(EN PAUSE !) Entre deux mondes

Chapitre 6

Aroul. C'est un beau prénom je trouve. Sauf quand c'est mon père qui m'a caché son existence qui le dit. J'ai une sœur. Je devrais sauter au plafond, comme le ferai toute sœur normale. Sauf que je ne suis pas normale. Et ma nouvelle vie non plus d'ailleurs. Je reste figer au milieu de l'assistance. La seule chose que je trouve à dire à mon père c'est :

- Tu m'as caché ça aussi, alors que j'ai toujours rêvé d'avoir une sœur. Merci bien !

- Aure, voyons...on ne se connaît que depuis quelques nuits, je n'ai pas eu le temps de t'en parler.

- Ah, oui. Eh bien j'aurai préféré que tu me dises tout d'un seul coup au lieu de laisser mon cœur sauter quelques battements chaque jour. Mais bon tu avais sûrement beaucoup plus de chose à faire, des affaires de roi.

Je tourne mon regard vers la droite et croise les bras. Tout le monde observe la scène comme un film amusant. Alors je me retourne vers ma sœur. Je lui lance :

- Enchanté, je m'appelle Aure, j'ai quinze ans et...

- Comment oses-tu parler ainsi au roi, à ton père !

Elle a coupé court à mon petit discours d'une voix si autoritaire...tout le monde est sous le choc. Mais je me reprends vite. Il est hors de question que je me laisse marcher sur les pieds ainsi.

- Figures-toi que ce père m'a abandonné avant même que je naisse alors je ne vais pas tout oublier comme cela si vite.

Aroul me regarde un instant puis...éclate de rire. Heinnn ! Elle s'est foutue de moi. Keren se met lui aussi à rire et je le regarde de mes gros yeux noirs ce qui le fait rire encore plus. Et ainsi, petit à petit, toute l'assemblée se met à rire aux éclats. Et moi je suis au milieu et je parais complétement idiote car je suis la seule à ne pas rire.

Lorsqu'enfin tout le monde s'arrête, je suis verte de honte. Aroul me tends la main :

- Excuse-moi Aure. J'aime beaucoup rire et je fais du théâtre alors...

- Humm...

- Aller, tu ne vas quand même pas me faire la tête ?

- Oui, oui tu as raison...

Et je lui saute au coup.

- Oh, si tu savais comme j'ai toujours rêvé d'avoir une sœur !

Elle semble étonnée de ce renversement de situation.

Je la lâche enfin.

- Moi aussi, j'ai hâte de faire ta connaissance.

Notre père s'incruste dans la conversation (grrr).

- Je suis heureux que vous vous entendiez bien mais ce n'est pas pour discuter que je vous ai inviter.

Ce que j'ai entre les mains est le célèbre parchemin d'or et de lumière.

Tout le monde poussa une exclamation admirative. Sûrement le parchemin dont m'a parler Keren.

- Un problème se pose. J'ai deux filles mais une seule des deux représente la fille de la prophétie.

J'ai lu dans mes livres sacrés que pour savoir qui est la fille de la prophétie, il fallait procéder à un rituel magique. Nous allons donc le faire devant vos yeux. Aure, Aroul, venez par ici. J'invite mes amis mages à venir nous rejoindre pour former le cercle.

Aroul me parait totalement sereine alors que je tremble comme une feuille.

- Détends-toi, me glisse-t-elle à l'oreille, ça ne doit pas faire mal.

Alors j'observe une seconde son sourire encourageant et je relève la tête, prête.

- Mes enfants, glissez-vous dans le cercle et placer le parchemin entre vous deux.

Nous nous exécutons en silence pendant que les mages ce place. Puis, le roi commence un étrange poème dans une langue étrangère à mon répertoire. Je me concentre et observe Aroul qui se tient bien droite et qui ferme les yeux. Je décide de faire la même chose et tombe en transe, bercé par le poème. Et alors tout me revient depuis cette nuit...

" J'étais allongée, par terre dans la brume rouge. Je me relève et me retrouve face à un dragon énorme, aux ailes noires et gigantesques. Je panique. Il me fonce dessus. Alors sans comprendre ce qui se passe je me lève et une armure se matérialise autour de moi. Quoi ! Des pauvres gens cris et s'élance partout dans la ville, à la recherche d'une sortie mais le mur est entouré de flammes. Je retourne vite la tête et retrouve mes esprits. Mais il est trop tard. Alors que le dragon ouvre grand sa gueule pour me bruler je bascule en arrière et cris de toutes mes forces. Et puis ensuite je... je...ne sais...plus."

J'ouvre faiblement les yeux et entends mon prénom comme si quelqu'un criait au loin. Aroul et Keren sont penchés sur mon corps inanimé. Me voyant qui me réveil, ils poussent un soupir de soulagement. Le cercle des mages est toujours formé et je me trouve au milieu d'un...d'une rosace compliquée de couleur blanche, bleu et rouge. Tout le monde autour de loi me sourit. OK, quelqu'un peut-il m'expliquer ce qui se passe. Keren me glisse à l'oreille :

- C'est bien toi la fille de la prophétie, je le savais. C'est génial non !

- Oui, génial, lui dis-je d'une manière peu convaincante.

Le cercle des mages se dissipe tout comme la rosace qui m'encerclait

- Mes enfants levez-vous, nous dit le roi.

Comme si j'avais besoin de sa permission !

- Le cercle nous à révéler qui était la fille de la prophétie.

J'observe Aroul en coin, j'espère de tout mon cœur que Keren se trompe et que c'est elle la fille de la prophétie. Mais oui, ça ne peut être qu'elle. Je ne suis pas une sauveuse. Elle est plus grande, plus forte, plus habituer à ce monde. Alors que je suis sûre de moi le roi s'exclame :

- Aure, ma fille avance

Et ben voilà !

- Le parchemin nous à révéler que c'est toi la fille de la prophétie. Tout l'avenir du royaume repose désormais entre tes mains.

Et sur ces paroles, il me fait une belle révérence, imiter par toute l'assemblée. Keren qui est près de moi sourit en coin. Youpi, je suis trop heureuse ! non pas du tout. Lorsque le roi se relève, il clôt cette assemblée. Et tout le monde se met à parler avec animation.