Panique

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Pourquoi je ne pouvais pas vivre une vie normale, avec des problèmes de filles normaux ? ...

PDV Marie
J'avais temporairement délaissé mon animosité envers le nouveau pour planifier le programme des expériences et des recherches de biologie. Et j'avais pu constater, avec effroi, qu'il était plutôt malin et réfléchi. Cela avait eu pour seul effet d'accentuer ma méfiance envers lui, d'autant plus que le révélation sur les recherches de sa famille ne me plaisait guère. Si ça se trouvait, je me faisais des idées pour rien, mais mieux valait être prudente.

Je devais juste faire une petite pause dans mes réflexions. Il était déjà midi trente et j'avais encore un 400 mètres à effectuer avant d'aller manger. Même rituel qu'hier : je me mettais en position sur la ligne de départ et préparais mon chronomètre. Après un bref compte à rebours mental, je filai sur la piste avec l'espoir de battre une nouvelle fois mon temps.
J

e courais, et pris de la vitesse, beaucoup trop rapidement à mon goût. Je n'avais pas fait deux cents mètres qu'un flux important d'ultrasons très aigus emplirent ma tête de sifflements perçants. Je stoppai net ma course, m'accroupis et pris ma tête entre mes mains.

- Argh ! ...

Bon sang ! Mais que se passait-il à la fin ? Pourquoi j'entendais toutes les fréquences des téléphones du lycée ? Je sentais mes yeux qui prenaient une teinte turquoise.... La catastrophe. La panique. Je devais me calmer, et vite. Pour stopper le calvaire qu'enduraient mes tympans, je me concentrai sur ma respiration : inspirer, bloquer, expirer. Inspirer, bloquer, expirer. Une fois, deux fois, trois... Ce cycle commun et régulier me rendait ma stabilité et mon contrôle sur moi-même. Dès que je fus sûre d'être redevnue la jeune étudiante, je me relevai et jettai des coups d'oeil nerveux aux alentours du stade... Cela faisait deux fois, en deux jours que je m'approchais dangereusement de la Manifestation totale. Très mauvaise nouvelle... surtout que je n'avais plus ce problème depuis maintenant plus de deux ans. Autre problème : mes manifestations apparaissaient toujours sans raison apparente. Pas de colère, pas de haine, pas de peur...
En plus de trouver un moyen pour enquêter sur Alex, il fallait que je m'occupe de trouver la source de mes manifestations. Et la solution qui a!lait avec, évidemment.
Pourquoi je ne pouvais pas vivre une vie normale, avec des problèmes de fille normaux ? Je stoppai tout de suite ces interrogations dépressives et stupides. Si je recommençais à me poser ces questions, j'allais devenir folle.
Le vibreur de mon portable me tira de mes pensées tumultueuses.

" Salut on se voit quand pour commencer nos recherches ? Préviens moi quand tu seras libre...
A.-H. "

La première chose qui me traversa l'esprit fut : mais qui lui avait donné mon numéro de téléphone ?? Je soupirai en réfléchissant. Probablement Chloé. Sûrement d'ailleurs. Bon... je faisais quoi maintenant ? Plus je verrais Alex, plus j'en saurais sur lui. Mais il en saurait plus sur moi aussi. Mais bon, plus vite le TPE serait fini, plus vite je serais tranquille. Je fouillai dans mes contacts et sélectionnai le numéro de ma mère pour la prévenir avant de renvoyer un message à Alex.

" Rdv 16h au square. On ira chez moi pour commencer nos recherches.
M.-E. "

PDV Alex

16 heures aujourd'hui... Cela m'ennuyait un peu de commencer le travail si tôt. Je pensais pouvoir avancer un peu au sujet de ce foutu journal de m... pardon, fichu journal. Qui empestait la mort, caché dans mon tiroir de ma commode. Brady devait passer ce week-end et je n'avais toujours pas débuté la lecture de cet antique bouquin rédigé par une pauvre dépressive du XIXe siècle...
16h05 et j'arrivais dans le fameux square dont parlait le message de ma mystérieuse camarade de biologie. Le square était en fait une sorte de jardin d'herbe bien taillée avec un sentier parsemé de bancs. Au centre du jardin se trouvait une fontaine plutôt charismatique. Une eau claire jaillissait de la gueule de quatre lions dressés sur leurs pattes arrières, pour retomber dans un bassin rond sur lequel était gravé un serpent. Elle était là, assise sur le rebord du bassin. Quand elle m'aperçut, elle me lança l'un de ses fameux regards désinvoltes, que j'interpétai comme un reproche de mes cinq petites minutes de retard. Rentrant dans son jeu à la perfection, je lui adressai mon plus beau sourire nonchalant.

- On y va ?

Sans prendre la peine de me répondre, elle se leva et passa devant moi en prenant l'un des sentiers. Je me surpris à l'observer de dos. Comme la veille, elle portait une Jean sombre et un chemisier blanc. Ses cheveux qui la veille formaient une queue de cheval parfait lui retombaient aujourd'hui dans le dos, un peu en dessous des épaules... Si elle était jolie, ce n'était pas ce qui attirait le plus mon attention chez elle. C'était davantage sa manière d'être et de faire. Elle marchait souplement et silencieusement, de manière féline. Le moindre de ses mouvements était agile et fluide. Et ce, même quand elle courait. Une sacrée sportive, qui avait de l'avenir. Je me demandais d'ailleurs si, malgré l'entraînement intensif de Brady, j'arriverais à tenir son rythme.

- C'est ici, annonça-t-elle me tirant de mes pensées. Maintenant, si tu veux rester sur le palier...

- Non, merci.

Elle m'invita à entrer et prit directement un escalier sur la droite. Je montai à l'étage sur ses talons et la suivis jusque dans sa chambre. Wow... j'ignorais qu'en plus d'être une grande sportive, elle était une artiste.
Sa chambre était d'une sobriété déconcertante : tous les murs étaient recouverts d'un papier gris et les meubles ( lit, armoire, bureau et commode ) étaient noirs. Les deux seules choses qui permettait de montrer la présence d'une lycéenne était les nombreux dessins de tribale représentant des animaux et le cadre photo près de son lit. L'image montrait deux jeunes filles d'approximativement treize et quinze ans. L'aînée devait être Marie, mais elle avait de magnifiques anglaises dans ses cheveux toujours raides.

- Tu boucles souvent tes cheveux ?

- Je rêve pu tu me parles coiffure ?

- Faut croire...

- Tu veux boire quelque chose ?

- Avec plaisir.

- Ne touche à rien, m'ordonna-t-elle en se dirigeant vers la porte. Et pour répondre à ta question, je me bats avec le lisseur...

Voilà, voilà ! J'espère que la Manifestation a été assez claire ;)
PS - l'image en multimédia est une couverture que j'ai hésité à mettre en fond de mon histoire. Dites-moi ce que vous en pensez :)

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