Chapitre 27 ~

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Pour Gabriel et ses hommes, s'infiltrer dans la forteresse de Kinloch s'avéra plus simple que prévu. Ils connaissaient bien le château, et les hommes de William, grisés par la bataille, s'étaient laissés aller à célébrer leur retour dans l'excès de boisson. Les mettre hors d'état de nuire fut aisé. Il faut dire qu'un homme ivre n'est pas très difficile à combattre. La stratégie établie était simple, et précise. William avait certainement confiné Aileen dans sa chambre, au deuxième étage. Répartissant ses guerriers, ils se dirigèrent en silence dans les différentes directions qui leurs permettraient d'encercler au mieux la chambre.

Accompagné de Callum et de deux autres hommes, Gabriel entama la montée d'un escalier assez raide. Parvenu sur un premier palier, ils durent se cacher derrière une vaste colonne de pierre. Un domestique arrivait à vive allure en sens inverse, et ce dernier risquait de les repérer. Par chance, l'homme semblait plutôt pressé et ne les remarquât pas. Il courrait en criant à qui voulait l'entendre qu'il fallait faire chercher l'apothicaire. Cela ne manquât pas d'intriguer Gabriel, qui espérait que ce n'était pas sa femme qui avait besoin de soins.

Les allées et venues incessantes des domestiques les empêchaient de progresser aussi rapidement qu'ils ne l'auraient voulu. Cependant, ils finirent par arriver dans une petite pièce attenante à la chambre seigneuriale. Balayant rapidement l'endroit du regard, Gabriel conclut qu'il s'agissait certainement d'un ancien cabinet de travail. Avec un peu de chance, il y avait dans cette pièce un passage la reliant à la chambre. Les 4 hommes se mirent donc à étudier précautionneusement chaque pan de mur, afin de déceler l'ouverture recherchée.

Enfin, Callum indiquât discrètement à son laird qu'il venait de trouver une porte cachée à coté du manteau de cheminée. N'hésitant pas, ils s'y engouffrèrent et se retrouvèrent rapidement devant une autre porte. De l'autre coté du panneau de chêne se trouvait à n'en pas douter la pièce ou Aileen était retenue prisonnière. Ils en eurent la pénible confirmation quelques instants plus tard, quand des éclats de voix leur parvinrent au travers de la porte.

-Vous n'êtes qu'un porc ! Moi vivante, vous ne porterez pas la main sur moi !

-Je ne vous laisse pas le choix. Je compte bien faire valoir mes droits sur votre personne, sitôt que vous serez purifiée de la souillure infligée par ce barbare écossais.

Aileen ne se laissait pas faire. Cela rendit Gabriel très fier. Mais en même temps, la terreur sourde qu'il avait connue depuis l'enlèvement de sa femme ne fit que s'accroître. Combien de temps pourrait-elle tenir face à cet odieux personnage ? William était indéniablement plus fort qu'elle, et le highlander savait qu'il devait se dépêcher d'intervenir. Il ordonna aux deux guerriers qui l'accompagnaient de faire demi-tour et d'aller voir où en étaient les autres. Dès qu'ils seraient près à entrer dans la pièce, ils devaient revenir l'en avertir afin qu'il passe à l'action à son tour. Obtempérant, les guerriers s'en furent le plus rapidement possible. Pendant ce temps, d'autres bribes de paroles se firent entendre, et Gabriel sentait la rage monter en lui au fur et à mesure de la conversation.

- Vous mentez, c'est évident ! Comment pourriez-vous préférer un de ces immondes barbares à moi ?

- Pour une raison que vous ne comprendrez jamais. Je l'aime.

- Et cela vous pousse à risquer votre vie en me défiant de la sorte ? Et celle de votre infâme progéniture ?

- Précisément. Parce que je ne trahirai pas mes vœux en me laissant faire par votre personne. Et parce que jamais je ne me rendrai sans combattre. Ce temps-là est révolu, et il faudra vous y faire. Si vous voulez poser une main sur moi, ce sera par la force.

- Oh. Fort bien. Dans ce cas, ne venez pas pleurer après.

Gabriel entendit cette dernière phrase au moment même ou l'un de ses soldats revenait lui donner le signal. Il reculât un peu afin de prendre de l'élan et se rua sur la porte au moment même où un claquement sonore se faisait entendre. Sa rage était telle qu'il fit céder la porte d'un seul coup. Il se figea sur le seuil de la pièce. La vision qu'il avait devant les yeux lui tordait le cœur. Il était sur de n'avoir jamais autant souffert. Et il n'avait certainement jamais eu aussi peur de toute sa vie.

Highlander ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant