Ouvre les yeux

Chapitre 6 : Fête délirante

Je regarde Damian arriver en salle de classe. Nous sommes en mathématiques. Il se penche au dessus de moi et pose sa main sur ma joue avant de me donner un baiser. Il s'assit sur mon bureau, me prend les mains et me demande comment s'est passé la fête de Julien. La fête ? Quelle fête ? Je n'ai aucun souvenir d'être allée chez Julien, et encore moins pour une soirée. Ah... ça me revient maintenant. Il y avait Ana, Emma, Edward, et même Lucas, le chauffeur de bus. Peut-être Nacime aussi. Je me remémore notre danse, très sensuelle. Nacime était beau. Ainsi qu'Edward, mon pseudo copain. C'est drôle, il n'était pas du tout ennuyeux cette fois-ci. Je me rappelle l'avoir écouté parler des heures durant.

Je me lève de ma chaise et m'installe confortablement sur les cuisses de Damian. Je l'embrasse en riant. Je lui parle de Julien, et de comment nous avons célébré un mariage factice devant tous ses amis. Damian joue l'homme vexé mais il n'en est rien. Il m'a abandonnée, il m'a laissée au moment où j'avais le plus besoin de lui. Il m'a humiliée devant tout le monde, à mon tour maintenant. Je le gifle, une fois, deux fois. Damian m'attrape le poignet avant que je ne puisse lui donner la troisième. Il me fusille du regard pendant quelques secondes avant d'éclater de rire. Je ris à mon tour, mes yeux se ferment tellement je suis hillare. Puis mon rire se transforme en sanglots. De grosses larmes chaudes roulent le long de ma joue. Damian cesse de rire et les essuie avec son pouce. Il m'attire contre lui et me berce. Il me dit qu'il ne recommencera jamais, qu'il m'aime et qu'il m'a toujours aimée. Je lui réponds que je l'aime aussi, et contrairement à la dernière fois, les mots sortent tout seuls, je parviens à le pardonner.

Un affreux mal de crâne me tire de mon rêve. J'y ai presque cru. C'était plutôt étrange, mais pas désagréable. J'avais besoin d'extérioriser ma journée de la veille, et plutôt que de combattre ma rancune, ma haine, ou ma colère, j'ai agit comme je l'aurais dû dans un rêve, là où rien ni personne ne peut intervenir. Je me sens bien mieux, prête à affronter les autres. Je ris en me remémorant ma danse avec Nacime. Qui aurait crû que je danserais un jour un collé-serré avec lui ?

Je jette un coup d'œil à mon Iphone, et remarque trois appels manqués. Qui cela pourrait-il bien être ? Ana. J'avais totalement oublié que nous devions commencer le scénario de la pièce de théâtre ensemble.

Je décide de remettre ça à plus tard et d'aller déjeuner, je n'ai rien avalé depuis hier midi.

J'ouvre le frigo et attrape un sachet de salade gelée, des tomates cerise, du jambon et diverses sauces américaines. Je coupe un long morceau de pain plus très frais. Ce sera un sandwich.

Je réfléchis en dégustant mon jambon-salade-tomates sur le canapé. Je n'ai aucune idée pour la pièce. J'ai beau aimer le théâtre, je m'y connais mieux en cinéma. Il faut dire que j'ai été nourrie de films en tout genre depuis ma naissance, ça n'aide pas.

Je me demande quel rôle va m'être attribué. Je joue bien, mais je ne veux pas incarner Camille, le rôle principal. Contrairement à beaucoup de gens, je déteste avoir l'attention et les regards sur moi. Et cela impliquerait d'embrasser Perdican. Qui que ce soit, je ne pourrais pas, puisque je suis censée être en couple. Non, je suis en couple. Après, si c'est un beau garçon, je ne dis pas non...

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