Cours de Métamorphose

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Jamais je n'avais fait le chemin aussi vite, tellement j'étais inquiète. Ma soeur était comme moi...

PDV Marie

Je n'étais pas restée à la cafétéria après les cours, prenant le risque d'inquiéter Chloé. Tant pis : j'avais d'autres problèmes bien plus important, Laura en tête de liste. Jamais je n'avais fais le chemin aussi vite, tellement j'étais inquiète.
Ma soeur était comme moi. Voilà qui expliquait mes crises lors des cours. Mais pourquoi étions-nous comme ça ? Mes parents étaient normaux... j'en étais sûre pour les avoir testés à plusieurs reprises.
J'avais réussi à repousser ces questions sans réponses quand j'avais enfin accepté ce que je devenais. J'en avais passé du temps à la bibliothèque, en vain. Et maintenant ma petite soeur était en pleine Manifestation.
Je fus rassurée en constatant que rien dans la maison n'avait été cassé en mille morceaux. En montant à l'étage je trouvai ma soeur dans son lit, les écouteurs enfoncés dans ses oreilles et la musique à fond. Elle se redressa en me voyant.

- Je te le répète : je ne sais presque rien, je la prévins.

- C'est toujours mieux que rien du tout.

- Je ne sais ni comment ni pourquoi on est des Métamorphes. On n'a pas été mordue par un loup-garou et on ne se transforme pas les nuits de pleine lune. Notre Manifestation est plutôt due à la colère ou la peur...

- Je n'étais pas en colère pendant mon devoir de français.

- Monsieur Martins, je souris. Il à le pouvoir d'être particulièrement... hum, stressant et perturbant.

- Carrément. Au passage : qu'est-ce que tu lui as fait pour qu'il nous déteste à ce point ?

- J'étais en pleine Manifestation, je commençai. Chris et moi n'étions déjà pas les meilleurs amis... Il m'a énervée et ne sachant pas encore me contrôler, je l'ai frappé dans le visage. Il a saigné du nez, énormément, sur son t-shirt... et je lui ai surtout fichu la honte devant tous ses potes.

- D'accord !...

- Bon ! Passons aux choses sérieuses : mets tes baskets, on va faire un tour dans les bois...

- Maintenant ? Mais papa et maman vont bientôt rentrer.

- Ils vont au restau, ce soir, je lui rappelais. Dépêche-toi, on a du boulot vu ta réaction de cet après-midi. Mais si t'en sors bien, tu pourrais apprendre quelques trucs sympas... Baskets, t-shirt. Pas de bijou et un élastique.

Je la vis sourire. J'avais toujours eu ce côté prévoyant et ce sens de l'anticipation. Je ne savais pas trop ce que j'allais faire.... Après tout, il n'existait aucun livre intitulé apprendre la métamorphose en dix étapes...

PDV Laura

La forêt avait toujours été calme depuis les sentiers tortueux jusqu'à la clairière. Pendant les vacances, les étudiants aimaient bien y organiser des fêtes. Mais en périodes scolaires, elle était déserte. C'était sans doute la raison pour laquelle Marie avait choisi ce lieu.

- On va commencer par quelque chose de simple, en espérant que ça ne vire pas à la catastrophe. Retire ta veste.

- Je vais être malade, je répondis en obtempérant.

- Je suis en débardeur et je n'ai pas froid soeurette. Et la dernière fois que j'ai été malade remonte il y a longtemps. Pour ce qui est de... l'exercice : tu vas essayer d'augmenter la température de ton corps.

- Et comment je fais ça ?

- Normalement, cela s'effectue tout seul par instinct insoupçonné, par réflexe mais tu peux accélérer le processus en trouvant ton thermomètre biologique.

Mon thermomètre biologique ? je songeais avec une forte envie de rire. Je me concentrais cependant à la recherche d'un moyen de ne plus grelotter. Pour ne plus me focaliser sur le regard perçant de ma soeur je fermais les yeux. Mais si la vue n'était plus un problème, l'ouïe et l'odorat retenaient encore mon attention.

- Cherche à l'intérieur. Coupe toi du monde...

La première fois était toujours là plus difficile n'est-ce pas ? Après cela devenait facile, comme un automatisme...pas vrai ? Parce que je peinais affreusement. Me couper du monde était bien plus facile à dire qu'à faire... Je commençais à perdre patience et venais un début d'agacement et de colère. Me rendant compte des risques, je me calmais du mieux que je le pus.

- Ne pense qu'à toi-même, tenta Marie. Sois égoïste.

Je suivis ce dernier conseil, et constata qu'il marchait. Plus rien ne comptait à part moi. Plus de bruit de vent dans les arbres, plus d'odeur d'animaux. Je sentis alors mon sang battre dans mes veines, sous ma peau froide. J'avais trouvé : la clé était mon sang. Il réchauffait mes veines, et du coup mes muscles, mes organes et ma peau. Enfin, le froid n'était plus un ennemi, simplement un élément banal de mon environnement.

- Tu as réussi, fit inutilement ma soeur.

- Je sais, je répliquai en ouvrant les yeux. Comment tu savais que j'avais du mal ?

- J'ai développé un sixième sens : mélange d'instinct, d'odorat d'ouïe... Tu apprendras, ne t'inquiète pas.

- Tu l'utilises aussi au lycée avec Chris et pour l'épisode des toilettes cet après-midi ?

- Effectivement, mais je détecte seulement une source. Je ne sais pas vraiment ce qui se passe ou bien qui est en cause.

- Voilà qui résout plusieurs mystères, j'ironisai.

- Chacun ses secrets...

Terminé pour le premier cours de Métamorphose ( nouvelle matière du programme scolaire mdrr ). J'espère que ça vous a plu ;)

 J'espère que ça vous a plu ;)

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