Prologue

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— Monseigneur, l'avez-vous trouvée ? demanda un domestique inquiet

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— Monseigneur, l'avez-vous trouvée ? demanda un domestique inquiet.

— Non.

Le maître s'effondra sur un fauteuil. Cela faisait pourtant des siècles qu'il cherchait sans perdre espoir. À croire que le ciel s'acharnait contre lui.

Il absenta ses pensées dans sa demeure. Ses richesses étaient grandes, inimaginables. Ses trésors étaient d'autant plus splendides et enviables. Il possédait ce que tous sur terre pouvait désirer. Ces objets s'accumulaient alors que les siècles passaient et que son cœur s'alourdissait. Aucun de ces biens ne lui apportait satisfaction. Il les aurait tous sacrifiés sans hésiter pour l'avoir elle. Ou bien lui, peu lui importait le genre de cette personne.

Ce qu'il voulait, ce qu'il désirait, ce n'était que de se sentir entier.

Un domestique lui apporta un verre au contenu rougeâtre. Une odeur cuivrée s'en évadait, venant chatouiller ses narines.

— Maître Lucien, vous devez persévérer. Ne perdez pas espoir.

— Hélas Georges, je crois qu'il ne me reste pas d'autres choix. Je l'ai cherché encore et encore...

Il soupira, las. « Où es-tu donc ? » appela-t-il en silence. Lucien regarda son domestique le plus fidèle, qui était aussi son ami.

— Georges, je ne peux me résoudre à vivre encore ainsi. Je pars.

— Maître Lucien...

— Apporte-moi mon épée de fer, que j'en finisse.

— Mais...

Pourtant, au moment où l'homme se résolvait à achever ce désespoir qui le hantait depuis bien trop de temps, son odorat passa outre l'odeur de sa boisson au liquide épais.

Lucien se leva précipitamment, les sens en alertes.

— Georges, le sens-tu ?

Celui-ci s'étonna.

— Non, je ne sens rien. Mais Maître, je pense que vous devriez garder encore espoir.

— Cette odeur... , s'émerveilla Lucien sans écouter Georges qui tentait encore de le réconforter.

Il se tourna vers lui. Une immense joie pouvait se traduire sur les traits de son visage pourtant si impassible à son habitude.

— C'est elle ! Georges, je viens de la sentir.

Il sortit dehors à la recherche de sa destinée, persuadé qu'un dieu avait eu pitié de ses incessantes prières. Pourtant il n'y avait rien, à l'exception de quelques passants pressés de rentrer à une heure si tardive. L'odeur venait de disparaître.

— Non... Je te tiens enfin. Je ne te laisserais pas partir de sitôt. Georges, prépare la voiture.

— Maître ? s'interrogea le pauvre George qui ne parvenait plus à suivre.

— Nous partons à la chasse.

Il en profiterait pour retourner en une demeure plus adaptée pour lui et cette personne. Plus grande, plus isolée...

 Plus grande, plus isolée

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Alter Ego |Tome 1| - La FiancéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant