Mais qu'est-ce qui m'arrive ?

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Le jeune homme soutint mon regard comme s'il tentait d'y percevoir quelque chose, comme s'il sondait mon esprit à la recherche d'un mystère...

Je le regardais et le temps semblait réellement s'arrêter autour de moi.

Il parlait tranquillement avec les membres de l'équipe de base-ball quand tous les regards s'étaient tournés vers lui. Loin de paraître mal à l'aise, il avait adressé un sourire à toute l'assemblée.

- Beau gosse, fit Chloé à côté de moi.

Je devais reconnaître qu'elle avait raison. Il avait la peau parfaite, légèrement hâlée que toutes les filles rêvaient d'avoir en été. Il portait une tenue sombre : baskets noires, Jean noir, t-shirt blanc et veste en cuir également noire. Ses cheveux avait la même couleur ébène que la majorité de ses vêtements. Tout cela le rendait secret. Mais ce qui accentuait encore plus l'impression de mystère étaient ces yeux marron, très foncés.
Voilà en somme le type de mec que toutes les filles voulaient et désiraient.
Si je n'étais pas ce que j'étais malheureusement, peut-être aurais-je été comme elles. Je pouvais envisager de simplement devenir son amie, surtout qu'il était dans la même classe que moi...
Mais cette option devint en moins d'une seconde une très mauvaise idée. Je croisai le regard ténébreux d'Alex et y perçus comme une menace. L'instinct animal que je possédais me hurlait de l'éviter autant que possible. Et je devais dire que mon instinct était infaillible et fiable ; il ne m'avait jamais fait défaut. Le jeune homme soutint mon regard comme s'il tentait d'y percevoir quelque chose, comme s'il sondait mon esprit à la recherche d'un mystère. Je fis de mon mieux pour paraître normale, et soutint ensuite son regard sans broncher. Je cédai néanmoins la première et détournai les yeux quand la sonnerie retentit, annonçant le début des cours.
Chloé le prit par le bras pour rejoindre la salle de mathématiques.

- Quand ont lieu les sélections ? je lui demande.

- Dans une semaine.

PDV Laura

J'étais concentrée sur le cours de français. Toutes ces figures de style et précédés me donnaient du fil à retordre, mais j'arrivais quand même à répondre aux questions analytiques sur ce fichu poème de Baudelaire. Tout se passa bien pendant la moitié de l'heure. Étant au fond de la classe, j'étais quasiment invisible. J'étais bonne élève, mais n'aimais pas vraiment attirer l'attention sur ce point. Les professeurs disais " la timidité " mais ils avaient torts. C'est juste que je me fichais un peu de participer.

- Question 4c ? Mademoiselle Evandar ?

Je soupirai et m'apprêtai à répondre mais ma voix resta bloquée dans ma gorge. Je n'arrivais plus à respirer et une crampe apparut au creux de mon estomac. Mais que ce passait-il ? Je ne pouvais plus bouger ; c'était comme si mes membres étaient paralysés.

- Laura ? m'interppela Suzanne.

Mais pourquoi criait-elle dans mes oreilles ?! Et comment se faisait-il que je pouvais entendre le cours du professeur d'histoire qui se trouvait dans la salle d'à côté. Les sons étaient comme décuplés. Ou bien était-ce mon ouïe qui était devenue extrêmement sensible en seulement quelques minutes. En plus de tous ces bruits qui me donnaient mal au crâne, j'étais envahie par une multitude d'odeurs : parfum de fille, déodorant et même transpiration. Tout cela mélangé me rendait malade... ma vue se brouillard, s'assombrit et tout devint flou et noir.

- Mademoiselle Evandar... fit une voix lointaine.

J'ouvris les yeux. Le néon du plafond m'éblouit et je marmonnais en tentant de me redresser.

- Vous avez besoin de passer à l'infirmerie ? demanda mon professeur de français avec un soupçon de mépris dans la voix.

- Non, mais je veux bien passer aux toilettes.

- Allez-y. Et ne vous évanouissez pas en chemin.

Qu'est-ce que je haïssais ce professeur... Monsieur Martins était un drôle d'homme, très soigné et exigeant. J'ignorais pourquoi, mais il n'avait pas l'air de m'apprécier et c'était réciproque. Si je me souvenais bien, il n'aimait pas plus Marie quand elle avait encore cours avec lui. Il faudrait que je lui demande pourquoi, d'ailleurs.
Dans les toilettes, je me dirigeais vers l'un des miroirs et fis couler de l'eau chaude. J'y plongeai mes mains et me mouillai le visage pour me réveiller complètement. En relevant la tête, je faillis m'évanouir une seconde fois. Ce que je vis dura moins d'une seconde, aussi je doutais de l'authenticité de ma vision. Mes yeux, l'espace d'un instant, étaient passés du bleu à une espèce de vert-jaune possédant une lueur brillante.
Mais je n'étais absolument pas sûre de ce que je venais de voir.

PDV Marie

Je griffonnais des calculs sur une feuille de brouillon pour résoudre mon équation quand un flot de brutalité et de violence me submergea. C'était la première fois que cela m'arrivait, surtout en cours. Je serrai mon crayon et m'efforçai de me calmer. Ma mine se cassa et mon crayon entier se brisa en deux avant que je ne parvienne à me maîtriser. Je n'avais pas trouvé la source de mon éveil, mais j'en fis abstraction. Le plus important était de vérifier que personne dans la classe ne m'avait remarquée. Madame Smith continuait son cours et mes camarades suivaient tous la résolution du problème. Une chance que Chloé soit partie à l'infirmerie ; je n'avais pas de voisine. Et me trouvant au dernier rang, personne derrière moi n'avait pu voir... tout allait bien.
Ou presque : je venais de surprenant de Alex en train de me fixer. Tant pis, je trouverai bien une explication pour me justifier en cas de besoin. J'avais un autre problème prioritaire : trouver pourquoi j'avais failli me manifester.

C'est fini pour cette deuxième partie ;)
PS - en multimédia, c'est Alex Hawkins :)

C'est fini pour cette deuxième partie ;)PS - en multimédia, c'est Alex Hawkins :)

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