Métamorphes

L'Halloween (3)

PDV Théo

J'étais frustré. Terriblement frustré. Jamais je n'avais imaginé que cette foutue gamine et morveuse de Marie puisse sauver son adorable Gardien et faire changer d'influence sa cadette Béta et Sigma. Cette garce venait de perturber mon plan. À cette heure-ci, Chris devrait être mort dans le royaume d'Adès, Laura en cavale à la quête d'une autre proie et Marie dévastée. Mais non ! Les voilà, ces maudits adolescents sans cervelle, qui me cherchaient. Je commençais vraiment à perdre patience. L'Halloween était mon jeu. C'était mon oeuvre. C'était censé me faire plaisir. J'en étais l'Organisateur, Meneur, le Maître. C'était moi qui décidais, qui choisissais qui vivait, qui était transformé, qui mourrait, où, quand et comment. Et personne n'avait le droit de passer à travers les mailles de mon filet. Personne n'avait le droit de changer les choses et me défier.

Surtout pas une une fillette rebelle de dix-sept putains de petites années qui se prenait pour une gentille justicière Alpha !
C'était pitoyable, médiocre, pathétique et répugnant.
Les Evandar avaient toujours été une source de problèmes, d'après ce que j'avais pu entendre sur cette famille. Il était grand temps que les choses changent, que la roue tourne. Marie Evandar allait subir ma colère et ma hargne pour avoir eu l'inconscience de se mesurer à moi.

J'avais raté mon coup en pensant atteindre deux personnes qui lui étaient chères durant le jeu. Hé bien, j'allais me rattraper. Après tout, elle n'avait pas qu'une petite soeur et un petit ami.

PDV Marie

Le cerveau en ébullition à m'en donner la migraine, je réfléchissais. Je savais pertinemment qu'en sauvant mon Gardien, j'avais profondément heurté, agacé et provoqué mon adversaire le Tueur de San Francisco. La partie allait bientôt toucher à sa fin, c'était sûr. Restait à savoir qui allait la remporter, et de quelle manière. Théo avait d'abord avancé ses pions, j'avais ensuite joué en les déplaçant sur l'échiquier. Maintenant, il fallait que l'un ou l'autre gagne par un dernier et ultime coup fatal.

- Les gueules de loup commencent à perdre leur effet. Vous devriez en reprendre.

- Et tu crois franchement que cela servira à quelque chose petite Marie ? S'il veut nous trouver, ne t'inquiète pas qu'il y arrivera même avec des gueules.

Il avait raison. Argh, ce que ça faisait mal de le reconnaître. Oui, mon loup avait encore du mal avec Brady Hawkins. Et malheureusement pas qu'un​ petit peu. Il me fichait toujours aussi les jetons qu'il m'énervait. C'était assez troublant d'ailleurs.

Je m'apprêtais à rétorquer quelque chose, n'importe quoi, mais je sentis les vibrations de mon portable dans la poche de mon Jean. Je le sortis et aperçu la photo de contact de ma mère. Il ne manquait plus que ça... Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir lui dire ? Surtout qu'il était deux heures du matin.
J'imaginais bien la conversation : allô maman, je suis dans la forêt avec des chasseurs qui devraient me tuer, ma petite soeur et mon petit ami en train de jouer à un jeu mortel dans lequel je dois retrouver un tueur en série.
Hum... Non, il valait mieux éviter de dire la vérité. Surtout quand la personne en face ne savait toujours pas que j'etais une Métamorphe.
Je finis par décrocher en soupirant.

- Maman ?

Un silence étrange me répondit au bout du fil. Honnêtement, je m'attendais vraiment à la tempête, voire l'ouragan, de reproche sur mon absence non prévenue, mais absolument rien ne venait. Le calme plat.

Vint alors un sanglot et un ricannement. Un frisson me parcourut la colonne vertébrale en même temps que je me mordais la lèvres et crispais mes doigts sur l'appareil. Ma respiration se bloqua.

Pitié, il n'avait pas osé ?

- Maman, réponds ? Maman !

- Hum, je crois que son bâillon l'empêche de te parler. Mais je pense savoir ce qu'elle adorerait pouvoir te dire : Marie qu'est-ce qui se passe ? Qui est cet homme ? Qu'est-ce qu'il te veut ? Et je n'ai pas envie de continuer, je n'ai pas que ça à faire...

- Marie ! Je t'en supplie, f...

- Chloé ?!

Un bruit de giffle résonna, puis le silence complet. Mauvais présage. Qu'est-ce qu'il venait de faire à ma meilleure amie ?

- Oups, j'y suis peut-être allée un peu fort. La pauvre. Enfin, bref... Je vais t'expliquer comment les choses vont se passer désormais. Ton père est enfermé, et attaché, dans la chambre froide de l'ancienne usine. Il ne devrait pas tarder à mourrir d'hypothermie si l'hémorragie de ma morsure ne le fais pas avant. Quant à cette charmante Chloé, je viens de la déposée dans la chaufferie de ton lycée. Ha, et j'oubliais : je l'ai mordue elle aussi. Pour ce qui est de ta mère, je te dirais où elle se trouve seulement quand tu m'auras rejoint à L'Eglise. Tu as vingt minutes.

PDV Brady

Après que Marie ai mis tout le monde au courant de la situation, nous étions partis chacun de notre côté pour sauver, disons, un maximum de victimes. Alex était parti cherché Chloé. Chris et Laura était allés à l'usine pour le père des Changeuses. Il restait donc Marie et moi. Ce qui, ça me coûtait de l'admettre, n'était pas plus mal. Elle était celle qui était la mieux placée pour affronter Théo Askalia.

Je regardais droit devant, sans dire un mot. Quant à Marie, elle n'osait même pas bougé. Bizarrement, j'en ressentais une certaine fierté, mais aussi une gêne. Depuis toujours, j'avais cru que les Changeurs étaient des monstres sans coeur, et je n'avais jamais cherché à apprendre à les connaître. Si je leur parlais, c'était soit pour leur soutirer des informations, soit pour leur souhaiter un bon voyage vers les Enfers. Il fallait croire qu'ils n'étaient pas tous pareil.

- Pourquoi tes parents ne se sont pas défendus ?

- Ils ne peuvent pas. Ils ne sont pas... comme moi.

Étrange.

- Tu iras chercher ta mère. Je m'occupe du Changeur pour Ancestrale.

Je m'arrêtais devant l'Eglise et pris une arme dans le coffre. Il était temps d'en finir.

Hey ! Voilà j'espère que c'était un bon chapitre ! Il n'en reste plus qu'un sur notre adorable Théo, après on repars sur le MoonWorld !!!

Bizzz