Je ferme les yeux et je repense au comportement de Stan quand je me suis rendue pour la première fois chez lui et Julien. J'avais le sentiment qu'il essayait de me séduire.
—Tu ne me crois pas ? Me demande Stan, me tirant ainsi de mes pensées.
—Si... mais je ne vois pas vraiment le rapport avec moi.
Il émet un petit rire.
—Tu ne vois vraiment pas ?
Bien sûr que si. Mais je veux qu'il prononce les mots.
—Julien a peur que l'histoire ne se répète. Il ne me fait plus confiance. Et je suppose également qu'il ne fait plus trop confiance à ses copines...
Ça me semble logique. Pourtant Julien n'avait pas l'air de nature jalouse. Comme si Stan était le séducteur, et sa copine la victime.
—Je peux te poser une question ? Lui demandais je.
—Bien sûr.
Il tourne la tête pour plonger ses yeux dans les miens. Cela me déstabilise, mais je me lance.
—Est-ce que tu l'as séduite ? Son ex-copine je veux dire.
—Je ne sais pas... je t'ai séduite ?
Je quitte son regard et baisse le mien, certaine de rougir.
—Non, je veux parler de la fille avant moi... celle avec qui tu as... enfin tu vois.
—Je t'assure que je n'ai pas voulu que ça arrive. Nous avons développé un feeling spécial au fur et à mesure de ses visites. J'ai même nié mes sentiments au début, comme je te l'ai expliqué.
Je relève la tête et le regarde à nouveau. Je le sens sincère.
—Tu sais, ce n'est pas exactement la fille avant toi. Il y en a eu plusieurs depuis, et je n'en ai dragué aucune si c'est ce à quoi tu faisais référence.
—Mais alors pourquoi a-t-il réagit comme ça pour moi ?
Il baisse les yeux et marque une pause. Il inspire et m'avoue enfin :
—Je pense qu'il a dû sentir que l'histoire pourrait se répéter avec toi.
J'écarquille les yeux.
—Quoi ?! M'exclamais-je.
Pour une fois, il ne dit rien et se contente de me regarder.
—C'est totalement faux, je ne suis pas comme ça, moi. Je suis fidèle.
—Est-ce que tu l'aimes ? Me demande-t-il d'une voix douce.
Oups, je ne m'attendais pas à cette question.
—Je ne suis plus avec lui, répondis-je.
—Quand même. Quand on aime quelqu'un on ne l'oublie pas aussi facilement.
—Je...
Je suis coincée. Il a raison, je ne l'ai jamais aimé. Mais ne serait-il pas horrible de ma part de le lui avouer ?
—Laisse tomber, tu n'as pas besoin de le dire, finit-il par dire. C'est juste que j'ai senti que tu étais détachée de lui. Et réceptive... à moi.
—Moi ?! Réceptive ? Tu avoues donc que tu m'as draguée.
Il rit.
—Je ne t'ai pas draguée. Je t'ai seulement taquinée. Et tu étais troublée.
Alors là, il exagère. Mes joues chauffent.
Je n'ai pas le temps de me défendre que le bus s'arrête et qu'Emma se retourne et m'interpelle :
—Tu viens Aby ?
J'entrouvre la bouche, je regarde Stan puis Emma. Je salue Stan avant de me lever et de suivre Emma vers la sortie. Sauvée par le gong.
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Ouvre les yeux
RomanceJe m'appelle Aby. Les gens me voient comme une ado joyeuse, gentille, et heureuse. Mais tout ça n'est qu'une apparence, un masque, que je me suis confectionné et que j'améliore de jours en jours. Je suis douée pour faire semblant. Mais toute personn...