- Pourquoi tu pleures ?
- Je  ne sais pas. Je t'aime, mais...

Il baisse le regard à son tour puis me lance le sourire qu'il a l'habitude de lancer. Il est tellement beau, il est tellement séduisant.

- Mais ?

Non ! Claire... Ne fais pas ça. Tu n'as pas le droit de revenir sur ta décision de couple. Mathilde est une personne chouette, mais elle n'est pas ici, elle ne te réconforte pas. Elle est dans la peur à l'instant et c'est un traumatisme que tu n'as pas le droit de te faire.

Cette voix, qui elle est plus douce, plus pure, plus révélatrice que l'autre, a aussi raison.

Je ne sais pas quoi faire.

- Oublie,une mauvaise pensée...

Bon passons, je ne vais pas toujours écouter ces mauvaises pensées.

- Il faut que je range mes affaires...
- Tu veux que je t'aides ?

Il a tout compris. Il faut qu'il m'aide, je lui tends mes affaires de toilettes, il va les ranger dans ma valise. Puis, j'ouvre le cadenas accroché à mon casier et range les affaires que j'ai dans la valise. Je la ferme, il me tient la porte tandis que je sors de la chambre avec la valise. Mon téléphone vibre, j'ai un appel. On prend l'ascenseur, et en même temps, j'ai un appel d'un nouveau numéro. Je réponds. C'est Mélissa.

- Allo,oui ?
- Euh bah, tu voulais me dire un truc, non ?
- Mathilde,tu lui as parlé quand ?
- Bah euh... On ne t'a pas dit ? Elle a disparu. Fin... Elle a fait une fugue. Je suis la seule à être au courant. Elle est à Beacon Hills, elle est partie. Pourquoi ?
- Parceque je reçois pleins d'images d'elle dans n'importe quelle situation. Et non, je ne sais pas qui me les envoie.
- Ne t'en fais pas. Elle est partie, ne t'inquiète pas.
- Merci,contente de savoir que ce n'est rien.

Une vie assez spéciale (T.1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant