Métamorphes

Départ

Samedi

PDV Marie

Je partais dans deux jours seulement. Finalement, la décision avait été rapide. Mais je devais d'abord vérifier quelques petits trucs. Pour mes parents, il n'y avait bizarrement aucun problème. D'après les analyses de Vanessa la mère de Chris, la morsure du redoutable Théo n'aurait pas activé le gène animal, mais l'aurais fait complètement disparaître. Tant mieux, personne n'allait s'en plaindre.

Pour Chloé en revanche, c'était un autre histoire. Ma meilleure amie était devenue une Métamorphe, en pleine Manifestation. Il n'y avait plus qu'à prier pour qu'elle se contrôle mieux que ma cadette puisque je ne serais pas là pour arranger les gaffes en cas de problème... Si je devais partir, mieux valait m'assurer que la rouquine ne représentait aucun danger, autant pour elle-même que pour les autres gens autour.

C'était dans la clairière que nous nous étions donné rendez-vous : Alex, moi et évidemment Chloé. Tous les cadavres avaient été retirés, même si l'odeur était toujours fortement présente. Même quand Théo n'était plus là, il continuait à me pourrir la vie. Jusqu'au bout. Incroyable.

- C'est quoi cette odeur ? grimaça Chloé en arrivant avec la Chasseur Hawkins.

- Tu ne veux pas savoir, crois moi...

- Rapport à monsieur le psychopathe et complètement cinglé de Tueur de San Francisco, alias un certain Théo Askalia ?

- Je vois que tu as déjà bien rattrapé ton retard...

- Je n'arrive toujours pas à croire que je n'ai rien vu et remarqué durant tout ce temps ! Il y avait pourtant des indices : jamais malade, jamais froid, très réactive, un instinct hors du commun, sportive, intéressée par les animaux...

- Tout est toujours plus évident quand on connait la vérité. Tu ne m'en veux pas de n'a rien t'avoir dit ?

- Honnêtement, au début, je t'en voulais à mort de ne pas m'avoir fait confiance. Et puis j'ai essayé de me mettre à ta place quand j'étais face à ma mère ce matin. Je me voyais mal lui dire que j'étais un Loup-Garou. Elle m'aurait prise pour une folle. Et ensuite...

- Bon les filles, je ne voudrais surtout pas interrompre votre charmante conversation, mais il faut savoir de quoi est capable Chloé : voir si elle s'en sort mieux que ta soeur Laura et voir ce ce que je pourrais faire lors de la prochaine pleine lune quand tu seras en Europe avec le Gardien !

J'hochai la tête, il avait raison. Nous n'avions pas non plus toute la journée. Chloé soupira, légèrement en proie à la panique. Je lui adressais un regard visant à la rassurer et la calmer un peu. Je m'approchais d'elle et tentais de la dominer pour l'obliger à ce métamorphoser. C'était la première fois que j'essayais une chose pareille, mais ça marchait.

Ses yeux verts prirent une teinte été brillante, des veines noires apparurent sous ses cils sur ses pommettes et près de ses lèvres. Ses oreilles devinrent pointues et ses canines s'allongèrent pour former deux crocs.

- Une louve, comme Laura.

- C'est le principe du loup-garou, non ?

- Marie peut prendre la forme de n'importe quel animal sur terre : un aigle, un serpent, une panthère... Même si le loup reste l'animal primaire.

- Wow.

- Comme tu dis, soupirai-je.

Deux jours plus tard

L'heure du départ était vite arrivée. Éric et Vanessa Martins accompagnaient leur fils, mon père était là aussi (contrairement à ma mère qui avait encore du mal à accepter la situation). Chloé et Alex étaient également venus. Je n'avais pas fermé l'oeil de ma nuit. Je n'aimais déjà pas les voitures, alors les avions... Ce n'était même pas la peine de m'en parler ! Avoir les deux pieds sur terre, ce n'était pourtant pas difficile à respecter comme règle ? Non, il fallait que je traverse un immense océan à bord d'une machine volante infernale. Quelle vie pourrie...

- Ton passe-port ? demanda Vanessa en regardant Chris.

- Oui je l'ai maman, soupira celui-ci.

- Ta carte d'identité ?

- Maman.

- Ho, et ton billet ?

- Maman, souffla Chris. On a tout vérifié trois fois à la maison pour te rassurer et éviter ces questions. C'est bon maintenant.

- Chris Edward Henry Martins, je suis ta mère et je m'inquiète. C'est la première fois que mon petit garçon part sur un autre continent sans moi, et la présence de ta petite-amie ne change rien à mon inquiétude. Ne le prends pas mal Marie...

Je lui souris, montrant que je comprenais. Et puis maintenant, je connaissais le nom complet du Gardien, ce qui pourrait m'être utile.

- Et l'argent ?

- Maman !

Tout le monde explosa de rire même le professeur, avant qu'une voix dans les haut-parleurs n'annonce le vol en direction de l'Italie.

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L'avion avait décollé il y a une demi-heure maintenant. J'avais failli faire une crise de panique au décollage, mais l'idée de blesser gravement voire tuer tous les voyageurs m'avait étrangement calmée. Ce qui ne m'empêchait pas de regarder par le hublot toutes les trente secondes, et d'en être malade. Voir la terre si loin en bas ne me rassurait pas du tout.
Et pourtant je me transformais d'ancien oiseau.

Au moins, quand je me métamorphosais en aigle, j'étais maîtresse de moi-même, de la situation et volais par mes propres moyens. Pas grave à une machine qui pouvait piquer du nez à tout moment, se cracher et me faire mourir noyée dans un océan ou brulée dans une explosion.

En plus de ça, l'hôtesse de l'air n'arrêtait pas de lancer des regards aguicheurs à Chris, ce qui commençait passablement à me taper sur le système. Non je n'étais pas jalouse ! Mais elle allait se calmer tout de suite !

- Vous avez besoin de quelque chose ? demanda-t-elle en souriant à MON Gardien.

- Non, je répondis froidement en lui lançant un regard noir.

Elle partir sans demandé en reste. Tant mieux. Le sourire narquois de Chris ne m'échappa pour autant.

- Quoi ? Elle te matait sous mon nez.

- Jalouse ?

- Nan.

- T'es mignonne, rit-il. Mais tu devrais te détendre un peu Marie, même si tu n'es pas fan de l'avion.

- Comment tu sais que je n'aime pas ça ?

- Tu es ma copine, je fais attention à toi.

Bienvenus en Italie.

Et voilà, nous commençons officiellement la deuxième partie de Métamorphes ! J'espère que ce chapitre vous a plu, malgré la longue attente ( vous direz merci au ski qui me prenait toutes mes journées !)

Bizzz