Mon inconnue.

I love you

J'ai la tête qui tourne. Ou bien c'est peut-être simplement le monde qui tourne et moi je reste immobile. J'ai une décision à prendre, une décision importante à prendre et je suis complètement perdu. Vous savez dans la vie il y a deux types de personnes. Celles qui savent parfaitement ce qu'elles font et celle qui pensent le savoir. Moi je suis le deuxième type. J'aime Charlotte. Et dans les deux cas ce que je ferais sera pour elle. Soit je la quitte, elle se marie avec quelqu'un de riche et vie entourer de serviteurs et de draps en soie. Soit on évite sont père et on reste ensemble pour toujours. Mais si on reste ensemble pour toujours ma décision serais bien trop égoïste. Je le ferais pour moi et non pour elle. Et pourtant je sais qu'elle ne serais pas heureuse si elle allait à se gala. Quoi qu'il en sois il y avais un autre problème. Si je fuyais, la vérité à propos de ma mère serait révélée et là je perdrais ma famille. La déclaration du père de Charlotte à propos de ma mère plus tôt m'avais bien assez détruit pour que ma famille l'entende elle aussi. Tout partirais en vrille. C'est pour ça qu'il fallait que je le fasse.
Assis sur les marches devant chez moi je faisais tourner mon téléphone dans mes mains. Il fallait que je le fasse. Je le déverrouillais et commencer à taper le numéro. Mais avant même d'avoir finis je le verrouillais.

-Eh merde.

Je n'en pouvais plus j'étais à bout de nerfs. J'attrapais mon vélo et commençais à pédaler dans la nuit à la lumière des lampadaires de la ville. J'entrais sur une route et des voitures me klaxonnaient. Je roulais, roulais, roulais, je ne voulais plus rien entendre, ne plus pensais à rien, le temps d'une seconde, pour passer à autre chose. Le vent chaud de l'été me poussait à aller plus vite, les bruits autour de moi s'estompaient peu à peu, je n'entendais que le bruit de mes roues sur le bitume.
Plusieurs kilomètres plus tard je m'arrêterais dans un vieux champs près d'un fast food des années 60. Je m'allongeais par terre et regardais les étoiles. J'avais l'habitude de faire ça avec ma mère quand j'étais gamin, on regardaient les étoiles et on discutaient, de pleins de choses, mais depuis quelques années on ne se voit presque plus, son travail lui prend tout son temps. Et elle me manque. Je ne veux pas perdre Charlotte comme j'ai perdu ma mère, la voir une fois par mois quand elle daigne rentrer.

Je décidais de rebrousser chemins, plus lentement cette fois, la rage c'était légèrement atténuée. Une fois arrivé à la maison je rentrais doucement dans ma chambre pour ne pas réveiller la merveilleuse créature qui séjournait dans mon lit. Oups. C'est raté.

-Hey, tu es rentré, est-ce que ça va ?
-Oui ma puce c'est juste que j'ai... Pleins de choses dans la tête.
-Ju', ça va aller, tout va bien se passer je te le promet. Je t'aime, et jamais je ne laisserais quelqu'un se mettre en travers de ce que l'on vit.

Je souris et elle aussi. Ses yeux brillaient à la lumière de la lune et je crois que je ne l'ai jamais trouvée aussi belle. Je suis chanceux de l'avoir et jamais je ne pourrais l'abandonner.

-Tu sais que c'est la première fois que tu me dis que tu m'aimes, est-ce que je dois te demander en mariage ou ça se passe comment ? Parce que à ce niveau là je te le rappelle je suis puceau. Me moquais-je

-T'es puceau des "je t'aime" ??
-Ouais exactement, je l'ai jamais dit à une fille !

Elle eclata de rire

-La ferme Smith, t'es qu'un con tu le sais ça ! Dis-t-elle en me lançant un coussin, toujours ce magnifique sourire aux lèvres.

Je m'approchais doucement d'elle et murmura

-Oui mais un con qui t'aime.

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3h00
M'indiquait mon réveille. Je devais le faire. C'était le moment. Je n'arrivais pas à dormir à cause de ça. Je m'enfermais dans la salle de bain et m'appuyais sur la baignoire. Je pris mon téléphone et composa le numéro. Deux sonneries assourdissantes retentir puis un "Allo" lointain se fit entendre.

-Allo ? C'est Julien, il faut que je te parles. Je suis au courant Maman.