Profanation

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Samedi soir

PDV Marie

Dans la chambre d'ami, j'étais littéralement en train de péter mentalement les plombs. Après ma discussion avec le professeur de français et son fils, j'avais voulu aller courir un peu pour me défouler et décompresser. Mais on me l'avait interdit. Fichus Chasseurs. Et fichus Gardiens, soit dit en passant. Être séquestrer dans la maison des Martins n'était pas franchement quelques choses que j'appréciais.
La musique résonnant à fond dans mes oreilles, je lisais un livre que j'avais " emprunté sans permission " à Chris. D'ailleurs, j'ignorais totalement jusqu'à maintenant qu'il savait ce qu'était un roman de science-fiction, lui qui était plus sport que bouquin et littérature.
Je vis alors la porte s'ouvrir sur Chris en personne. Mince alors, je ne l'avait pas entendu arriver. Ça commençait a devenir pénible cette manie qu'il avait de camoufler sa présence.
Je levai les yeux vers lui, non sans le gratifier d'un regard noir. Je lui en voulait énormément de jouer les grands freres protecteurs avec son père. Je n'étais pas une gamine et je savais me défendre. Et puis les Chasseurs n'allaient pas attaquer en plein jour devant des dizaines de témoins.

- Rhô... ne fais pas ta gamine.

Je lui balançai un oreiller dans la tête, mais il l'évita avec une trop grande facilité à mon goût.

- J'estime avoir le droit de faire la gueule étant donné que j'ai passé la journée enfermée dans un cage géante, je répliquai.

J'avais bien fait attention aux mots que j'avais employés, pensant le faire se sentir coupable. Mais au lieu de ça, il explosa de rire. C'était décidé, je haïssais Martins Junior encore plus que les Chasseurs. Bon, peut-être pas... mais il n'était pas loin !

- Bon, qu'est-ce que tu veux ? je capitulai.

- J'ai réussi dans ma grande clémence, à convaincre de l'emmener avec moi dehors, me sourit-il en passant la main dans ses cheveux platine d'un geste prétentieux.

- Où ça ?

- Au cimetière ! s'exclama-t-il. On part à la chasse au journal.

Je levai les yeux au ciel et quittai mon lit. Mais Chris m'arrêta.

- Tu comptes y aller comme ça ?

Je regardais ma tenue. Je portais un simple Jean gris et une chemise blanche. Ça me coûtait de le reconnaître, mais il avait raison. Ce n'était pas génial pour profaner une tombe lors d'une escapade nocturne. Je me dirigeai vers l'armoire, contenant étrangement des vêtements à ma taille.

- Tu comptes rester là ?

- Pourquoi pas ? sourit-il.

- Dégage !

Il sortit en rigolant. Non mais quel abruti ! je songeai en restant polie. J'enfilai rapidement un Jean noir, une chemise fine de la même couleur et des baskets montantes noires avant de rejoindre Chris qui lui aussi s'était changé. Il portait maintenant un pantalon noir délavé, un t-shirt noir et une veste en cuir. Je devais reconnaître que ce style lui donnait un côté Bad Boy qui lui allait plutôt bien. Ça changeait de ses tenues de sport.
Avant de partir, il me tendit un bonnet.

- Cache tes cheveux, sinon on te reconnaîtra facilement.

Il avait encore une fois raison. Avoir des longs cheveux clairs étaient reconnaissables à des kilomètres...

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Nuit

Je n'appréciais pas vraiment les cimetières. Non que j'en avais peur, mais l'odeur de mort, de décomposition et de pourriture était difficile à supporter, même si les cadavres étaient six pieds sous terre. Mais le pire, c'était l'esprit du lieu : je pouvais clairement ressentir le chagrin et le deuil. Quelle horreur...
Je sentais aussi nettement la crispation de Chris. Je fus sincèrement tentée de lui faire peur, mais me retins. Ce n'était pas une bonne idée de me venger ici. Si le gardien des lieux venais t à nous surprendre, nous étions mal.
La tombe de Judith Evandar était près de celle de sa mère. Bon, ça n'aura pas été trop difficile. Je remarquai que cet endroit précis du cimetière était plus sombre. Et un espèce de brouillard bas et blanc frôlait l'herbe et le pierres tombales.
À croire que cette partie était maudite.

PDV Chris

Au bout d'un certain qui me parut durer une éternité, ma pelle heurta enfin le bois du cercueil. J!aperçus la Garou soupirer. Je passai ma main sur mon front pour essuyer les quelques perles de sueur. Je sortis du trou creusé, m'autorisant une petite pause.
Si un jour on m'avait dit que je profanerais une tombe avec une Evandar, j'aurais probablement rigolé jusqu'à ne plus pouvoir respirer. Et pourtant... j'étais bien là avec cette fille a la fois agaçante et fascinante. Je l'aperçus ouvrir le cercueil et porter instantanément la main à sa bouge pour ne pas vomir. Cela ne doit pas être une partie de plaisir pour elle avec son odorat sur-développé. Elle se pencha et parut écarter les mains osseuses  de Judith. Quelques secondes plus tard, elle brandissait un vieux carnet orné d'un A majuscule et majestueux.
Exactement celui de mes rêves. La ressemblance frappante me dérangeait d'ailleurs.
Maris remonta en lâchant un soupir de soulagement. Elle avait dû retenir sa respiration pour ne pas mourir asphyxiée. Elle s'appuya sur le bord du trou et bondit, atterrissant à quelques millimètres de la fosse. Calcul parfait.

- Bon, maintenant on rebouche cette tombe et on fiche le camp d'ici avant de se faire prendre, dit-elle.

- Ça t'arrive d'être fa-ti-guée ?

- J'ai eu toute la journée pour me reposer, me lança-t-elle en souriant. La prochaine fois, vous me laisserez sortir au lieu de faire les Gardiens modèles.

Dans mes dents. C'était bien placé, ça me coûtait de le reconnaître.

- Tu n'as pas peur de mourir ? je lui demandai tout à coup.

- Bien sûr que si. Sinon je serais complètement folle. Mais il faut bien que je sache ce qu'ils font. Et que je trouve un moyen de les faire partir tout en protégeant ma petite soeur.

- Rien que ça...

- Bienvenu dans ma vie de Métamorphe.

Un bon moment plus tard, la profanation était masquée. Comme si rien ne s'était passé.
Nous regagnâmes la voiture et je démarrais, direction la maison. Mais le trajet fut rapidement interrompu. Près du lycée se trouvaient trois voitures de police et une ambulance, ainsi que petit groupe de jeunes. Parmi eux se trouvaient Chloé la meilleure amie de Marie.

PDV Marie

Chloé avait le teint livide. J'ouvris la fenêtre et constatais qu'elle empestait le choc, la peur et... la mort. À moins que la dernière odeur ne vienne du corps situé dans l'ambulance.
Curieuse, je me dirigeais vers la civière tandis que Chris faisait " diversion ". Je m'approchais du corps et soulevais le drap blanc. Le cadavre d'un jeune homme me fit face, mutilé et ensanglanté. Je remarquai la présence de morsure sauvage sur les jambes et dans le cou, ainsi que de profondes griffures sur le torse, comme s'il avait été éventré.
L'odeur que je percevait l'indiquait que le meurtrier n'était ni humain ni animal.

Mais les deux à la fois...



Et voilà pour le chapitre 16 ! Comme d'hab', j'espère que ça vous a plu. Dites-moi ce que vous en penser !

Bizzz

Bizzz

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