Chapitre 9 : Choix inatendu

22 3 0
                                    

Je me réveille en sueur, enroulée dans les draps blancs du lit d'Ana. J'ai fini par m'endormir, mais mon sommeil fût agité. Ana n'a pas compris ce qu'il s'était passé, d'ailleurs il faut que je trouve une explication, car je ne veux pas la blesser. Elle pense que je la snobe pour être attirée par Damian... Si elle savait.

Nous nous préparons ensemble pour les cours, mais je vois bien qu'elle ne s'adresse pas à moi de la même manière que d'habitude.

‒Pour hier soir, je crois qu'on s'est mal comprises, commençais-je.

‒N'en parlons plus, tu as clairement exprimé ton désaccord. Mais moi il me plaît, alors je ne vais pas me priver de lui juste car tu ne l'aimes pas.

‒Tu te trompes, nous sommes amis lui et moi ! Je l'aime... bien.

‒Arrête, t'as vu comment tu as hésité à l'instant seulement pour dire que tu l'aimais bien ? Lance-t-elle en enfilant son sweat bordeaux.

Si j'ai eu du mal à le dire, c'est car je ne veux pas accepter que je l'aime plus que bien.

‒Laisse tomber, on ne va pas se disputer pour ça ce serait totalement débile, tranche-t-elle.

Je ne dis rien car je ne veux pas empirer la situation. Si elle dit qu'elle ne m'en veut pas, alors c'est qu'elle ne m'en veut pas. Même si je sais bien que c'est faux.

La mère d'Ana nous dépose devant le lycée et c'est lorsque je vois mon reflet dans la vitre de la voiture que je me rends compte que je me suis préparée n'importe comment. Un débardeur bleu ciel avec un short blanc ? Il fait à peine onze degrés. Je me faisais trop de soucis pour penser à ma tenue.

‒On est un peu en avance, me dit Ana.

‒Je n'arrive jamais si tôt, ajoutais-je en riant.

Nous traversons la route bétonnée, et j'aperçois Damian au bord du trottoir. Que vais-je faire ?

‒Damian me regarde, me glisse mon amie.

Non Ana, il me regarde moi. Je t'assure, j'aurais préféré que ce soit toi, car je n'ai aucune envie de l'affronter aujourd'hui. Comment vais-je me comporter ? Je ne peux pas l'éviter, puisqu'Ana est avec moi.

‒Salut Aby, prête pour le cours de théâtre ? On va vous écraser.

‒Cool.

Je suis froide malgré moi. D'accord, alors ce sera la distance.

‒Pas besoin de bouder, c'est la vie tu sais, je suis supérieur à toi en tant qu'homme.

‒Si tu le dis.

‒Ben alors Aby, on s'avoue vaincue d'avance ? Me nargue-t-il.

Il le donne un coup de hanche.

‒Bon sang Damian tu ne peux pas me ficher la paix deux secondes ? Quand je t'ai reparlé la dernière fois je n'avais pas pensé signer pour que tu me colles vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sinon je ne l'aurais pas fait. Oublie moi un peu.

Je regrette mes paroles à l'instant même ou je les pronnonce. Alors ma nature revient au galop, je décide de m'enfuir. L'expression qu'il avait sur le visage... Un mélange d'incompréhension et de tristesse. Normalement, quand on aime quelqu'un on se montre tout sauf méchante et agressive avec cette personne. Je suis pitoyable.

‒Ne lui en veux pas elle est comme ça depuis hier soir, un vrai caractère de cochon, lui dit mielleusement Ana. Si tu veux mon avis, elle doit avoir ses règles.

Elle éclate de rire, un rire forcé et insupportable. Elle m'énerve d'autant plus qu'étant donnée mon humiliation de la veille, elle aurait pu s'abstenir. Je ne connaîtrai pas la réaction de Damian, car je suis désormais trop loin pour l'entendre.

Ouvre les yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant