Chapitre 7 : Nicholas

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Je sors un crop top blanc et un jean bleu brut taille haute de ma commode. Je penche ma tête en avant, rassemble mes cheveux et les noue en un chignon négligé. Pour la première fois depuis longtemps, je soigne mon maquillage. J'applique du mascara comme à mon habitude, mais le précède d'un fin trait d'eye-liner. Je finis le tout avec une touche de rouge à lèvres rosé sur ma bouche pulpeuse. Je suis étonnée à la vue du résultat. Pour la première fois depuis longtemps, je me trouve jolie.

Je marche le long du trottoir et pense à mon prochain cours, débats. C'est pendant ce cours que l'on traite un sujet préalablement choisi. Le plus souvent, ça finit en dispute collective.

Je vois le groupe de Damian au loin. Étrangement, ma boule au ventre a disparu. Je hausse les sourcils et souris, sincèrement cette fois. Je vais finir par rayonner de bonheur si cela continue.

Damian se tourne vers moi et sourit de toutes ses dents. Il ne compte pas m'éviter, plus maintenant. Je lui rends son sourire et trottine jusqu'à lui. Je remarque Nacime du coin de l'œil faire une tête bizarre, je n'en tiens pas compte.

‒Hey Aby, me dit Damian, comment vas-tu ?

‒Ça va très bien et toi ?

Pour une fois, je ne mens pas en disant cela. Je vais réellement bien, je suis heureuse de reparler à mon ancien ami. Deux fois en deux jours, je prendrais presque l'habitude.

‒Oui, me répond-t-il. T'as quoi comme cours ?

Mon sourire s'élargit.

‒Débats ! Tu ne peux pas me battre laisse tomber c'est moi qui ai le meilleur cours, le narguais-je.

‒Désolé de te contrarier, mais je n'ai pas cours. On va préparer la pièce de théâtre avec Nacime.

Damian doit lire sur mon visage une expression de surprise, car il me dit :

‒Quoi, t'avais oublié ?

‒C'est possible oui...

Nous rions tous les deux.

‒Bon je vais te laisser j'ai cours moi, pestais-je.

‒À la prochaine. Au fait, au cas où tu aies oublié ça aussi, la prochaine, c'est demain, car demain, on a théâtre.

Je fais une moue boudeuse et lui tire la langue. Il rit et je m'éloigne du groupe pour aller en cours. C'est vrai que j'ai été assez distraite ces derniers temps. Par qui ? Par quoi ? Je ne sais pas, un mélange de plusieurs choses je suppose.

Je frappe à la porte, car pour la première fois de l'année, je suis en retard. Monsieur Tournefeuille m'ouvre et m'accueille avec un sourire léger.

‒Mademoiselle Liger, vous pouvez aller vous asseoir, la classe a déjà choisi le sujet du débat d'aujourd'hui.

Je cherche une place libre parmi les bancs occupés de la salle de classe. Je ne connais pas grand monde dans ce cours, alors au lieu d'attendre debout bêtement à chercher un visage familier, je choisis de m'installer à la première place disponible que j'aperçois.

‒Je suppose que vous mourrez d'envie de connaître le sujet, continue le professeur.

‒Absolument monsieur, lui répondais-je avec un semblant d'ironie.

Le garçon à côté de moi émet un petit rire. Je dois avouer qu'il est plutôt craquant. Je tourne légèrement la tête pour découvrir son visage, et il est en parfait accord avec son rire. Le pûr prototype du beau gosse de dix-sept ans. Je dis dix-sept ans, mais en réalité je n'en sais rien, les classes sont mélangées pour ce cours. Pendant que je fantasme sur la possibilité que mon voisin soit plus âgé que moi, monsieur Tournefeuille me ramène sur Terre. Il commence à sacrément m'agacer.

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