Chapitre 13 : Délivrance

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Un bruit sourd se fait entendre et je me raidis. Les cris se sont arrêtés. Je m'apprête à aller voir ce qu'il se passe quand j'aperçois Julien descendre les escaliers quatre à quatre.

‒Qu'est-ce que tu as à me fixer comme ça ? Me demande-t-il, d'un ton aussi glacial que tout à l'heure.

‒J-je... j'ai entendu du bruit alors j'ai pensé que...

‒Eh bien tu as mal pensé, dit-il en descendant la dernière marche.

‒Où est Stan ? Le questionnais-je en fronçant les sourcils.

‒Il est occupé.

‒ Julien...

‒ Bon sang Aby ! Je suis ton copain, okay ? Donc tu dois faire ce que je te dis ! Hurle-t-il.

Je suis consternée. Je fronce mes sourcils et ouvre de grands yeux.

‒ Je n'ai pas à obéir à tes ordres !

‒ Ah oui, et tu penses peut-être qu'obéir à ceux de Stan est un choix plus judicieux ? Tu te comportes comme sa chienne !

Julien doit voir l'horreur dans mes yeux, parce qu'il s'approche de moi et tente de me prendre dans ses bras.

‒ Non, chuchotais-je en le repoussant.

Mes yeux s'emplissent de larmes. Je n'arrive pas à croire que Julien, la personne la plus gentille que je connaisse, vient de me jeter ça à la figure.

‒ Je suis vraiment désolé Aby j...

‒ Moi aussi je suis désolée, désolée que ça n'ai pas marché.

Il joint ses deux mains et me supplie du regard.

‒ Non, non, je ne voulais pas dire ça...

Je secoue la tête.

‒ C'est trop tard.

"Je ne pouvais pas prendre le risque que ça recommence" est la dernière chose que j'entends de sa part. Que quoi recommence ?

Je ne vois pas la réaction de Julien. Je n'entends pas ses supplications. Lorsque je pose la main sur la poignée de la porte, je ne suis dominée que par un seul sentiment : le soulagement. Je devrais être blessée et accablée par la tristesse, mais je me sens libre, comme apaisée. Car finalement, cette dispute m'arrange. J'ai enfin un motif de rupture. Je n'aurai plus à faire semblant. Du moins, plus avec Julien...

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