Chapitre 6

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"_Et encore merci d'être venu si vite, Docteur ! dit Apolline en raccompagnant le médecin à sa porte

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"_Et encore merci d'être venu si vite, Docteur ! dit Apolline en raccompagnant le médecin à sa porte

_De rien ma chère, même si j'avoue être curieux de connaître l'origine de cette plaie par balle.
La journaliste pinça les lèvres.
_Croyez moi Docteur, je n'en sais pas plus que ce que je vous ai dit, Hippolyte s'est éffondré dans mon salon d'un seul coup. Mais je ne manquerais pas de lui poser la question à son réveil !
_Soit, mais ne le brusquez pas trop non plus, il lui faut énormément de repos. Cette balle aurait pu transpercer son estomac !
_Vos recommandations seront respectées Docteur. Au revoir ! dit la jeune femme en refermant la porte de son appartement.

Après avoir congédier le médecin, Apolline se rua dans la chambre d'ami où était installé Hippolyte. Le jeune homme était allongé sur le lit, son visage était blême et perlé de sueur. Les pansements pourtant récents du médecin étaient déjà tachetés de rouge.

_Hippolyte ... soupira la jeune femme la voix étranglée. Comment son ami avait-il pu se prendre une balle sans qu'elle ne s'en aperçoive ? Il avait été blessé en la défendant ...

_J'ai pas été très doué, sur ce coup, hein ? a-t-il marmonné.

Apolline s'est tournée vers lui.

_Enfin réveillé ! Comment te sens tu ? demanda-t-elle en s'agenouillant à son chevet.

_J'ai connu mieux. Mais dis-moi, tu es mignonne quand tu t'inquiète, avec tes sourcils tout froncés.

_Tu ne peux pas t'empêcher de parler même au bord de la mort hein ? dit-elle malicieusement. De toute façon je t'interdis de mourir tant que je te dois un service. Pourquoi as-tu pris tant de risques ?

_Il fallait que je sauve ta vie, Princesse. Et puis j'aime l'idée que tu ais une dette envers moi ! Tu parle d'un scoop !

Apolline savait que c'était vrai. Et ça ne faisait qu'empirer sa culpabilité.

_Ne fait donc pas trop le malin, la prochaine fois que tu veux jouer les héros, évite de te vider de ton sang sur mon tapis s'il te plait ! dit-elle en souriant pour se donner contenance.

_C'est noté ! répondit Hippolyte, en souriant lui aussi. Mais si tu le veut bien j'aimerais encore un peu profiter du confort de ce lit, je suis épuisé.

La jeune femme hocha la tête et retourna au salon. Elle faillit pousser un hurlement, avant de se rendre compte que la silhouette fine qui se dressait dans l'encadrement de sa fenêtre n'était autre qu'Ophélie, sous son masque de Louve.

_Parbleu, Ophélie ne me fait plus de frayeur comme ça ! Je vais faire une syncope !

-Excuse moi mais je vais avoir besoin de toi ! Tu sais danser ? dit la voleuse avec un sourire en coin.

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La nuit était tombé quand les deux femmes arrivèrent devant l'entrée. Les grandes portes ouvertes laissait filtrée la lumière de l'intérieur et la musique. Ophélie se tordait les mains dans tous les sens, mal à l'aise. C'était une voleuse, et elle n'était pas une habituée des mondanités, bien qu'issue de bonne famille, et par conséquent se sentait vulnérable. Au contraire d'Apolline, rayonnante dans LA tenue idéale pour un bal : une robe bleue claire décolletée le corsage légèrement ouvert en cœur , laissant voir ses épaules et ses bras, des gants très montants en soie crème et de petits souliers découverts. Elle tenait à la main un éventail fait d'ivoire, qui soulignait son teint de porcelaine. A peine descendue du fiacre, tous les regards s'étaient tournés vers elle. Ophélie avait expressément demander à Apolline de l'accompagner à ce bal, donné en l'honneur de la future exposition universelle.
Elle avait épluché soigneusement les documents qui avaient failli couter la vie à Hippolyte, pour finalement découvrir que le commanditaire des meurtres et celui qui lui faisait porter le chapeau n'était autre que le sénateur Richemonts, souvent mis en lumière par ses décisions anti république. Par le biais de ses amis de la rue, elle avait découvert que le sénateur serait à ce bal. Ne lui restait plus qu'à trouver un laissé-passer, alias Apolline. Grâce à son travail, la journaliste avait un excellent prétexte pour s'inviter à ce bal.
Mais Ophélie commençait à regretter de s'être embarquée dans cet évènement. La salle richement décorées de fleurs sur lesquelles se reflétait la lumière des lustres en cristal, le parquet ciré, l'orchestre jouant les valses les plus célèbres, les jeunes gens discutants des courses de chevaux ou de la saison de chasse, les danseurs, les serveurs, et même la robe gentiment prêtée par Apolline, en soie rouge rehaussée de tulle blanc pour cacher ses nombreuses cicatrices sur les épaules, tout ça lui semblait trop surfait et futile, et la gênait.
Elles firent le tour de la salle, cherchant le sénateur du regard. Elles s'arrêtèrent près du buffet où Ophélie pris un petit four, pendant qu'Apolline se servit une coupe de champagne. Au bout de quelques minutes d'observations, les deux jeunes femmes repérèrent les cheveux grisonnant du sénateur. Ophélie ne put s'empêcher de le détailler de la tête au pieds, le trouvant horriblement laid avec sa moustache à l'espagnole et sa bedaine dépassant de son pantalon.

Une Louve à Paris [TERMINÉ] [1ere Histoire]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant