Chapitre 7

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- Et si c'était un cauchemar ?!

Ils s'arrêtent et se retournent pour me voir, je vois les cheveux d' Emerika comme les miens qui se mettent à virevolter dans le sens du vent, ainsi que le fait le feuillage d'un arbre. Ils ont une seule et même expression, celle d'une personne qui ne comprend rien à ce qu'une autre lui dit.

- Je  veux dire... C'est trop étrange pour une personne normale.
- Une personne comme toi ?

Il a raison, je suis normale, tout ça n'existe pas. Ça ne peut pas et ça n'existera jamais.

- Mais,c'est réel. Sinon, tu ne ressentirais pas tout ça...
- Justement !Tu dis toi-même qu je ressens des trucs sans que je te dise que c'est vrai.

Il pousse un soufflement d'ennui ou de fatigue comme s'il était épuisé de tout ce que je dis. Ce ne sont que des phrases hypothétiques, je les dis sans en être absolument sûre de cela et il s'ennuie...

- C'est très réel ! Comment expliquerais-tu que tu ressentes ça ?!

Je sens quelque chose se briser en moi ou une déchirure qui pourrait être n'importe où. Ça me fait mal, encore une grosse part de souffrance qui s'ajoute à toutes celles que j'ai subite. Mais lesquelles ? Je ne m'en rappelle pas vraiment. C'est comme si j'avais oublié ces atrocités de ma vie si lamentable qu'elle soit.

- Ah !!!

Je pousse un cri de douleur, un cri qui monte rapidement dans les aiguës. Un cri de panique... Ce qu'il y a de plus bizarre, c'est qu'il est projeté contre le mur à une vitesse inhumaine, si époustouflante, si remarquable, si inattendue... Mon cri s'arrête enfin, c'est comme si je ne l'avais pas contrôlé. Je vois Theo étant propulsé, j'entends des bruits de déchirure comme je les ai entendus pour moi. Il se fracasse la colonne vertébrale contre le mur, tombe au sol. Il s'évanouit successivement, laissant place à de telles marques gravés dans le mur. Puis les vitres se brisent en mille morceaux... Ces bouts de verres tombent par centaines sur le sol en béton (de l'extérieur) et fait d'un parquet lisse (de l'intérieur). Ils éclatent en touchant la terre ferme, en plus d'avoir éclaté juste avant, pendant la descente. Le tout en faisant un bruit si strident, qui donnerait un mal aux dents à n'importe quelle personne existante sur Terre. Emerika tombe par terre, sans crier. Je vois de fins liserés rouges se former sur son front si blanc, comme quand le melon commence à éclater quand il est sur le point de se faire écrabouiller par un éléphant, dans Monk.

Est-ce que c'est moi qui ai fait cela ?!

Je vois Eddy sortir en courant à une vitesse, la scène dans laquelle je me trouve me fait presque oublier la douleur insupportable que m'a fait Theo avant d'être plaqué d'une si grande puissance contre le mur aussi dur que du roc. Il s'approche de moi et regarde la scène.

- Ta mère ne t'a jamais appris à ne pas écouter ces mauvais démons au fond de toi ? Et ces personnes que tu ne connais absolument pas ?!

De quoi parle-t-il ?

Je suis perdue... Puis mon bras gauche. Qu'est-ce qu'il me fait mal ! Pourquoi est-ce que Theo m'a-t-il fait cela tout à l'heure ? Je ne lui ai pourtant rien fait. Je ne comprends rien. Rien. Et toujours rien.

- T'as de la chance que je sois arrivé à temps ! Putain, tu lui as brisé ces vaisseaux sanguins, ceux qui font partie de sa cervelle... Elle a du pou, aide moi !

Il la prend dans ses bras, l'allonge dans l'herbe, un peu plus loin dehors. Il se met à lui faire du bouche à bouche. Une partie de moi lui en veut de vouloir la sauver, une autre n'attendait plus que ce mec pour lui sauver sa triste et pauvre petite vie gâchée par une fille comme moi. Il appuie sur ses poumons dix fois, elle ne réagit pas.

Une vie assez spéciale (T.1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant