Chapitre 12

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Je me concentrai. Mes deux mains étaient appuyées sur le lavabo immense. J'avais ouvert le robinet et laissai couler l'eau. Mes yeux étaient fermés. Je cherchais un moyen d'utiliser ce pouvoir dont je ne savais rien. Au bout d'un moment j'ouvris les yeux, résignée, car je ne savais absolument pas comment faire. De toute façon qu'est-ce que j'espérais ? Que l'eau m'obéisse du premier coup ? Oui, j'aurais aimé que tout se passe comme dans les livres. Lorsque tout se déclenche sans que la personne concernée n'est à faire quoi que ce soit. Je sentais qu'il me manquais un élément important, majeur, indispensable. Mais je ne trouvai pas....pourquoi....pourquoi tout n'était pas si facile ?! On m'obligeait à être quelqu'un que je ne voulais pas, on me volait ma propre identité, la réelle, celle sous laquelle ma mère et Astrid m'avaient connu. Celle ou personne ne me voyait ici. Oui, ici n'étais pas ma place. Les autres avaient beau dire, au fond je restais la même et je n'arrivais pas à me faire passer pour quelqu'un d'autre. A un moment, je voulus tout oublier, me réveiller dans mon lit, dans ma chambre, dans ma maison, 5 rue des tournesols et que ma mère m'appelle pour le petit-déjeuner. Mais je savais que je n'avais pas le choix. Remarque, si...mais c'était entre sauver une centaine de gens contre m'occuper de mon nombril alors que d'autres mourraient. C'est à cet instant que je compris qu'il m'étais impossible de retourner vivre dans le monde humain, auprès de ma mère. Je devais les sauver.

Je sortie de la salle de bain dans un état mélange de détermination et de colère. Je couru sur le balcon gigantesque lui aussi et respira à plein poumon. Inspiration, expiration, inspiration, expiration....Je me laissai bercer par le rythme régulier de ma respiration et fermai les yeux à nouveau. J'écartai les bras, ouvrai mes mains étirant mes doigts. Alors, je sentis que quelque chose, sûrement l'élément, était à mes côtés. Il s'enroula autour de moi. Il m'enfermait doucement, pourtant je ne m'étais jamais sentie aussi libre. Je rouvris les yeux lentement ; Ouf, il était toujours avec moi. Alors je m'imaginai une mini tornade, qui pourrait tenir dans ma main. Je me concentrai à fond....et hop, c'était fait. La tornade chatouillai ma paume. L'air semblait plus simple à maîtriser que l'eau. Un rire cristallin sortit alors de ma bouche, non, de mes entrailles, un rire que je gardai depuis longtemps, bien cacher, pour les situations exceptionnelles. Quelle joie ! Je ne m'étais jamais sentie aussi sereine, heureuse. Le vent souleva mes cheveux, et quelques volants de ma robe. Désormais, je savais que je pouvais compter sur cet élément comme un de mes amis, avant un de mes alliés pour le combat. J'entendis alors des applaudissements derrières moi. Je me retournai d'un bon. Aroul, mon père et une femme que je ne connaissais pas étaient assis sur mon lit. Le visage de la dame me rappelait quelque chose.

Le roi pris la parole :

- Pas mal Aure, vraiment bien pour une première fois.

Ainsi donc, ils m'avaient vus. Je sentis que je virai  au rouge tomate. Je m'exclamai :

- Depuis quand êtes-vous entrés ?

- Depuis peu , me répondit Aroul, mais on a eu le temps de voir se que tu as faits. C'était vraiment bien Aure, sans être passer au White Witch.

- Ah, merci. J'avais laissé la porte ouverte ?

Mon père me répondit du tac au tac :

- Oui.

- Qui a-t-il ?

En effet, je me demandais bien se qu'ils me voulaient.

- Viens t'asseoir, Aure. Il faut que nous parlions d'affaires de famille.

Oh, non ! Pas des affaires de famille ! Je ne connais rien de plus ennuyeux que les affaires de familles. Je m'assois à côté d' Aroul qui me sourit. Mon père reprend :

(EN PAUSE !) Entre deux mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant